lundi 6 juin 2016

Euthúmèma XVIII (réflexions)

[Depuis le 18 mai 2016, avec mises à jour périodiques. — Since May 18th 2016, with periodical updates.]

«L'amour, c'est la confusion et la conjugaison, hautement et ardemment désirées et voulues, de libertés appelées à se rencontrer et à se compléter afin de parachever de d'épanouir les personnes impliquées en vue d'accomplir, dans le respect de leur individualité propre, les plus hautes fins réalisables et dont la progéniture qui est susceptible d'en résulter n'est pas la moindre.» — Plérôme.

«Ce que Rousseau a compris, c'est que la liberté, sous sa forme pure et pacifique, est d'abord et avant tout une valeur (car elle se vit actuellement) et une aspiration (lorsqu'elle est perdue) par essence paysannes.» — Plérôme.

«C'est le rêve de Satan de vouloir supplanter Dieu; mais ne pouvant Le supplanter, il cherche à Le dépersonnaliser; mais ne pouvant Le dépersonnaliser, il cherche à Le désincarner; mais ne pouvant Le désincarner, il cherche à Le pervertir; mais ne pouvant Le pervertir, il cherche à L'éplorer; mais ne pouvant L'éplorer, il cherche à Le chagriner; mais ne pouvant Le chagriner, il cherche à Le blesser au cœur; mais ne pouvant Le blesser au cœur, il cherche à Le faire souffrir physiquement; mais ne pouvant Le faire souffrir physiquement, il cherche à Lui aliéner l'esprit; mais ne pouvant Lui aliéner l'esprit, il cherche à heurter Sa vertu; mais ne pouvant heurter Sa vertu, il cherche à Le tourner en dérision: ainsi parviendrait-il peut-être à exprimer son mépris de Lui, son orgueil étant incommensurable à la mesure de son infinie prétention et seul l'Amour divin parviendra à en surpasser l'ampleur et en humilier l'exagération.» — Plérôme.

«Lorsqu'une exégèse propose des principes apparemment contradictoires, à l'intérieur d'une doctrine qui est autrement cohérente, l'on doit alors découvrir, dans les circonstances qui ont produit les propos dissonants et auxquels se rapportent ceux-ci, les raisons qui peuvent expliquer leur vérité, malgré la difficulté qu'ils posent à l'entendement de savoir les réconcilier.» — Plérôme.

«Le conservatisme éthique se définit par un désir généralisé d'une même finalité alors que le conservatisme politique se conçoit comme étant celui de conserver ce que l'on a acquis. Ainsi, la contestation prendre, à l'intérieur de ces deux champs, un caractère identique lorsque le désir éthique et le désir politique convergent. Mais elle peut aussi se distinguer lorsqu'il existe une divergence entre ces deux aspirations. Car il est possible qu'un régime se définisse par une aspiration collective identique, en lequel cas il s'agit simplement de déterminer quels seront les critères pour adjuger entre ceux qui sont dignes de l'accomplir et ceux qui ne le sont pas. Mais lorsque les aspirations collectives divergent, ce que d'aucuns aspireront à réaliser comme représentant ce qui est valorisable par un grand nombre — le bien, le beau, le vrai — pourrait être déprisé par d'autres, qui placent leurs espérances en des valeurs qui sont entièrement différentes et distinctes. C'est alors que s'installent les germes d'une profonde transformation sociale, laquelle peut s'accomplir sur de nombreuses générations, comme cela fut le cas à l'intérieur de l'Empire romain, quand l'amour vertueux fondé sur une croyance monothéiste et rédemptrice, en est venue à se substituer à la conception d'une paix juridique impériale et universelle, fondée sur le polythéisme gréco-romain et indo-européen, ouvert sur tous les cultes et tous les syncrétismes.» — Plérôme.

«Le pouvoir, dans son exercice et dans sa pratique, se définit souvent par ce qui est exigible d'autrui, que spécifie celui qui en est le détenteur. Le danger d'une telle conception est de certifier celui-ci par le fait accompli, sans considérer quelle serait la qualité requise par un tel officier, pour qu'il accomplisse un exercice moral du pouvoir, c'est-à-dire d'un pouvoir qui n'est pas uniquement l'expression momentanée de la volonté de celui qui l'exerce — quoique ce soit sous cet aspect que le pouvoir se manifeste —, mais qui renvoie à une volonté qui vise une finalité, par les fins qu'elle propose, dont la substance et l'essence ennoblissent le pouvoir par les bienfaits qui en résultent pour l'ensemble et que l'on désigne habituellement sous le vocable du bien commun, sans exclure aucun de ceux qui se seront mis sincèrement et authentiquement à son service, autant en théorie qu'en pratique. Car que serait un pouvoir qui ne serve que lui-même à l'exclusion de tout autre, sans égard pour les justiciables qui en seraient passibles ? Un tel pouvoir, s'il est concevable en théorie, et s'il est réalisable en pratique, comme émanant d'un «bon plaisir» inviolable, serait en réalité injustifiable puisque ne réalisant pas réellement un plaisir qui est en même temps bon, c'est-à-dire qui, puisqu'il puise à la source de tout bien, réalise en même temps le bien en soi, à la fois pour autrui et pour soi et, ce qui est paradoxal, pour soi puisqu'il est ainsi pour autrui.» — Plérôme.

«Tels sont ceux qui s'opposent sciemment et par conviction aux voies de la Providence et qui, paradoxalement, en réalisent à leur insu les finalités, les desseins et les projets.» — Plérôme.

«Tels sont ceux qui traitent l'or alchimique de la vérité en métal vil, pour ensuite vouloir le transmuer en l'argent des lumières de leur propre esprit.» — Plérôme.

«Si toute peine, et plus spécialement les supplices corporels et jusqu'à la peine capitale, sont un moyen de ramener le patient à l'esprit de justice qui prévaut à l'intérieur de la société et de la culture d'un État à une certaine époque, que peut-on conclure alors des circonstances pouvant faire en sorte que ceux qui sont innocents de toute faute soient condamnés en justice à expier une faute qui est purement factice et fictive ?» — Plérôme.

«Y a-t-il un plus grand drame que la réduction, à l'intérieur d'une société ainsi disposée, de ses membres à n'être plus que des objets de consommation les uns pour les autres ?» — Plérôme.

«Le darwinisme social est la réponse laïque à la thèse de la religion du salut, en vertu de laquelle l'humanité entière requiert la présence et la médiation divine afin de se relever d'une décadence qui est le fruit de sa propre impéritie. En niant toute indignité originelle et fondamentale et par conséquent toute faute dont elle serait imputable, elle propose plutôt que, en cultivant sa valeur morale et physique, elle pourra seule développer les qualités requises afin de surmonter tous les obstacles que l'environnement naturel et social pourrait opposer à la pérennité de la vie collective et à la persistance ainsi que la conservation de l'espèce humaine. Les thèses de «la lutte pour l'existence» et de «la survivance du plus apte», en particulier telles qu'elles s'expriment dans la constitution du couple, n'en sont que les principes sur lesquelles cette école fonde sa conception humaniste et protagoréenne radicale.» — Plérôme.

«Dans un monde où règne l'indifférentisme moral, comme écran à l'avancement des intérêts individuels, sans égard pour les valeurs transcendantes, le choix moral et effectif de la poursuite intégrale du bien devient en même temps l'expression d'une compromission politique.» — Plérôme.

«Une politique qui se laisserait réduire à une quête du pouvoir serait aveugle quant à la nature et à la qualité de l'usage qui pourrait résulter de son exercice.» — Plérôme.

«Le problème fondamental et séculaire de l'éthique, c'est que tous peuvent être en admiration devant les principes qu'elle découvre et qu'elle énonce, et même les professer, en raison de leur excellence et de la désirabilité indéniable de leur réalisation pratique, mais que peu les mettent en application dans leur propre vie, en raison du prix existentiel à payer, de l'abnégation héroïque et de la hauteur de l'effort requis pour en devenir le modèle vivant de leur possibilité effective.» — Plérôme.

«Le Christianisme, c'est l'abnégation complète de soi dans l'intérêt exclusif d'autrui, dans le sens le plus élevé et le plus noble du terme, qu'une mutualité totale et désintéressée inscrit à l'intérieur du mouvement social collectif, uniquement par l'amour de Dieu et celui du prochain, en rapport d'expression synergique.» — Plérôme.

«Dans l'histoire de la mythologie, dont la philosophie est un des aspects, en tant qu'elle propose une interprétation rationnelle du monde, plutôt qu'une narration imagée et dynamique de sa constitution, il s'est produit un passage entre différents points de vue sur le rapport de la conscience avec le destin, cette force mystérieuse qui semble contrôler l'existence de tous et de chacun. § Ainsi, à la «Ta volonté et non la mienne» de la reconnaissance qu'il existe une Divinité suprême pour donner au destin un sens et une signification, une origine et une destination, succéda le «ma volonté et non la Tienne» de la révolte des consciences à l'idée qu'une telle puissance puisse être soit existante, soit à ce point prépondérante, et se termina par le «ma volonté et non la tienne» d'un état social qui, dans l'évacuation que l'on fit de la conception de la Divinité et des forces diaboliques pour l'opposer, prévaut maintenant, alors que l'homme déploie et découvre une autonomie qu'il pose comme étant radicalement pure et inaliénable. § Il reste maintenant pour lui à se confronter avec la puissance matérielle et mécanique extraordinaire de la nature, pour rendre effective cette maîtrise désidérative de son milieu, en l'absence de toute entrave à ses desseins, ce qui n'est pas sans comporter le risque d'un problème insurmontable pour lui. Et alors la question devient d'expliquer l'origine et la possibilité de cette réalité qui se nomme nature et dont l'immensité, la constitution, la composition et la durée ne sauraient être de son ressort, tout en étant nécessaire à son existence et à sa réalisation particulière, celle d'un être vivant, spirituel et incarné.» — Plérôme.

«C'est en tant qu'ils sont l'un et l'autre des vecteurs de la vérité que la philosophie et la mythologie se rencontrent et se complètent, ce qui laisse supposer que c'est par leur méthode et leur style — leur approche et leur langage — qu'ils se distinguent et qu'ils se spécifient. Serait-ce alors trop osé de proposer ceci: que c'est en tant qu'elle est vraie,que la mythologie est une forme de la philosophie; et que c'est en tant qu'elle prétend expliquer et déterminer exhaustivement la réalité que la philosophie tient du mythe ?» — Plérôme.

«Tels sont les cinq termes de l'inachevable et de l'inaccomplissable: l'inconcevable, quant à la possibilité; l'inimaginable, quant à la réalisation; l'ineffable, quant à l'état; l'inénarrable, quant à l'avènement; et l'irréalisable, quant à l'actualisation.» — Plérôme.

«S'il est vrai, comme le propose une forme de pensée courante, que l'on puisse avoir raison pour de faux motifs et que l'on puisse avoir tort, pour de bonnes raisons, il importerait alors de comprendre comment de tels paradoxes puissent se réaliser.» — Plérôme.

«L'incompétence est la cause judiciaire négative d'une fatalité évitable — l'inaccomplissement d'un état désirable comme l'accomplissement d'une réalité indésirable — dont l'actualité est levée, et peut-être même sous des conditions favorables empêchée, par l'illustration de la sagacité, de la capacité et de l'habileté, du savoir, du jugement et de l'action, susceptibles d'en neutraliser l'occurrence et de réaliser l'instance contraire.» — Plérôme.

«Plus l'on s'éloigne de l'idéal réalisé, plus l'on reporte dans un avenir lointain son actualisation.» — Plérôme.

«C'est la conviction, présente en l'homme, de l'existence d'une force spirituelle active et réalisant un idéal moral transcendant, une force qui est supérieure à l'expression qu'il pourrait accomplir de la sienne mais à laquelle néanmoins l'intimité de son for intérieur l'associe, qui est au fondement de tout sentiment et de toute croyance religieuse.» — Plérôme.

«Le paradoxe de l'idée qui veuille que tous se valent également et que personne n'est a priori ni meilleur ni plus excellent qu'un autre, c'est qu'il faille instituer des officiels pour défendre cette proposition, les distinguant ainsi, et convenir que ceux-ci, en remplissant leur rôle et leur fonction, sont placés devant l'exigence d'illustrer une bonté et une excellence qui dépasse celle d'autrui, en servant de modèle à la bonté et à l'excellence communes qui sont supposées par ces principes et en les défendant devant ceux qui chercheraient à les contester, pour ainsi faire preuve d'une qualité défensive supérieure à la leur, dans la neutralisation qu'ils accomplissent de leur prétention.» — Plérôme.

«L'égalité en dignité de la femme, qui en est en définitive la réduction, car elle enlève à la spécificité métaphysique qui en reconnaît une sublimité naturelle, plus subtile et plus élevée que celle qui revient à l'homme, se résout en même temps en la réduction de l'homme, à ne plus pouvoir réaliser son entéléchie et sa finalité spirituelles propres, qui est celle d'une communion véritable avec la Divinité, que représente, symbolise et achève son union plénier avec la femme, lorsqu'elle s'accomplit avec la reconnaissance entière et intégrale de l'unicité dans la complémentarité des deux genres psychosexuels.» — Plérôme.

«Toute œuvre étatique et gouvernementale en est une de l'auto-justification et de l'auto-préservation d'un esprit qui la fonde et d'une tradition qui la perpétue, jusque dans les structures et dans les éléments qui en corrompent les fondements et sont, en définitive, les facteurs de l'imperfection qui mènent à son inaccomplissement de ses idéaux les plus élevés: tel est le principe de l'entropie qui habite et sied au cœur de toute institution politique, religieuse et sociale.» — Plérôme.

«Il y a quelque chose d'incongru, d'insolite et d'inconsistant à ce que des consciences moins sages, moins éprouvées, moins expérimentées et moins habiles en viennent à gouverner des esprits qui le sont plus et à en dicter à ceux-ci.» — Plérôme.

«Savoir en prendre et en laisser, comme cela se dit, en parlant de la distinction que l'on apporte à la valeur accordée à une chose, suppose que l'on sache exercer de sa faculté de discrimination et choisir le mieux pour laisser le pire, et non l'inverse, choisir le pire et laisser le mieux. Encore cela implique-t-il que l'on sache réellement ce qui est le mieux et le pire, afin de les distinguer et d'accorder une préférence à l'un sur l'autre.» — Plérôme.

«Honte à ceux qui, sous prétexte d'afficher leur piété et de remplir leur devoir, font avancer plutôt des desseins impies et félons.» — Plérôme.

«La prophétie d'Auguste Comte s'est effectivement réalisée: de l'âge mythologique et théologique, qui a culminé en le Moyen Âge chrétien, l'humanité est entrée dans l'âge positif et scientifique du XXième siècle, en passant par l'âge philosophique et métaphysique de la Renaissance jusqu'au XIXième siècle inclusivement. Maintenant, la question qui se pose et que, dans un ultime projet de réflexion, elle a le devoir de se poser: l'humanité s'en porte-t-elle mieux pour autant ?» — Plérôme.
«Si les idéaux sont universels, la manifestation qu'ils prendraient se distinguent selon les conjonctures culturelles et géopolitiques qui lui présideraient. Ainsi le rêve barbare par excellence serait d'ériger une société civilisée, où règnent la mutualité et la convivialité, mais uniquement sur l'esprit de survivance que l'on retrouve à l'intérieur d'un état de nature, existant à l'état pur.» — Plérôme. 

«La violence étatique, qui au nom de la justice fait la promotion de l'injustice et de l'iniquité, constitue l'affirmation d'une prise de possession effective de la justice dont la résolution se fera dans l'Au-delà, entièrement lorsque cette violence est homicide, partiellement lorsqu'elle est oppressive et à l'occasion mutilatrice. Autrement, l'on doit se résigner à croire qu'aucun espoir n'existe d'une réparation effective de l'injustice commise, en raison d'une loi éternelle et universelle qui stipulât qu'elle se fît.» — Plérôme.

«Lorsque l'infidélité d'un adultère primaire — avant toute reconnaissance formelle, mais néanmoins en connaissance de cause — laisse un grand vide en sa victime, en raison de l'absence irréversible, librement consenti et assumé, qui en a résulté, ce qui semble être la vacuité d'une vie dont le sens s'est vu subvertir par l'absence coupable n'est en réalité que la durée souvent prolongée requise pour créer les conditions d'une mise en place de la situation, où chacun des deux parties puissent vivre la vie qu'il leur revient de vivre, non pas l'un avec l'autre, comme prévu ab initio, mais l'un sans l'autre, et éventuellement loin de l'autre, comme procédant de l'exercice de consciences libres, responsables et matures.» — Plérôme.

«La faute politique imputable à l'écrivain, et en général à tout penseur, que l'on perçoit comme étant un réformateur, ne consiste pas tant à dénoncer le travers d'une société, car en principe, chacun conviendra que tout État est perfectible par nature, mais à ne pas conforter celui-ci dans son aspiration à la pérennité qu'il souhaiterait apporter à la société. Or seul l'État qui réalise effectivement la pérennité de la société peut prétendre participer de celle-ci par sa propre pérennité qui devient alors la signification de la réussite de ses efforts.» — Plérôme.

«L'homme (vir), plutôt que la condition humaine — qu'aucune considération en profondeur n'examine, ni n'analyse alors —, condition par laquelle les deux genres psychosexuels se définissent mutuellement, dans leur rapport avec la réalité, devient le commode souffre-douleur des insatisfactions féministes et cette démarche aboutit conséquemment à la déliquescence et à la dissolution du tissu social, garant de l'intégrité de l'humanité.» — Plérôme.

«La réduction politique de particuliers, c'est-à-dire de groupes et d'individus, dont les convictions et les valeurs sont estimées être irréconciliables avec celles que défend l'autorité — ce qui laisse supposer que l'action politique de celle-ci n'est pas entièrement pragmatique dans la défense qu'elle accomplit d'un statu quo et qu'elle révèle une conception civilisée, raffinée et élevée, de la justice sociale —, s'avère être parfois une nécessité fondamentale, surtout lorsqu'elle verse dans la violence et l'anarchie irrémédiables. Mais l'action répressive devient cruelle et inhumaine lorsqu'elle passe, non pas uniquement par une privation des droits sociaux — qui se définit à la limite par une condamnation à l'indigence —, mais par une atteinte à sa dignité humaine fondamentale et jusqu'à son intégrité physique et morale.» — Plérôme. 

«La vérité est l'état qui transforme la réalité et rayonne sur la vie et sur le salut des esprits:  tant que ceux-ci seront existants, celle-ci sera prépondérante et la tâche que se fixe l'existence laborieuse, commise à assurer que perdure cette conjoncture salutaire, c'est l'ouverture consciente à son être, menant à la découverte de la vérité qui en est l'élément vital, à l'appréciation de son importance essentielle pour sa conservation, sa perpétuation et sa propagation et à l'accomplissement du devoir qui garantit qu'elle puisse toujours continuer à assurer cette mission prioritaire et primordiale.» — Plérôme.

«L'homme est une âme douée d'un esprit, qui est raison, alors que la femme est un esprit, qui est intelligence, douée d'une âme.» — Plérôme.

«Une société n'a de valeur réelle plus grande que celle des valeurs qui en animent la culture et les principes sur lesquels se fonde l'État, autant par l'aptitude qu'ils ont, respectivement, d'en réaliser l'intelligence, d'en incarner l'esprit et d'inspirer, en chacun de ses membres, des conduites et des actions adéquates à leur expression et à leur mise en œuvre.» — Plérôme.

«Une espèce de fraude qui remonte à la nuit des temps consiste à discréditer le créateur, à disqualifier l'auteur et de mépriser ouvertement leur génie, mais de s'approprier cependant de leurs idées remarquables et éventuellement leurs œuvres, pour ensuite les exploiter à son propre avantage.» — Plérôme.

«Trois avenues majeures semblent exister pour un État engagé à défendre les principes de la justice sociale: la première, conservatrice, consisterait à maintenir le droit existant qui en épouse et en réalise actuellement les principes les plus élevés; la seconde, progressiste, à découvrir de nouvelles sphères et de nouvelles occasions afin d'actualiser un tel droit; et le troisième, libérale, à corriger les manquements à ce droit, tels qu'ils peuvent se manifester dans les institutions, les situations et les populations actuelles.» — Plérôme.

«En droit, lorsque l'on ouvre la porte à une mesure sans précédent, on bâtit la réalité sur une pratique jusqu'alors tolérée et on en officialise le statut, pour en plus préparer le terrain à l'identification de nouvelles pratiques tolérables, lesquelles seront peut-être aussi un jour excusées et autorisées.» — Plérôme.

«Si l'on ne sait, au nom de quoi prétendre faire, sinon au nom d'un savoir qui est présumé exister avant toute exposition formelle aux situations et aux circonstances qui seraient censées l'apporter ?» — Plérôme.

«Si l'on sait, pourquoi s'abstenir de faire, dans le sens où le savoir que l'on détient disposerait à agir; et si l'on ne sait pas, au nom de quoi prétendre faire, car alors quel savoir pourrait alors disposer à agir dans le sens que requiert, sans le définir formellement, la situation ou les circonstances et si l'on sait, pourquoi s'abstenir de faire, dans le sens où le savoir que l'on détient disposerait à agir.» — Plérôme.

«L'existence précède-t-elle effectivement l'essence, comme l'affirme Sartre, ou donnera-t-on raison à Heidegger lorsqu'il affirme que l'essence de l'homme se définit dans son existence ?» — Plérôme.

«La sentence protagoréenne, telle qu'elle est interprétée dans l'usage vernaculaire que l'on en fait, qui veuille que l'homme est la mesure de toutes choses a mené à ce résultat inattendu que c'est la femme qui est devenue la mesure de l'homme, en raison de la nécessité de la procréation pour assurer la propagation de l'espèce et sa continuité intergénérationnelle, et que par conséquent, sa «divinité».» — Plérôme.

«Un gouvernement moral, qu'anime un sens élevé du bien, est celui dont la conception de la vie est à ce point transcendante qu'elle puisse être inclusive de toutes les formes qu'elle puisse revêtir, pourvu qu'elle aspire, par un effort réel, à assurer sa plénitude, sans sacrifier cependant à une conception suffisante qu'elle en aurait, les formes supérieures qui se sont précédemment actualisées de celle-ci.» — Plérôme.

«La cosmologie laisse entendre que, compte tenu de la vicissitude de l'univers et de la diversité de ses éléments composants, l'humanité a devant elle un projet d'exposition et de développement inouï qui puisse durer pour elle plus longtemps qu'elle puisse se l'imaginer et renfermer plus de possibilités qu'elle ne puisse se le représenter ... si jamais elle parvenait à vivre en paix avec elle-même et triompher des impulsions de mort et de destruction qui hélas ! l'habitent.» — Plérôme.

«Étant un rapport holistique et transcendant immédiat au monde, que rendent présent à la conscience les facultés sœurs de l'intuition et de l'inspiration dans l'intelligence, la poésie, qui peut faire l'objet d'une gradation selon que le sujet de son discours est de plus en plus élevé, est la première sagesse et il est possible de considérer que son appréciation est la première philosophie.» — Plérôme.

«La tendance est de toujours ramener à ce que l’on connaît, de sorte que s’il est vrai que l’on ne parle que de ce que l’on sait, il est aussi vrai que l’on ne comprend réellement que ce que l’on sait déjà. La question devient alors d’élucider comment l’on apprend réellement, si tout ce que ‘on comprend — et donc ce que l’on sait — provient d’une expérience préalable. La réponse: c’est en acquérant de nouvelles expériences qui ajouteront à la quantité de savoir dont on dispose. Car seules celles-ci sont susceptibles d’ouvrir le champ de connaissances sur de nouvelles avenues qui n’ont jamais été explorées par soi et qui constitueront le fondement d’un nouveau savoir.» — Plérôme.

«Si l’on comprend parfois que les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être, le défin devient alors de comprendre en quoi elles sont ce qu’elles sont, tout en paraissant être autrement qu’elle ne le seraient.» — Plérôme.

«Si les musiciens passent, peut-être exagérément, pour être anarchistes, la raison en réside peut-être dans le fait que l’ordre qu’ils recherchent est à ce point élevé que ce qui passe pour en être, pour autrui, apparaît à leurs yeux comme étant une pauvreté de l’ordre, qui fonde son unité, son harmonie et sa cohérence sur un nombre trop réduit de facteurs.» — Plérôme.

«Le paradoxe de l’écrit philosophique, c’est qu’il prétend apporter une vérité qui, en raison de sa nature même, est éternelle et universelle, mais que pourtant il est trop souvent consigné à demeurer ignoré des lecteurs et à souffrir l’oubli des institutions, en raison d’une impréparation générale à le considérer, pour une variété de raisons, nommément la multiplication et la prolifération des textes, ayant une prétention analogue, la richesse de la réalité qui ne tarit pas d’aspects, de substances et d’essences sous lesquelles la concevoir ainsi que le potentiel qu’ont les écrits profonds, sages et vrais d’ébranler les fondements de la société à laquelle ils s’adressent.» — Plérôme.

«L’on ne peut détruire la vérité: l’on ne peut qu’en altérer l’expression, la rendant ainsi méconnaissable et la reléguant à l’oubli, en raison de ne pas en reconnaître la valeur adéquate. Car en la camouflant parmi toutes les approximations erronées que l’on en produit, et qui n’en préservent jamais l’essence une, pure, nécessaire et éternelle, l’on obtient qu’elle échappe au regard qui pourrait en découvrir la substance incorruptible et, en se laissant transformer par elle, en venir à changer entièrement la société qui est exposée à ses principes et à ses valeurs.» — Plérôme.

«Pour l’essentiel, la philosophie contemporaine est un discours sur le discours de la philosophie, ce qui ne semble pas tout à fait étranger à l’idée Fichtéenne d’un «Je» qui a la possibilité de se transcender lui-même à l’infini. Car ainsi le «Je» de la philosophie, c’est-à-dire l’essence et la substance qui en compose l’originalité individuelle, culturelle et historique, en s’apercevant lui-même dans les théories philosophiques qui se multiplient à travers l’histoire, peut s’abstraire de lui-même afin de mieux se connaître et se concevoir comme réalisant à la fois la nature et la destinée, i.e. l’entéléchie, de la pensée.» — Plérôme.

«En opposant une nouvelle légalité à la légitimité traditionnelle, la Révolution idéalise un ordre meilleur et renverse l’ordre au nom de cet idéal. Ainsi, on voit le fait accompli de cette action politique, aidé en cela par le cours de l’histoire, se substituer au principe fondateur de l’ordre usurpé, pour constituer dorénavant la nouvelle légitimité, qu’une intelligence agreste et une parole habile pourront bientôt justifier. Or que peut être cette légitimité qui, en se prétendant plus pure que la précédente, s’érige sur le cadavre de ce qui en était jusque lors la représentation ?» — Plérôme.

«Ceux qui nient la dimension sacrée de l’existence cherchent seulement à obtenir de ne pas avoir à vivre en accréditant la présence de cette réalité.» — Plérôme.

«Quelle conséquence réelle cela comporte-t-il pour la philosophie que l’on en occulte les vérités, que l’on en trafique les principes et que l’on en corrompe les valeurs ? Car ses vérités n’en seront pas moins existantes, pour ceux qui les atteignent, ni ses principes moins justes, ni ses valeurs moins pures. Seule reste alors la dure et regrettable réalité de consciences qui veulent, pour quelque raison que ce soit, vivre sous la couverture du voile de l’ignorance et, grâce à la crainte qu’ils sèment, parce qu’ils ne peuvent réussir à masquer entièrement la fausse et mauvaise conscience qu’ils ont de prétendre vivre dans un état qui nie leurs propres aspirations à la plénitude de la vérité, comme il se doit, et le risque qu’ils courent de se voir compromis dans l’existence qu’ils arborent, faussement, de représenter en quelque sorte un idéal de vie saint et authentique ? La philosophie est au-dessus de ces artifices.» — Plérôme.

«La seule légitimation réelle de la violence est celle qui est employée afin de se défendre contre celle qui est pratiquée gratuitement à l’endroit de soi, c’est-à-dire sans provocation et sans justification réelle. Ainsi importe-t-il, pour un État qui montre patte blanche et désire se justifier d’une agression commise, de trouver le prétexte qui transforme une violence éventuellement gratuite en action policière ou militaire, dont le but sera de redresser un tort ou une agression commise préalablement à son encontre.» — Plérôme.

«Plus la vérité devient manifeste, plus elle devient en même temps niable.» — Plérôme.

«S’il est vrai, comme on l’affirme depuis la plus haute antiquité, qu’il ne peut y avoir de science que du général, il est également vrai que l’on ne peut avoir de science que du vrai.» — Plérôme.

«Comment éviter que, dans l’explication des réalités qui nous échappent, l’on ne substitue pas aux fables pré-existantes de nouvelles fables encore plus et mieux élaborées. Car est-il besoin de se rappeler que le mythe d’aujourd’hui était la science d’hier et que la science d’aujourd’hui risque de devenir le mythe de demain.» — Plérôme.

«La lutte des classes est, pour l’essentiel, la manifestation d’une manière de décadence morale puisqu’elle illustre l’ambition des hommes à définir une forme d’excellence (arêtè), qui est le reflet de la vertu (aristè)» requise, afin de prédominer à l’intérieur d’un ensemble, afin de faire valoir les conceptions et les attitudes qui assureront la préservation et la continuité de leur entendement et de leur individualité. Plutôt qu’elle ne soit, comme à l’intérieur d’une société parfaite, le règne des formes et des idées qui la rapprocheront du monde de l’excellence et de la vertu divine. § Or c’est précisément cette opposition qui pose problème. Car comment expliquer, autrement que par une rupture d’avec un état d’accomplissement antérieur ou par un rêve irréalisable, parce que l’idéal proposé est trop élevé pour être atteint, que la distance soit aussi grande entre ce qui se vit concrètement, avec tous les torts et toutes les injustices que l’on y retrouve, et ce que l’on conçoit comme étant la forme accomplie d’une société pleinement réalisée, en laquelle règne la paix et l’harmonie, fondées sur une connaissance adéquate du Bien, du Vrai et du Beau.» — Plérôme.

«Quel rapport existe entre la philosophie et l’état de l’humanité ? L’une est-elle l’effet ou le reflet de l’autre ? Et alors, lequel ?» — Plérôme.

«La philosophie est une conception idéale de la réalité dont on admet implicitement, en raison de l’entéléchie à la fois de la pensée et de l’être, qu’elle ne saurait être présentement, ni telle qu’elle est aperçue et communiquée, ni telle qu’elle est selon sa possibilité et l’expérience que l’on serait apte d’en faire, si elle était pleinement réalisée.» — Plérôme.

«C’est un jeu que jouent les enfants de mettre un obstacle dans la trajectoire que suit une bestiole afin de voir comment elle réagira, pour additionner à cette entrave une autre, puis une autre encore, jusqu’à l’épuisement ou à la concession du malheureux insecte. Et dans ce jeu, si courageux et si entreprenant que fût l’animal, les chances sont tellement inégales qu’il ne saura jamais espérer, sauf par miracle, sortir victorieux de l’épreuve qui a moins pour but d’apprécier sa valeur que d’illustrer la supériorité du maître du jeu, qui ainsi conduit son expérience. § Ainsi en va-t-il de la vie politique, lorsqu’un individu ou un groupe se trouve en position de désavantage face à un autre, lorsque le principe qui régit les rapports sociaux sont fondés sur la concurrence et la rivalité plutôt que sur la coopération et l’amitié. D’où la dialectique du maître et de l’esclave, qui est nulle autre que celle de la dominance qui se perpétuera, jusqu’à ce que les rapports de force seront renversés ou que les hommes apprendront à vivre, conformément aux principes civilisés de la convivialité, de l’entraide et de l’émulation» — Plérôme.

«Tout regard sur une chose implique une perspective sur elle qui est soit centrée sur cette chose, en tant qu’elle est un phénomène ou une essence, sot implique le rapport de cette chose à l’ensemble dont elle est un élément constitutif, soit considère l’élément qui l’englobe, soit aperçoit la chose en tant qu’elle est incluse par lui. Ainsi, la perspective qui définit le regard de l’esprit peut-il être purement extensif, purement intensif ou à la fois, et de façon variable, extensif et intensif, d’une variété de manières, selon le degré d’abstraction, de spécification, de vastitude ou de rétrécissement qui caractérise l’étude objective qu’il en fait. Sans parler qu’il peut aussi chercher à apercevoir cet esprit qui est la faculté de ce regard, à la fois dans son essence, sa manifestation et son rapport à la chose, indépendamment de celle-ci ou dans l’intimité de la relation qui l’unit à elle dans l’acte de connaissance qui s’effectue. La question devient alors celle de prétendre pouvoir proposer une vérité unique, malgré cette multitude de perspectives sous laquelle elle peut se présenter et qui, pour chacune d’elles, constitue un défi au principe de la vérité unique, éternelle, universelle et irréfutable.» — Plérôme.

«Tels sont ceux qui déplorent les effets d’une action dont ils seraient responsables, sans toutefois pouvoir assumer que la réalité produite à laquelle ils ont effectivement participé puisse découler en quelques manière de leur activité, positive ou négative.» — Plérôme.

«Le fiancé qui se déclare, par une présence inespérée et inattendue qui fasse croire, sinon à la prédestination, du moins à une forme de conduite invisiblement orientée ou dirigée, c’est l’ordre de Dieu qui se manifeste à la conscience et invite à Sa reconnaissance ainsi qu’à l’adhésion morale à Ses desseins.» — Plérôme.

«Une raison ineffective, qui ne débouche sur aucune réalisation, ni ne prétend le faire, n’est qu’une action vaine et insignifiante de la conscience dont on pourrait se demander pourquoi elle se donne la peine de s’activer, sauf peut-être à s’exercer en vue pour elle d’acquérir la compétence de sa puissance.» — Plérôme.

«La censure se fonde sur la prémisse que toute pensée, y comprise la pensée vraie, doit en même temps conforter une manière habituelle de vivre, qui est elle aussi la manifestation d’une forme de pensée. Voilà ce qui explique le succès de la science, lorsque ses principes et ses découvertes sont mises au service de la civilisation. Mais une telle conception ne rend pas justice cependant du sort qui fut souvent réservé aux prophètes, alors que le trop-plein de vérité qui sortait de leur bouche réussissait rarement à rassurer les élites et même les conduisait à faire se retourner contre eux la fureur qu’elles éprouvaient de ne savoir se montrer à la hauteur de leur idéal.» — Plérôme.

«De tous les états, celui qui réalise l’équilibre parfait entre les extrêmes — tous les extrêmes — est le plus difficile à atteindre et à conserver, surtout lorsque l’adversité se présente pour en éprouver la solidité, la constance et la stabilité.» — Plérôme.

«Telle est la puissance du prestige associé à la fonction que, s’il est vrai qu’un occupant talentueux, compétent et méritoire puisse en exhausser la dignité et la portée, il arrive aussi que très souvent l’inverse se produise et que ce soit la fonction qui exhausse et confère à son occupant le talent, la compétence et le mérite, en lui donner l’occasion de s’illustrer et en exacerbant ses possibilités natives dans le sens de révéler quelle en serait leur plénitude et leur perfection.» — Plérôme.

«La force du sacré est à ce point immense et inextinguible que, même lorsqu’elle évacuée par les consciences qui en nient l’existence et la présence, elle trouve à se recréer et à émerger à nouveau dans la personne de ceux qui en sont les détracteurs les plus articulés, sauf qu’elle prend alors l’aspect d’une monstruosité et d’une inhumanité a priori inimaginables et inconcevables.» — Plérôme.

«L’État, c’est la combinaison et la potentiation des activités positives ou négatives qui constituent la structure actuelle de la société dans son rapport avec les conjonctures et les situations qui se présentent à lui et sa diffusion dans la direction qu’il choisit d’adopter en vue d’assurer sa conservation et sa perpétuation.» — Plérôme.

«La croyance fondamentale, à l’intérieur de l’État républicain, c’est que chacun a la possibilité d’améliorer son état, sa situation, sa condition et son sort, en y investissant l’effort adéquat et en effectuant les décisions appropriées, pour autant que cela n’affecte pas — apparemment — ceux d’autrui, sauf évidemment à contribuer à leur amélioration. Lorsque c’est le petit nombre seulement à qui revient la possibilité de cet avancement, l’état devient alors autoritaire et répressif: il court alors le risque que le mécontentement engendré résulte en perturbations sociales. Seul un État qui offre réellement une chance égale à tous de faire valoir son mérite et son talent, engagé comme il est à assurer le salut de l’ensemble par le bien-être que chacun est apte à récolter de son implication positive, peut espérer l’harmonie à l’intérieur de ses frontières et la paix à l’extérieur. Ce principe est non seulement pragmatique, il émane d’une conception élevée de la justice.» — Plérôme.

«La perversion de la vérité, laquelle est l’essence de la Raison extériorisée et l’Acte institueur du monde, est à l’origine de toutes les perversions, grands travestissements et petites déformations.» — Plérôme.

«On croirait presque parfois, en se fondant sur les impressions que l’actualité, ainsi que l’histoire en général, laissent à la conscience de tous les troubles qui caractérisent leur déroulement et de tous les crimes qui entachent la vie et le bonheur des hommes, que la moralité reste à découvrir pour l’humanité et que, sur le long périple qui l’a amenée à la civilisation, et de là jusqu’à l’état qu’elle a acquis jusqu’à nos jours, rien, ou si peu, ne lui soit resté des enseignements moraux qui, par le passé, lui ont été transmis par des hommes aussi sages qu’ils étaient courageux. Et que par conséquent, tout, ou presque, reste à être réinventé à ce plan.» — Plérôme.

«Serait-ce que l’homme ne saurait envisager tout ce qui peut lui rappeler la précarité et la vulnérabilité de sa situation dans le monde et par conséquent la nécessité de trouver hors de lui ce qui peut être à l’origine de son principe, de son essence, de sa nature et de sa propre réalité ?» — Plérôme.

«Pour réaliser l’«idéal» d’un monde individualiste et impersonnel, l’on a dû tuer l’amitié et ainsi tous les mécanismes naturels de l’entraide et de la coopération qui auraient pu assurer son établissement, pour en lieu leur substituer des institutions qui rempliraient ces fonctions, mais d’une manière qui serait ordonnée à cette fin dépersonnalisée et atomisée.» — Plérôme.

«Quelle justice peut-il y avoir lorsque, comme à l’intérieur d’un monde individualiste atomisé, le seul critère qui en gouverne la présence et la mise en œuvre, c’est le caprice particulier de celui par qui il pût se manifester ?» — Plérôme.

«L’excellence d’un travail se fonde sur six piliers: la qualité des matériaux utilisés; la compétence de l’ouvrier qui les assemble et les agence; l’excellence du plan en vertu duquel il se réalise; la beauté et la résilience de l’œuvre ainsi produite; la dévotion de tous les participants à son achèvement; et la qualité de la coordination des actions expertes qui doivent mener à sa finalisation.» — Plérôme.

«La moralité, c’est-à-dire la faculté et la capacité de faire la distinction entre le bien et le mal et de conformer son action et sa conduite sur le Bien, en manifestant ainsi une disposition à la bonté, est l’essence de la dimension personnelle et spirituelle de l’homme.» — Plérôme.

«La lente asphyxie de l’amitié, qui consiste à fonder son rapport avec autrui sur l’amour et le désintéressement caractérise la montée imperceptible progressive, mais néanmoins réelle, de la société anonyme, individualiste et dépersonnalisée.» — Plérôme.

«On n’aime souvent pas la chose que l’on tient en estime en vertu de ce qu’elle est, mais en raison de la représentation que l’on en cultive.» — Plérôme.

«Dans la tension millénaire qui semble exister entre les deux puissances, Éros et Thanatos, il est permis parfois de se demander laquelle est la plus fondamentale et laquelle est la plus déterminante. Car sans la première, nulle vie n’est possible et sans sa plénitude, nulle complétude de celle-là ne sait se contempler. Mais l’inéluctabilité et l’omniprésence apparente de la seconde, avec toutes les manifestations dont elle est capable, donne à penser qu’elle ne s’efface jamais complètement devant la force de la vie.» — Plérôme.

«L’égoïsme est l’ami de soi, mais l’ennemi de l’ensemble dont il ne saurait constituer un principe de solidarité et de cohésion, par l’entraide dont il ne saurait encourager la présence et l’efficace.» — Plérôme.

«L’ambition ne connaît d’amis que ceux qui la nourrissent et la propulsent vers l’avant, pour éventuellement mener à la consommation de sa réalisation.» — Plérôme.

«Certaines vies se dévouent à l’Éros comme d’autres se dédient à Thanatos: le défi pour une culture consiste à canaliser ces énergies vitales de sorte à éviter que l’une n’annule l’autre et réduise tout à zéro. La stratégie de la soumission et de la dominance, comme celle du dépassement de soi dans l’excellence et le désintéressement, naissent de cette tension radicale entre deux états opposés.  Car si Éros peut s’autoriser à s’exprimer à la limite de son principe, il n’en est pas de même de Thanatos qui lui, doit se contenir et se restreindre, sauf à devenir le principe de son propre anéantissement. Par contre, il compromet sa propre essence en se laissant à Éros envahir entièrement son champ d’action, puisque par là, il doive consentir à la conversion de sa propre nature. Ainsi se réalise-t-il en exigeant d’Éros un compromis, celui par lequel celui-ci accrédite le droit de Thanatos à exercer son hégémonie funeste, en contrepartie de quoi celui-ci consent à ce qu’Éros puisse, par la ruse s’il le faut, concourir avec lui afin d’illustrer son effet bénéfique et de soustraire la réalité à son influence négatrice et destructrice.» — Plérôme.

«Tout État intègre ses sujets, dans les paramètres de son mouvement, en vertu des perfections requises afin d’accomplir son achèvement, mais tout État les rend aussi conformes aux imperfections structurelles qui le caractérisent, en exigeant d’eux une soumission qui n’en ébranle pas les conceptions et les organismes qui les instituent et en excluant plus ou moins sommairement les réfractaires qui ne savent, ou ne veulent s’incliner.» — Plérôme.

«Un organisme n’est jamais plus excellent que ne l’est la moins excellente de ses composantes essentielles comme celles-ci ne le sont pas plus que le moins excellent de ses membres constitutifs significatifs..» — Plérôme.

«La philosophie, c’est beaucoup plus que couvrir son ignorance par des abstractions savantes. Voilà une des raisons du «nescio» Socratique. Car devant la prétention de ses contemporains à vivre selon une sagesse intemporelle qui se fondait sur une science universelle et inépuisable, il opposait une sagesse certes profonde et étendue, mais qui découvrait son éternité et son universalité dans le progrès qu’il restait à faire pour qu’elle prenne ce caractère infini, lequel habite l’âme individuelle, non pas en tant que cet aboutissement est un fait accompli et réalisé, mais en tant qu’il est toujours virtuel, comme un projet en voie d’accomplissement et de réalisation, pour ceux qui sont engagés sur ce sentier. De telles «limites», qui n’en sont pas réellement, tiennent en réalité à la nature de la sagesse qui, malgré l’énorme et l’immense puissance de la raison, ne saurait, en raison de sa vastitude et de sa profondeur infinies et illimitées, se laisser épuiser par cette faculté, laquelle tend toujours à la circonscrire, mais sans réussir jamais dans son aspiration et dans son ambition.» — Plérôme.

«L’hypocrisie et la duplicité sont l’humilité de l’orgueil.» — Plérôme.

«Le problème de la discontinuité et de la continuité en philosophie ne saurait aboutir à un relativisme individuel et absolu, où la continuité pour soi se résoudrait par la discontinuité pour autrui, sauf au nom d’un critère véritablement absolu, dont la transgression justifierait, en raison de sa gravité, une telle issue.» — Plérôme.

«Il y en a pour qui la liberté consiste à pouvoir vivre leur méchanceté quand et bon il le leur entend.» — Plérôme.

«Comme on peut s’y attendre, la sincérité ne saurait s’inventer, ni se simuler, ni se feindre.» — Plérôme.

«Le divorce philosophique de la théorie et de la pratique, qui se résout en une séparation radicale entre l’intelligence et la puissance, constitue la première atteinte au principe de la vie, en ce qu’il dissocie le bien que l’on connaît et que l’on aime et la possibilité de le réaliser sous la plus haute forme qui soit.» — Plérôme.

«Le cœur de la femme passe, dans son expression, par son esprit; alors que l’esprit de l’homme passe, pour s’extérioriser, par son cœur.» — Plérôme.

«S’il est permis de s’imaginer une liberté qui s’exerce en vue du plus grand bien possible, l’on est autorisé aussi à concevoir qu’à l’opposé, elle puisse s’illustrer en vue du pire.» — Plérôme.

«Il y a ceux dont les rêves de l’enfance se sont vus dissipés et trahis et ceux pour qui la vie fut une réalisation intégrale de leurs rêves les plus originels et intimes.» — Plérôme.

«Écouter (ou sembler le faire) ... et suivre son propre entendement néanmoins.» — Plérôme.

«De nombreuses théories philosophiques proviennent, non pas d’une perspective nouvelle sur la réalité, mais d’une tentative à imposer l’oubli — ou l’effort délibéré de causer leur oblitération — de vérités déjà sues comme aussi l’opposition aux vérités découvertes, pour en neutraliser l’efficace, et dont le succès laisserait supposer une déficience, ou une incomplétude, des dites vérités plutôt qu’il n’encourage à considérer la véritable cause de l’échec — le manque de bonne volonté à admettre et à faire prévaloir la Vérité sous toutes ses manifestations.» — Plérôme.

«Quelle curieuse conjoncture que celle qui énonce que, en raison de la lutte des classes, il y aurait un état de guerre civile, perpétuelle et larvée, pour conditionner les rapports entre les hommes; qu’en raison de la primauté de l’intérêt particulier, il régnerait un état de méfiance et de rivalité constantes pour régir les relations des concitoyens entre eux; et que, en raison de l’intérêt politique des nations et de la raison d’État, primeraient les considérations d’ordre rationnel et gouvernemental sur celles qui émaneraient d’un sentiment bien senti et d’une conception bien entendue de la justice. C’est à croire que nulle occasion n’existerait de faire valoir, d’une manière qui est totalement désintéressée, les valeurs d’entraide, de coopération et d’amitié.» — Plérôme.

«Du point de vue de l’évolution de l’espèce, le sentiment que possède l’homme, à la fois de la valeur éminente et de la précarité de son existence, est-il le moteur le plus décisif de sa progression puisqu’il s’ancre dans une prise de conscience radicale et fondamentale de ce qui, en raison de sa valeur inestimable, requiert une protection exceptionnelle, avec l’effort et le courage concurrents que cela suppose, qui même peut aller jusqu’au sacrifice de sa propre individualité, afin de créer les conditions qui favoriseront la survie, la progression, la propagation et l’achèvement de l’ensemble.» — Plérôme.

«En se donnant des idéaux transcendants, tels la bonté, la beauté et la vérité, et en cherchant de bonne foi dans les idées, les événements et les hommes ce qui les accomplissent, la philosophie devient une assurance pour l’humanité qu’elle ne s’embourbera pas dans les illusions qui prétendent les avoir réalisés, tout en constituant de ces perfections de minables approximations.» — Plérôme.

«Si l’ignorance est préférable, comme lorsque l’on affirme trouver la félicité dans sa présence, pourquoi alors investir autant dans l’éducation ? Et s’il s’avère plus avantageux d’être instruit, comme l’on laisse entendre que l’école favorise l’enrichissement de la personne, pourquoi alors rester dans l’ignorance ?» — Plérôme.

«L’hystérisme, qui peut se définir pour l’essentiel comme étant une fuite dans l’imaginaire, motivée par le désir de s’éloigner du souvenir d’une réalité particulière, se présente sous deux formes majeures: face à une réalité dont les composantes émotives sont trop pénibles à vivre, de manière à créer une rupture à l’intérieur du champ de la conscience afin de se préserver de la charge émotive trop intense qu’une évocation périodique ou continuelle serait apte à éveiller; face à une réalité qui, par ailleurs et autrement désagréable, requiert un examen approfondi par la conscience de la responsabilité morale illustrée face à cette réalité, avec l’éventualité d’une assomption de conséquences très lourdes pour l’image et pour l’estime de soi, que la rupture opérée par la fuite dans l’imaginaire permet de reporter et éventuellement d’escamoter. » — Plérôme.

«Tout le secret, pour l’agent provocateur, réside dans l’instigation de l’incident problématique choquant et compromettant, sans qu’il ne soit apparent qu’il résulte d’une intention avérée à le produire ou, à défaut de savoir éviter un tel niveau d’invisibilité, en faisant porter la responsabilité à un tiers peut-être innocent, mais de préférence quelqu’un qui soit considéré, à tort ou à raison, un opposant à l’ordre politique régnant.» — Plérôme.

«Un droit que l’on explicite formellement comme liant obligatoirement chaque membre du corps social, un droit dont tous reconnaissent formellement la légitimité, mais que dans la pratique tous ignorent, tout en prétendant adhérer à ses principes, est un droit qui est en réalité inexistant. Et lorsqu’à ce droit, fondé dans sa valeur juridique par des millénaires d’une pensée profonde et éprouvée, en de multiples sociétés et cultures, l’on en substitue un autre qui prétend le renouveler ou qui simplement substitue à ses principes éminemment parfaits des normes qui le sont moins ou qui dérogent de l’esprit dont il fait la promotion, alors de droit alternatif, tout en acquérant de l’effectivité, est en réalité incomplet et imparfait.» — Plérôme.

«Comment prouver l’innocence d’un particulier, faussement accusé, sans découvrir en même temps la culpabilité, ou à tout le moins la faute, de qui voudrait la lui ravir. Car l’innocence s’étant continuellement maintenue, seule une erreur de jugement — ou pire une corruption apparente de cette faculté —, sur ce qui peut constituer chez le principal intéressé une dérogation présumée de cet état, pourrait expliquer que l’on puisse vouloir en douter.» — Plérôme.

«Pour le Christianisme, la force de la foi, qui est celle d’une perception adéquate et complète de la destination et de l’accomplissement de l’histoire, ainsi que de la moralité qu’il importe de cultiver afin de s’inclure dans son mouvement idéal et de le parachever par des actions réalisées et les initiatives accomplies, devient préférable à la foi en la force qui, formée qu’elle est par l’incomplétude des idéologies qui tentent, mais toujours approximativement, de cerner ces finalités, est au fondement de tous les totalitarismes politiques.» — Plérôme.

«Lorsque la voie se présente comme étant unique pour atteindre une fin, si périlleuse que semble l’aventure pour y aboutir, il n’existe d’autre solution que de s’y engager au moment le plus propice à la réussite de l’entreprise, mais sans pour autant que les obstacles naturels qui se présenteront pour en entraver le succès ne soient moindres ou inexistants.» — Plérôme.

«S’il est autorisé, au nom de la raison d’État, de commettre tous les crimes, quelle différence existe alors entre un État de droit et un État criminel ?» — Plérôme.

«Les sociétés de haut savoir exercent un pouvoir de discrimination absolu de très haut niveau: car non seulement décident-elles de ce qui mérite d’être retenu et transmis à l’intérieur de la mémoire collective, mais encore choisissent-elles ce qu’il vaudrait mieux oublier et reléguer derrière le voile des souvenirs vaporeux et diffus.» — Plérôme.

«À l’intérieur d’une société fondée sur le principe monothéiste, tout tourne autour de la conception plus ou moins adéquate de ce qui s’appréhende et se communique de Dieu ainsi que de l’aptitude démontrée à vivre selon les principes de vie et d’action qui en procèdent.» — Plérôme.

«Les chercheurs en sciences sociales devront bien un jour expliquer par quel prodige un mensonge bien imaginé en vient, hélas !, à se substituer à la vérité la plus simple et la plus authentique.» — Plérôme.

«Deux mouvements semblent se conjuguer afin de produire une résultante apparente: celui, progressiste, par lequel un état antérieur est surpassé, autant en qualité manifeste que dans son extériorisation concrète; et celui, conservateur, par lequel s’accomplit la résolution de maintenir un état constant et stable, à la fois parce qu’il convient à un besoin de sécurité minimale et que l’on appréhende le résultat d’un quelconque changement, lequel peut toujours anticiper une détérioration de l’état satisfaisant. Ainsi, toute volonté d’amélioration peut susciter une réaction contraire, lesquelles, l’une et l’autre, maintiennent en équilibre un état qui ne veut rien sacrifier de la sécurité dont il jouit en vue d’une amélioration théorique et hypothétique de son bien-être, avec la possibilité cependant que l’effet contraire se laisse observer, tout en aspirant à la perfection qui réalise à la fois les particuliers et la société. La conséquent devient une stagnation et un immobilisme à l’intérieur desquels le rêve utopique d’un monde meilleur est destiné à côtoyer l’indifférentisme axiologique d’une moralité sociale qui, pour ne pas subir le pire, se trouve obligé de s’accommoder du moindre.» — Plérôme.

«L’on interprète trop souvent, non pas selon le sens du signifié, mais selon celui que l’on est disposé, a priori, à lui accorder subjectivement.» — Plérôme.

«La thèse implicite, qui fonde la croyance en la supériorité épistémologique de l’homme actuel, c’est que, avec le cumul de l’expérience qui accompagne l’extension historique de l’espèce dans le temps, celle-ci en vient à acquérir une connaissance de plus en plus compréhensive et profonde, qui le démarque des générations précédentes et que parfera encore plus encore la succession des générations à venir. On pourrait nommer celle-ci la thèse oméga, en référence au point ultime de la connaissance que l’humanité peut prétendre atteindre. § Mais une autre thèse, la thèse alpha, contraire ou complémentaire à celle-ci, peut également faire l’objet d’une discussion. En somme, devant la constatation qu’avec la progression de l’histoire, l’homme s’éloigne du point initial de la conscience et du pur savoir qui accompagne cette naissance, cette énonce et conçoit que l’homme en vient peu à peu à oublier ses racines et les principes fondamentaux de la connaissance, de sorte que les connaissances acquises antérieurement ne viennent que combler le vide laissé par cet oubli. Il en résulterait que, en réalité, plutôt qu’enrichir sa connaissance, l’homme envient à substituer à une connaissance complète, préalablement reçue, fondée sur des principes spirituels vrais et non sur une expérience sensible, qui vient plutôt les confirmer, une connaissance que lui fournit l’expérience. Ainsi, la science actuelle de l’homme, plutôt que signifier une complétude du savoir, en vient à signaler une perte de sa complétude et de sa perfection. Ce qui mènerait à conclure, comme le laisse entendre la théorie de la réminiscence de Platon, que l’on devrait chercher à retrouver la connaissance perdue plutôt que s’efforcer à lui substituer un ersatz qui ne fait que l’en éloigner et même amène l’humanité à oublier qu’elle n’ait jamais existé.» — Plérôme.

«À l’intérieur d’une société amorale, tout est permis, pourvu que cela se dît dans les formes prescrites, lesquelles sont le garant de sa préservation et de sa conservation. Cela signifie par contre que l’amoralisme pur ne saurait exister, puisque la moralité substantielle, qui vise la réalisation de la bonté, un projet que fonde l’action qui se définisse en fonction d’un critère transcendant du bien, se substitue une moralité formelle, dont on suppose l’existence dès lors qu’elle révèle une action qui satisfasse un critère esthétique de bon goût, sans égard pour un bien transcendant qui puisse être servi par elle. Le résultat sera une société en nom seulement, puisqu’elle fonde son unité et sa cohésion, non pas sur un état intime partagé et une disposition intérieur commune, c’est-à-dire la vertu de réaliser le bien, mais sur une aptitude extérieure à se conformer à des normes superficielles et arbitraires, ne comportant aucune destination ni finalités externes et donc aucune motivation à se dépasser en fonction de celles-ci.» — Plérôme.

«Le premier mobile anthropologique de la vie en société est de se défendre, en se concertant, de tout ce qui peut compromettre une existence pleine et entière, telle que l’on peut la concevoir à un point précis de l’histoire, que ce soit d’autres particuliers, d’autres groupes, des institutions, des idées et des valeurs qui paraissent étrangers à une manière d’exister, d’être, de ressentir, de voir, de concevoir et de comprendre.» — Plérôme.

«L’effort transforme l’occasion que l’on entrevoit en opportunité de la faire fructifier à son avantage; et lorsque des barrières sont érigées pour entraver l’exercice réussi de cet effort, celles-ci, sauf à se montrer insurmontables, ne constituent qu’un défi supplémentaire au talent qui cherche à s’illustrer.» — Plérôme.

«Dans l’histoire de France: la noblesse conquérante (Clovis); la noblesse impériale (Charlemagne); la noblesse unificatrice (Hugues Capet); la noblesse fidèle (saint Louis); la noblesse libertine (le 1er Louis XIV et Louis XV); la noblesse pieuse (le 2ième Louis XIV et Louis XVI); la noblesse révolutionnaire (Napoléon); la noblesse réactionnaire (Louis XVIII et Charles X) et la noblesse politicienne (Napoléon III).» — Plérôme.

«L’esprit, et en particulier l’imagination, a la possibilité de concevoir des réalisations encore plus remarquables mais il a aussi la possibilité de se montrer tyrannique en exigeant leur production sans égard pour les limites propres aux individus qui leur donne réalité et pour les contingences du milieu à l’intérieur duquel elles prendront corps.» — Plérôme.

«Le pouvoir s’exerce toujours, en principe, au nom d’une autorité et d’un statu quo dont il est au service. Dans le cas contraire, c’est au nom d’une autre autorité et d’un autre statu quo qu’il se manifeste, tout en prétendant servir ceux-là. Lorsqu’une action vise le bien-être de l’autorité et du statu quo défendu et affirmé formellement et explicitement par le pouvoir, elle se trouve alors cautionnée et encouragée par les agents du pouvoir; autrement, ceux-ci en entraveront l’exercice et chercheront à la neutraliser. Ainsi, il importe que le bien que représentent l’autorité et le statu quo au nom desquels le pouvoir s’exerce soit le plus haut et le plus complet possible, afin que les actions des agents qui les représentent tiennent de la plus haute justice, par le bien et la valeur des actions qu’ils soutiendront. Autrement, nombreuses seront les visées et les actions destinées à être rejetées, au nom d’une conception imparfaite et viciée qui se trouve au fondement du pouvoir.» — Plérôme.

«Briller, en maintenant le protagoniste dans l’ombre, voilà le recette secrète de la gloire.» — Plérôme.