mardi 16 octobre 2018

Euthúmèma XXIII (réflexions)

[Depuis le 16 octobre 2018, avec mises à jour périodiques. — Since October 16th 2018, with periodical updates.]

«La raison est l’ultime action de l’intelligence humaine, lorsqu’elle est engagée activement dans l’appréhension et l’explicitation de la vérité et elle fonde son activité sur le sens interne (l’intuition et l’inspiration) ou externe (la sensation et la perception), qui la lui révèle comme étant indubitable et certaine.» — Plérôme.

«La perfection est, par essence, un état de la personne qui se poursuit perpétuellement et c’est lorsque l’individu prétend l’avoir atteinte qu’elle lui échappe effectivement.» — Plérôme.

«La foi qui se fonde sur la vérité, telle qu’elle est connaissable, consiste en l’ardeur avec laquelle on croit que ce qui est présenté comme étant véridique l’est effectivement; l’espérance, qui se fonde sur la plénitude de sa réalisation, en celle de la sagesse avec laquelle la conscience aspire à ce que la promesse qui en émane — et qui se fonde sur la science que la perfection de la doctrine, saisie par l’intelligence, est une œuvre qui reste toujours à réaliser — sera effectivement réalisée; la charité, qui se fonde sur l’amour, en celle avec laquelle elle rend toutes ses actions conformes à ses enseignements et que l’on tourne toutes ses actions, comme l’on encourage l’accomplissement de toutes les actions, vers leur pleine infusion dans les cœurs et leur complète réalisation dans la réalité; et ensemble, ces trois vertus se fondent sur la perfection qui se sait, qui s’appréhende et qui se réalise dans la participation et dans l’action.» — Plérôme.

«Si le roi Charles VII avait réussi à préserver Jeanne d’Arc du bûcher, Constantinople serait-elle devenue ottomane ? Car cette héroïne était toute désignée pour servir de général l’on aurait placée à la tête d’une armée française, recrutée afin de prêter main forte à l’empereur Constantin XI ...» — Plérôme.

«L’hystérisme consiste en la transformation inconsciente de la signification et de l’interprétation qui sont accordées à l’expérience actuelle, en raison de la nature d’une expérience qui a été vécue antérieurement dans l’existence et dont la conscience a oubliée jusqu’à l’avènement de l’événement à l’intérieur d’un passé plus ou moins éloigné et plus ou moins immédiat.» — Plérôme.

«La logique du délire est imparable, précisément puisqu’elle ne comporte aucune structure logique identifiable qui permette d’en apprécier la valeur et d’articuler une objection aux propositions qui sont énoncées et de formuler une critique — ou même d’apporter son assentiment — des vérités qu’il prétendrait communiquer: mais c’est peut-être en l’induction, en la naissance et en la maintien de cette impuissance que réside sa finalité.» — Plérôme.

«Même si l’inégalité de la gravité des conséquences argue souvent dans un sens contraire, il devrait être aussi important pour l’homme de conserver sa virginité que ce le serait pour la femme, en témoignage du rapport intime et étroit qui, dans l’idéal, existe entre l’état et le sentiment ineffables de l’amour, de l’importance et de la grandeur de la finalité infinie qu’il représente, autant pour le renouvellement et la perpétuation de la société que pour l’achèvement de la nature humaine, et de l’originalité entière ainsi que le caractère merveilleux du moyen par lequel ils son conjuguent et ils se réalisent et qui révèle le côté sacré de la vie.» — Plérôme.

«La rupture politique qui s’accomplit peut signifier un désaccord profond avec les valeurs et les idées d’un protagoniste mais, lorsqu’il est motivé par l’intérêt associé à l’ambition, il peut également signifier l’identification, par une des parties, avec les idées d’un concurrent et l’intention d’usurper ses idéaux et d’en réaliser, en tout ou en partie, les principes et les fins, sans avoir à partager ni le crédit, ni la gloire avec celui que l’on a placé en position adversaire, si jamais le stratagème de la distanciation politique réussissait.» — Plérôme.

«À l’intérieur d’une époque culturelle décadente, où les mœurs sont corrompues, où règne l’anomie des conduites, où l’oisiveté et l’ennui des classes aisées côtoie l’infortune et le désespoir des classes défavorisées, chacun se sent justifié à commettre les actions que tous se sentent légitimés à réprouver, et surtout lorsqu’ils deviennent les victimes d’une tel état amoral.» — Plérôme.

«Le théâtre qui se présente comme tel est un principe d’éducation sociale qui, en permettant aux acteurs de jouer des personnages qui existent et qui vivent à l’intérieur de situations qui sont représentatives d’une réalité possible, ou d’un époque tirée de l’histoire, et en créant un climat de catharsis qui les libère des sentiments inexplorés et enfouis dans l’inconscient du spectateur, devient un vecteur d’authenticité; mais lorsqu’il acquiert le statut de principe de vie, par lequel chacun se conçoit être, consciemment ou inconsciemment, l’acteur d’un scénario existentiel dont il est lui-même l’auteur, alors non seulement fonde-t-il son action sur l’inauthenticité et la déception, mais encore devient-il pour la société un facteur de confusion et de déliquescence des rapports sociaux, lesquels, afin d’être réels, doivent pouvoir se fonder sur la sincérité des personnes, sur la bonne foi des individus et sur l’authenticité des caractères.» — Plérôme.

«Platon est à Socrate ce que sont les Évangélistes et saint Paul à Jésus: les défenseurs d’une mémoire spirituelle et les avocats d’une vérité que ses détracteurs se sont acharnés à en oblitérer les principes et les enseignements en même temps qu’ils ont détruit son porteur et son messager. » — Plérôme.

«D’un point de vue strictement amoral, le pouvoir consiste en la possibilité dont dispose une conscience vivante d’agir sans entrave ni conditionnement, uniquement en conformité avec la volonté, la possibilité d’imaginer et de concevoir les activités désirables et la faculté de les entreprendre et de les mener à terme, à l’intérieur d’une structure sociale et politique qui autorise, et qui a été conçue afin d’autoriser, un tel accomplissement.» — Plérôme.

«Lorsque le droit à la justice est conditionné uniquement par la fortune qui permet d’accéder aux magistratures qui veillent à son application, non seulement les contrevenants ont-ils la liberté d’agir, pourvu que l’action ne contrevienne pas à un interdit formel, mais encore disposent-ils d’une liberté d’agir, sauf lorsque leur action risque de subir la sanction d’un juge: c’est que la moralité devient alors, non pas une question de conscience individuelle, mais de possibilité actuelle — celle de pouvoir agir à sa guise, sans être découvert ni blâmé en justice.» — Plérôme.

«L’anarchie est une déviation qui s’oppose à la voie légitime de ce qui doit être: la difficulté réside en la détermination de ce qui effectivement devrait être et le ralliement des consciences éclairées et développées autour de l’accomplissement de cette fin, librement, c’est-à-dire en attestation de la valeur prépondérante et évidente qui est inhérente à celle-ci.» — Plérôme.

«Le paradoxe, c’est que vivre pour certains, c’est mourir pour d’autres et l’œuvre de la justice consiste à veiller à ce que la plénitude de la vie et la possibilité d’en faire l’expérience revient, avec la grâce de Dieu, à ceux qui se sont montrés dignes de cette issue, par leurs dispositions, par leur conduite et par leurs actions.» — Plérôme.

«Sauf à inclure sous ce vocable les luttes artificielles qui développent les qualités physiques et morales des protagonistes, et encore uniquement par analogie, puisque l’enjeu de ces simulacres réside en leur éducation, il n’existe aucune guerre dont on peut dire qu’elle est bonne a priori: il y a seulement celles que l’on peut considérer comme étant un mal nécessaire, mais un mal néanmoins, dont l’avantage réside uniquement dans l’effort de rétablir et de reconstruire l’idéal d’une civilisation achevée que la destruction des corps et des biens entraînera à vouloir accomplir.» — Plérôme.

«On ne diminue nullement le risque que se commette un méfait en excluant d’un groupe de malfaiteurs potentiels quelqu’un qui ne serait pas au départ disposé à le commettre, comme on augmente en aucune façon le risque que se commette un délit en incluant parmi les malfaiteurs éventuels quelqu’un qui n’est disposé en aucune façon à participer à une telle infraction.» — Plérôme.

«De ce que l’exception puisse exister en confirmation de la règle, il n’en résulte aucunement que l’on dût viser à ce que l’exception devienne effectivement la norme ou la loi à suivre, lorsque les préceptes que met en relief le cas d’exception sont issus du droit et reflètent en tout les principes de la justice.» — Plérôme.

«La gnose est à l’intelligence ce que la doctrine est à la raison, la distinction résidant entre la conviction que ce que l’on sait in foro interno est effectivement vrai et la persuasion que l’on peut indubitablement en faire la démonstration ad forum externum.» — Plérôme.

«Fait-on mieux ou moins bien de mauvaise fortune bon cœur lorsque l’infortune qui suscite cette attitude est de son propre cru ou qu’elle survient d’ailleurs, lorsque l’on ne peut réellement rien faire afin de l’éloigner en lui apportant les remèdes appropriés.» — Plérôme.

«Tout faire pour s’avantager, ne rien faire pour avantager autrui; tout faire pour désavantager autrui, ne rien faire pour se désavantager, voilà le leitmotif moral de la société égocentrique et intéressée uniquement par le bien-être de soi et de ceux que l’on identifie à soi, comme à ses intérêts propres.» — Plérôme.

«L’état dystopique adopte le principe de la quasi-judiciarité afin de maintenir l’ordre: ainsi, à l’intérieur de cette forme politique, en laquelle ne règne qu’un simulacre de justice et qu’une contrefaction du droit, tous les crimes sont proscrits et poursuivis, sauf ceux qui sont réputés être d’une utilité publique, conformément à la raison d’État, ceux qui favorisent l’avancement des intérêts d’un grand nombre de particuliers, dont l’influence infléchit l’interprétation que l’on fait de la rationalité publique, ou ceux qui émanent simplement du caprice des autorités régnantes, dont les volontés s’identifient à tort ou à raison, mais le plus souvent à tort, avec la manifestation qu’elle prend dans les lois et dans les procédures qui en sont issues.» — Plérôme.

«Nonobstant que cette position confirme un état accompli ou qu’elle propose un idéal à réaliser, l’idéologue qui, au plan politique, se porte en défense du féminisme, propose que la conception et la doctrine qui informent de mouvement est l’unique moyen d’assurer ou de rétablir un équilibre sain, juste et équitable des rapports qui gouvernent les rapports génériques, plutôt que ne le seraient la position contraire du masculinisme ou encore celle, mitoyenne, du partage de l’ascendant politique. § Or, en situant la question générique au plan politique seulement, on en vient à la fois à méconnaître la multiplicité du phénomène social et à situer les pôles d’influence et de pouvoir au plan strictement politique (et non à ceux de la famille, de la culture, de l’institution ou de la religion).» — Plérôme.

«Dans la société impersonnelle, on en vient à confondre l’entraide et le fait de se mêler de ses affaires, en se contentant de tourner la tête devant les injustices qui sont commises, alors qu’il conviendrait de faire preuve de sollicitude et de contribuer à les éradiquer et en corriger les effets.» — Plérôme.

«À l’intérieur de la discipline de la philosophie, il existe une dichotomie fondamentale, selon que la sagesse qui est aimée et poursuivie est celle de l’homme ou celle de Dieu: c’est une distinction qui s’opère dès la naissance de la pensée qui se réfléchit alors que l’homme, s’émerveillant à la fois de la splendeur de la nature et de la force mystérieuse de son propre esprit, en exacerbe la possibilité afin de saisir l’essence, le principe et la fin de celle-là, en même temps que l’éventualité d’opérer cette action avec les seuls moyens de la faculté de la raison, sans se fier, en autant que possible, ni à une révélation, ni à l’existence d’une puissance supérieure à celle qui siège naturellement à l’intérieur de l’être de l’homme.» — Plérôme.

«C’est une forme de pensée juvénile — que l’on pourrait également nommer magique — qui pose comme responsable d’un effet une cause unique et que les effets distincts s’expliquent par les causes uniques distinctes, sans égard pour l’action (et la liberté) des agents qui mettent en action ces causes, ni pour la complexité de leurs actions, telle que différentes sortes de causes peuvent intervenir afin de produire un effet ou une suite d’effets, lesquels seraient alors aptes de résulter d’une série de causes antécédentes, de causes ambiantes sans lesquelles la série des causalités observée ne sauraient se réaliser, de causes conjuguées, de causes aléatoires conjuguées à des causes intentionnelles, de causes coopératives et de causes antagonistes et opposées, susceptibles de diminuer et peut-être même neutraliser les effets que l’on prétend pouvoir apporter, ou au contraire d’en augmenter la probabilité de leur succès.» — Plérôme.

«La femme qui, n’ayant pas découvert sa féminité, éprouve le désir d’un partenaire et d’un compagnon, suscite en lui l’appétit dans l’espoir de le séduire; mais celle qui, étant pleinement consciente de sa nature féminine, ainsi que du pouvoir qui est spécifique à celle-ci, peut éprouver le même désir, mais choisit plutôt de l’attirer en faisant naître en lui le sentiment d’une captivation irrésistible de son cœur et d’un enchantement imparable de son esprit.» — Plérôme.

«Que dire lorsque les miettes philosophiques que l’on laisse au philosophe explorer sont des questions essentielles auxquelles la généralité ne risque pas de s’affronter, afin de ne pas oser chercher à leur apporter un élément de réponse ?» — Plérôme.

«Musulmans, Juifs et Chrétiens adorent tous les même Dieu, puisque l’Être divin qu’ils adorent est le Dieu Suprême et Unique, mais ils ont chacun une conception distincte qui, dans la forme définitive de sa théologie telle qu’elle est élaborée par les penseurs religieux, ne peut souffrir d’aucune transformation, d’où le drame historique qui se vit actuellement et qui s’annonce encore plus important à l’avenir: ainsi, afin que puisse s’établir une réconciliation entre ces conceptions, dont l’essence ne saurait être ni contraire, ni contradictoire, puisqu’il s’agit d’un Être identique, substantiellement homogène, éternel et tout-puissant, une réconciliation qui est nécessaire à la paix des intellects et des esprits, s’agira-t-il d’élaborer une théologie qui est à la fois complète, transcendante et susceptible de produire une théorie harmonieuse, susceptible de satisfaire aux convictions les plus profondes et les plus intimes de chacun de ces monothéismes.» — Plérôme.

«La théologie: la philosophie sacrée; la philosophie: la théologie profane.» — Plérôme.

«L’injustice est rarement violente dans son fait, puisqu’elle s’accomplit le plus souvent subrepticement et sans éclat et que son moyen — la privation, le détournement et la retenue à la source — passe par le déni de la justice et par la négation du droit, mais son effet est violent, puisqu’elle divise l’ensemble social en deux camps opposés, en s’appuyant, d’une part, sur la violence qui la commet et qui peut faire appel à la force de l’État pour encore mieux s’instaurer et se perpétuer et, d’autre part, en fondant les actions qui, invoquant les principes légitimes et sains de la justice et du droit qui en est l’expression, auront recours à la force organisée et tenteront de redresser et de corriger les inégalités et les iniquités qui résultent de sa généralisation.» — Plérôme.

«Tous les régimes politiques se fondent sur le principe de l’aristocratie, car il y a certes une excellence à obtenir, à conserver et à maintenir le pouvoir et que celle-coi se manifeste jusque dans l’hypocrisie avec laquelle on peut utiliser, tout en prétendant ne pas le faire, tous les moyens les plus vils afin d’accomplir cette fin, mais nulle forme d’aristocratie est plus édifiante ni plus bénéfique que celle qui se fonde sur la vertu et qui, malgré que sa situation politique fût compromise, ne tolérerait aucune cession quant à la hauteur de ses idéaux et l’honnêteté, ainsi que la sincérité, de ses intentions à vouloir poursuivre le bien sans lequel l’exercice du pouvoir ne comporterait aucun sens véritable, ni aussi dessein valable, en devenant la raison même d’un échec qui relègue ses défenseurs et ses agents à l’extinction et à l’oubli.» — Plérôme.

«Y a-t-il plus grande hypocrisie que celle qui consiste à feindre l’authenticité et à prétendre ignorer que l’on a recours à ce stratagème, comme si le comble de l’authenticité consistait en l’attitude qui se fonde sur l’inauthenticité la plus consommée ?» — Plérôme.

«S’il semble parfois préférable d’opter en faveur du regret de ne pas avoir osé plutôt que sur le désir que l’on poursuit, avec le risque qu’il se trouvât déçu, c’est que la peine de manquer ce qui s’annonçait comme étant possible dans l’imaginaire, si intense fût-elle autrement, vaut mille fois la douleur d’un désir qui, en raison de la force de son sentiment et de la grandeur de la promesse qu’il laissait entrevoir, s’est avéré décevant et futile.» — Plérôme.

«On honore et on bafoue le symbole et la représentation, en prétendant honorer l’idée qu’il exprime et l’aspect édifiant sous lequel elle se présente, mais en réalité cette action cache le mobile de servir uniquement ses propres intérêts et le désir de satisfaire uniquement ses propres pulsions.» — Plérôme.

«L’on peut fort bien se représenter que le capitaine d’un navire, qui est, aux yeux du droit maritime international, le seul maître, après Dieu, sur son vaisseau, s’acquittera différemment de sa responsabilité et de sa fonction, conformément à la nature de ses convictions morales et religieuses et de la théologie profonde qui fonde sa foi et qui inspire tous ceux qui en sont les fidèles et les adhérents.» — Plérôme.

«Les amants qui croient à la spontanéité, à l’intelligence et à la lucidité de l’amour et qui fondent leur découverte et leur association sur ces trois principes acceptent implicitement qu’autant l’un que l’autre les possèdent et cherchent, dans la progression et la perfection de leur amour, à les réaliser avec toute la plénitude de leur virtualité respective, lorsqu’elle agit à l’unisson dans la plus complète des conjugaisons.» — Plérôme.

«La beauté est un jugement de l’imagination, la vérité, de l’intelligence, et la bonté, du cœur: ainsi le vice, quant à ces états transcendantaux, consiste à représenter faussement ce qui est, à en présenter une conception erronée et à agir face à elle d’une manière qui est ni juste, ni bonne, ni adéquate à son essence, ni salutaire à son existence, ni respectueuse de son être.» — Plérôme.

«Il faudrait, semble-t-il, que les choses changent, en général, pourvu que les situations particulières, autant dans leur réalisation que dans leur promesse, restent pareilles: or seule la progression, qui repose sur une notion de la perfection du bien, peut répondre à une telle exigence, pourvu que la réalisation des situations ne se fonde pas sur le vice, qui est une forme de la négation du bien, dans le sens le plus général du terme, et que la promesse en soit une qui en est une manifestation effective (et non pas uniquement illusoire et factice).» — Plérôme.

«Satan est le premier falsificateur et le suprême faussaire.» — Plérôme.

«Lorsque, en ayant l’opportunité et la possibilité, l’on se refuse à envisager la vérité pleine et entière, éternelle et universelle, pour se contenter en lieu d’une perspective incomplète et d’une théorie partielle, limitée quant à la portée et fortement historicisée, c’est que la conscience admet son incapacité à déborder les cadres qu’elle s’est définie ou qui lui ont été imposés, afin de parvenir à la liberté totale et sans entrave de l’esprit.» — Plérôme.

«L’hypocrisie, au plan social, consiste en l’art de se faire valoir, tout en prétendant faire valoir autrui.» — Plérôme.

«“Plans are worthless, planning is everything” (Eisenhower): que dire alors des plans qui sont  manifestement valables, quant aux desseins qu’ils visent à réaliser et aux fins qu’ils proposent à leurs exécuteurs, et qui ont fait l’objet d’une planification attentive, sérieuse, profonde et appliquée, en répondant avec succès aux grandes questions métaphysique et philosophiques en même temps qu’elles satisfont pertinemment aux contingences existentielles et historiques.» — Plérôme.

«Avant de décréter qu’une œuvre littéraire et philosophique est fausse, il faut au moins en avoir pris connaissance, l’avoir lue, analysée, comparée à d’autres, à un idéal épistémologique, à des principes établis et à une conception de la perfection qui réside en la vérité achevée, le tout avec impartialité, l’envergure de l’esprit, le souci de la vérité et le dévouement intellectuel qui commande une telle entreprise: seulement alors, la conclusion présentée peut-elle comporter un certain fondement qui lui-même est passible de recevoir une critique, en tant qu’elle émane d’une conscience faillible et imparfaite, inscrite à l’intérieur d’un schéma historique — l’épistémè foucaldienne — qui associe à la perfection qui se sait les obstacles qui en défient la réalisation effective et complète.» — Plérôme.

«Un Dieu qui est entièrement Dieu, voilà ce qui est concevable, puisque son mystère demeure tout aussi insondable et impénétrable; un Esprit qui est purement esprit, voilà ce qui est également concevable, en tant qu’Il émane et qu’il résulte de la plénitude de l’essence de la Divinité; mais que Dieu soit en même temps pleinement homme, sans que cela n’enlève en rien, ni à l’humanité, ni à la Divinité  de son être, voilà ce qui constitue pour l’intelligence de l’esprit une pierre d’achoppement apparemment incontournable et insurmontable (à la source d’un grand nombre des hérésies qui ont foisonné durant les premiers siècles de l’Église): et pourtant, voilà quel est le mystère que la doctrine chrétienne propose à la foi et à la conscience de ses fidèles.» — Plérôme.


«Il y a ceux qui, au nom de la prétendue supériorité intellectuelle qui serait la leur, ne reconnaissent pas la valeur morale de certains de leurs semblables et, réciproquement, il y a ceux qui, en invoquant une supériorité morale indiscutable, refuseront de reconnaître la valeur intellectuelle de certains de leurs prochains.» — Plérôme.

«L’oppression est à la répression comme l’extérieur est à l’intérieur: une manière d’opposition de la volonté politique qui, étant, pour l’une, issue d’une puissance étrangère, affecte à des degrés divers l’ensemble de la société, l’État qui la gouverne inclus; et, pour l’autre, étant issue d’une puissance politique domestique, c’est-à-dire intérieure à la société, laquelle se constitue en autorité formelle ou en influence informelle, agit tantôt par le biais de l’État sur la société et tantôt diffusément sur la société en général, y compris l’État et ses différents ministères et agences.» — Plérôme.

«Si absurde que semblât une idée, si extravagante et excessive fût-elle, autant dans son principe que dans sa manifestation et dans sa fin, il y en aura toujours pour s’efforcer d’en expliciter les possibilités s’ils escomptent découvrir en cette conclusion quelque avantage, pour autant que le risque couru soit tolérable.» — Plérôme.

«Quatre archétypes politiques ressortent clairement du drame politique et religieux que relatent les Évangiles: Hérode, le roi (le chef politique, le dirigeant); Caïphe, le grand-prêtre (le chef religieux, l’instituteur, l’initiateur); Pilate, le gouverneur (l’occupant, le délégué, le ministre, l’exécutant); Judas, l’idéologue (l’informateur, l’espion, l’agent double)» — Plérôme.

«Si le particulier n’a pas un modèle, vers qui lever les yeux en admiration, alors il devient son propre modèle et sa propre fin, en tant que celle-ci est l’extériorisation de son désir et des formes de l’imagination, susceptibles d’illustrer quelle pourrait être une amélioration et une bonification de la situation présente, autant en tant qu’elle représente un manque, quant à ce qui devrait être, qu’en tant qu’elle permet de concevoir des formes plus utiles, plus productives, plus agréables et plus performantes que celles qui existent déjà. Et plus le modèle sera plus élevé — c’est-à-dire plus il sera parfait —, plus l’individu trouvera un sens, autant à le découvrir et à se le représenter qu’à en faire l’émulation, de sorte non seulement à se laisser inspirer par l’idée qu’il s’en fait, mais aussi à devenir pour ses semblables l’exemplaire d’un accomplissement qui à son tour les édifiera et deviendra l’illustration vivante de la possibilité qui est matériellement réalisable, dans le sens d’un achèvement de plus en plus complet. Et c’est dans la multiplication de ces modèles, de la créativité qui en alimente les efforts et de la tension qu’ils expriment à incarner la perfection d’un modèle suprême, puisqu’il est indépassable et ineffable, qu’une culture acquiert à la fois son identité et son excellence, lesquelles inciteront les autres cultures et les autres sociétés, avec lesquelles ils entrent en rapport, à se réaliser, à croître et à se développer à leur tour.» — Plérôme.

«Le mal consiste en l’aliénation et dans la dénaturation, pouvant aller jusqu’à la destruction, d’un être ou d’une chose bons: sous sa forme positive, il consiste à poser des gestes et à mener des actions qui réaliseront ce terme; et sous sa forme négative, il consiste à s’empêcher, ou à empêcher autrui, à protéger le bien, qu’il caractérise le soi ou le soi d’autrui, à le développer et à lui permettre de s’exprimer, de le diffuser et de le vivre, dans la plénitude de sa qualité et de son état.» — Plérôme.

«Freud a bien vu que l’enjeu de la vie est le résultat d’une lutte continuelle entre les puissances d’Éros et de Thanatos, celle-là, tout en se manifestant et en cherchant la plénitude de sa réalisation, étant en état de perpétuelle défense contre les ruses de celle-ci. Ce qu’il n’a peut-être pas vu cependant, c’est que cette dualité est celle du Bien et du Mal et qu’elle reprend le dualisme que l’on retrouve dans le Zoroastrisme des Perses et des Mazdéens, auquel saint Augustin se heurte dans sa tentative de distinguer et d’affranchir la théologie chrétienne naissante du Manichéisme qui en est issu et qui, par rapport à celui-là, représentait déjà une orientation et une idéologie hérétiques.» — Plérôme.

«On ne nie Dieu que pour ne pas avoir, par intérêt, par crainte ou par lâcheté, à se heurter à l’horrible réalité du mal et de Satan qui en est la cause et la fin.» — Plérôme.

«Le cercle vicieux de la phénoménalité actuelle dont il faut s’extraire, si la conscience désire en saisir les principes et les fins et en pénétrer les arcanes: les choses sont bonnes parce qu’elles sont ce qu’elles sont; les choses sont ce qu’elles sont parce qu’elles sont bonnes, comme si le fait était monolithique et se justifiait lui-même en s’accomplissant, comme étant à la fois ce qui devait inévitablement et inéluctablement se produire et l’effet d’un destin dont on ne pouvait ni remettre en question la désirabilité, ni s’interroger sur les motifs et les fins morales de son actualité, ni même agir en quelque façon pour en modifier, en altérer ou en transformer le cours et en exorciser les aspects et les côtés malheureux.» — Plérôme.

«Le jeu de la perfection: tel n’est jamais assez parfait pour savoir faire l’émulation de la perfection divine, une conception que l’on a de la perfection, celle d’une personne idéalisée, celle d’une personne aimée, alors qu’en réalité, il s’agit simplement de repousser un parti qui ne sait se rendre désirable, en refusant d’accréditer la spontanéité d’un sentiment qui existe ou simplement en ne pouvant admettre l’absence d’un sentiment qui n’existe pas, tout en reconnaissant qu’il puisse y avoir une raison diffuse et mal formé, pour laquelle devrait se produire l’association de deux âmes et de deux consciences qui, dans cet exercice, se cherchent et aspirent à se retrouver, mais s’en montrent incapables.» — Plérôme.

«Le paradoxe de l’intelligence: l’on ne parvient à comprendre réellement que dans la mesure où l’on comprend actuellement.» — Plérôme.

«En reconnaissance d’une entéléchie dont la perfection est perpétuellement en voie d’achèvement, la philosophie comme la théologie énoncent des états idéaux, l’un au plan moral et l’autre au plan de l’esprit, dont la réalité qui s’en distingue définit quels en sont les termes à réaliser, en même temps qu’elle présente la matière sur laquelle elles doivent porter et agir, conjointement et de manière concertée, de manière à en actualiser les virtualités, conformément à la perfection qui est visée à travers elles.» — Plérôme.

«On peut comparer parfois l’homme politique à une figure de proue qui édifie par son apparence et inspire par le symbolisme qu’il véhicule aux yeux de la multitude des spectateurs, qui voit l’eau se fendre devant le navire, qui marque la direction vers laquelle la nef se dirige, qui anticipe la destination vers laquelle se rend le vaisseau, mais qui réalise en tout temps la volonté du navigateur qui établit le cours à suivre et du capitaine qui en confirme la validité et en légitime le choix, sous l’impulsion de la force motrice qui en rend possible l’actualisation et la réalisation.» — Plérôme.

«L’expression «Tout est politique» signifie, non pas que seule existe la dimension politique des choses, au détriment et en négation de toutes les autres disciplines intellectuelles et politiques, mais qu’il existe un aspect politique à toute chose, ce qui explique que l’on puisse adjoindre l’épithète «politique» à toutes les formes — intellectuelle et pratique — de l’activité humaine (v.g. la philosophie, la psychologie, la théologie, la biologie, etc.).» — Plérôme.

«Heureux sont-ils qui, en politique, peuvent compter n’avoir que des adversaires, sans pour autant estimer n’avoir aucun ennemi: peut-être s’agit-il — ce qui n’est pas une mince tâche — de savoir distinguer adéquatement entre ces deux catégories relationnelles afin de cultiver les uns, sans susciter les autres.» — Plérôme.

«Il est dans la nature du politique que tout État se réserve d’exercer le droit de vie ou de mort sur ses citoyens afin de préserve l’ordre sur lequel il se fonde et la sécurité générale dont jouit l’ensemble des membres de son organisation: la tragédie, et même l’hypocrisie, c’est lorsqu’il s’en prend aux personnes vertueuses, dans l’exercice de ses jugements, afin d’assurer à la société la stabilité et la pérennité qu’il est de son devoir de conserver et de favoriser, tout en prétendant s’attaquer au vice qui les compromettent. » — Plérôme.

«Le danger qui réside dans une définition de la «normalité» comme étant ce que la généralité fait consiste à rétrécir de plus en plus le champ de la vision et à n’inclure dans cette conception que ceux qui se conforment à un critère de plus en plus étroit, à l’exclusion de ceux qui, tout en satisfaisant celui qui émane d’une conception plus large, sans être ni moins excellente, ni moins exigeante, pourrait ne pas correspondre à celui de la norme qui est proposée. Voilà pourquoi il importe de voir en la normalité une conception qui, sans être universelle, tend vers cette forme de la généralité, pour autant qu’elle satisfît à la nature de la chose dont elle représente la norme et qu’elle puisse en même temps correspondre à l’idée de la perfection que l’on en possède, comme appartenant aux virtualités non encore accomplies de cette nature, qu’une surnature permet de réaliser en lui apportant le concours d’une grâce qui en exacerbe les possibilités éventuellement inestimables et inconcevables, mais néanmoins bien réelles.» — Plérôme.

«La distinction majeure entre la subsumance et la sursumance, c’est que celle-là repose sur l’intuition qui, appréhendant et définissant son concept a priori et transcendant de l’entendement qui puisse fonder la réalité, autant dans ses origines que dans sa finalité, en règle l’ensemble des manifestations et des réalisations, alors que celle-ci, considérant la réalité comme étant un a priori existentiel et épistémologique pour la conscience, en vient à traduire et à interpréter les principes et les lois qui en régissent la manifestation et la réalisation et éventuellement les causes et l’agence qui puissent s’en trouver à l’origine et en spécifier le déroulement ainsi que le fonctionnement, le tout en vue d’une perfection — ou d’une imperfection — qui en signifiât l’aboutissement.» — Plérôme.

«S’il est concevable que l’on puisse être puni par là où l’on a péché, il est également admissible que la vertu soit éprouvée en s’en prenant à la valeur qu’elle tient en plus haut estime.» — Plérôme.

«L’autorité est la latitude laissée à un individu, à un groupe d’individus ou à une institution — telle qu’elle est représentée par un individu nommé ou délégué à cet effet — d’imposer à autrui ses propres conceptions et ses propres doctrines sur la réalité, telles qu’elles sont aptes à trouver une résonance à l’intérieur de la société et de la culture où elles sont aptes à devenir opérantes.» — Plérôme.

«L’ange gardien — qui est tantôt protecteur, tantôt initiateur et inspirant, et tantôt instituteur et éducateur — régit en principe le cours des deux périls qui guettent l’âme innocente: celui de l’abondance de la cruauté pour celle qui, ayant acquis la sagesse et la maturité, est éveillée aux mystères de la vie et aux vicissitudes de l’existence; et celui du désert de l’ignorance pour celle qui, peu habituée aux avanies et aux pièges que renferme l’existence, apprend à ses dépens à naviguer les écueils de l’épreuve et des compromissions de son intégrité physique et morale.» — Plérôme.

«La médiocrité dit à l’excellence: «nettement insuffisant», alors qu’elle pourrait dire, si elle était consciente de ses limites et de son incomplétude: «la nature de votre réalisation dépasse en ce moment la capacité, actuellement réalisée, à la fois de mon entendement, de ma conception et de ma prévision ».» — Plérôme.

«Aucun pouvoir n’est «pur», en ce sens qu’il s’exercera gratuitement, uniquement en tant qu’il illustre une disposition spontanée: on doit plutôt le concevoir comme répondant à une raison 9initiale qui verrait en son illustration le moyen par lequel le sujet réaliserait une fin, laquelle peut être intérieure à lui, mais qui, chez un sujet rationnel, concerne le plus souvent une fin qui est extérieure à lui, même si celle-ci peut se rapporter uniquement aux désirs qui lui sont propres, indépendamment des considérations qui peuvent inclure les subjectivités ou les réalités de ses semblables.» — Plérôme.

«Le narcissisme exprime le désir, normal et légitime, formulé par la conscience subjective de l’être, que ce qui est moins parfait qu’elle accède à son niveau de perfection et s’évertue à en faire l’exacerbation authentique de son essence et de sa qualité: là où il devient un défaut, c’est lorsque, sous l’emprise de l’orgueil, il vient à le concevoir comme étant plus parfait qu’il ne l’est en réalité, ou encore, en faisant acte d’humilité, à ne pas le concevoir comme étant aussi inachevé qu’il ne l’est effectivement, pour en venir, de manière absurde et incompréhensible, à se l’imposer en modèle d’une perfection à imiter, là où plutôt il devrait se découvrir un modèle dont il pourrait, conformément à son essence individuelle, assimiler et intérioriser, pour les refléter extérieurement et de manière adéquate, les qualités et les vertus.» — Plérôme.

«S’il existe trois théories distinctes sur l’Absolu: celle d’un Dieu créateur et transcendant (les monothéismes); celle d’un Dieu immanent à l’univers existant (l’Hindouisme); et celle d’une finalité ultime vers laquelle tendent l’ensemble des êtres de l’univers, engagés dans une entéléchie de perfection infinie (le positivisme laïc); le principe de l’unité nécessaire de l’Absolu, propre à une conception adéquate de l’essence qui est au cœur de sa manifestation commande que ces vues, en autant qu’elles soient vraies et véridiques, puissent à la fois se réconcilier, être complémentaires et devenir unifiées sous une théorie unitaire et exhaustive de cette essence unique et suprême.» — Plérôme.

«Si la recherche de l’égalité, lorsqu’elle ne se confond pas avec une pression à favoriser l’identité et à préconiser l’uniformité, exacerbe les différences, elle devient alors la cause d’une diversification des caractéristiques sociales et, au plan de la pensée, d’un pluralisme idéologique dont le test suprême réside dans le principe de la non-contradiction, qui, s’il n’est pas agissant, conduira à la déliquescence sociale, en raison de l’opposition radicale des tendances et des conceptions contraires qui autrement s’installeraient et que l’on souhaiterait rendre équivalentes.» — Plérôme.

«La théologie a-t-elle seulement fait l’inventaire des pompes et des œuvres de Satan ainsi que des ruses et des subterfuges employées afin de les rendre manifestes et de les réaliser ?» — Plérôme.

«Quelle douce ambiguïté que celle qui est contenue dans l’expression: l’«envie du pénis», qui peut tantôt signifier le désir de ce que l’on n’a pas, le désir de ce dont on ne goûte pas les bienfaits et la convoitise dans l’imaginaire pour le sujet qui dispose, à la fois de la chose et de la possibilité d’en user selon son bon plaisir — et aussi de décider qui fera l’objet de ses libéralités —, accompagné du ressentiment qui en suscite, en raison du manque et de la peine que cela cause, la privation.» — Plérôme.

«Le temps qui s’écoule offre l’illusion de la perfection qui s’achève alors qu’en réalité, il n’est que le masque jeté sur celle qui l’homme a détruite et dont il ne peut retrouver l’accomplissement alors même qu’il l’a sacrifiée au désir de faussement s’offrir lui-même en modèle et en exemple d’une perfection qui s’est réalisée.» — Plérôme.

«La gloire est à la vertu sociale comme l’honneur est à la vertu personnelle: si l’un fonde l’engagement et le dévouement qui la procurent, l’autre rejaillit sur la conscience et l’intention, la résolution et la détermination de la personne qui la réalise et tous les deux attributs se complètent comme les deux vertus ne sauraient exister l’une sans l’autre, voire que l’on veuille les séparer et les distinguer: car la vertu sociale, en l’absence de la vertu personnelle qui en serait la source, est une hypocrisie sociale, comme la vertu personnelle, sans la vertu sociale qui la reflète, est une aliénation morale.» — Plérôme.

«La conscience qui en demeure au plan de l’intelligence des contingences et de l’état de la situation actuelle, soit en ignorant les fins prospectives censées gouverner son activité, est une conscience immédiate et conditionnée par la conjoncture sociale alors que la conscience qui raisonne les fins dernières, sans connaître le contexte sensible et concret par lequel elle doit s’exercer et sans disposer des moyens par lesquels les atteindre, est impuissante et fantaisiste, comme elle est informe et nébuleuse pour l’observateur extérieur.» — Plérôme.

«Le fascisme, de type autoritaire ou charismatique, se fonde sur l’exercice sans noblesse du pouvoir, en raison d’occulter une noblesse qui est privée de son autorité, soit qu’elle lui ait été enlevée par des troubles politiques intérieurs, soit qu’elle lui fut ravie par des forces étrangères et prépondérantes.» — Plérôme.

«À l’intérieur d’un régime politique corrompu, qui instrumentalise et réifie ses citoyens, chacun de ceux-ci devient passible d’être exploité, mais l’exploitation à merci est surtout réservée ceux dont l’utilité est démontrée pour lui par les «éclaireurs» dépêchés à cet effet par l’état auprès de la citoyenneté, en même temps que l’incorruptibilité de ceux-là les rend réfractaires à toute forme de complicité entendue avec la propagation et la perpétuation maléfiques qui en font l’opération et la manifestation.» — Plérôme.

«Comme toute expérience, l’amour est une forme d’éducation à la liberté et une invitation faite à la personne d’effectuer un dépassement de soi vers une forme de la personne plus accomplie et plus perfectionnée; mais ce qui le distingue des autres expériences, c’est qu’il implique une mutualité et une complicité grâce auxquelles les amis et les amants peuvent surmonter les adversités, en mettant en commun l’ingéniosité et la créativité de leur pensée comme le courage et la pureté de leur sentiment, tout en trouvant la plénitude de leur épanouissement individuel dans la découverte de la complémentarité des distinction et des différences personnelles.» — Plérôme.

«Le paradoxe et le dilemme de l’État, c’est qu’il doit préparer actuellement l’avenir et en affronter les circonstances parfois, sinon souvent, imprévisibles et incontrôlables, en recourant à des formes constitutionnelles, juridiques, exécutives et administratives qui datent d’une période plus ou moins reculée de son histoire, ou qui doivent s’agencer, par les mesures ponctuelles adoptées, avec celles-là.» — Plérôme.

«"Celui qui cherche ce qu’il ne devait pas chercher finit toujours par trouver ce qu’il ne cherchait pas" (Proverbe africain).» — Plérôme.

«Il semblerait parfois que l’on devrait avoir développé le talent de tout laisser entendre, sans même avoir ouvert la bouche pour le signifier, afin de formuler son propos et de l’apporter à l’esprit de l’interlocuteur.» — Plérôme.

«L’anarchie, c’est la dichotomie du droit, fondé dorénavant sur la démonstration de la force, et de la légitimité des principes de justice qui seraient censés la fonder, afin de lui substituer la forme des volontés particulières, que justifie prioritairement l’intérêt individuel, conçu indépendamment du bien-être de la collectivité à l’intérieur de laquelle il se poursuit.» — Plérôme.

«La tartufferie sociale fait que, tout en offrant un visage vertueux afin de complaire aux âmes pures et pieuses, ses praticiens se montrent prêts à pratiquer toutes les fourberies et toutes les bassesses afin de faire progresser leurs ambitions et avancer leur intérêts; érigée en principe politique, elle devient une hypocrisie et une effronterie qui minent et subvertissent les valeurs morales transcendantes, de la bonté, de la vérité et de la beauté, sur lesquelles se fondent l’institution et la constitution d’une société saine et harmonieuse.» — Plérôme.

«L’anarchie devient la conséquence d’un état social où chacun s’institue en ultime critère de sa propre autorité, sans égard pour l’autorité naturelle qui pourrait procéder de ses semblables, en tant qu’elle puisse signifier une autorité égale ou supérieure à la sienne propres, dès lors qu’elle puisse légitimement se prétendre être telle, lorsqu’elle se compare objectivement et impartialement à un critère de l’autorité qui est transcendant et véridique et à une norme, à un exemple ou à un modèle qui puisse le révéler.» — Plérôme.

«Le Darwinisme social est ultérieurement une doctrine qui sert à justifier la nature d’un État qui fonde son existence, sa préservation et sa propagation sur le principe de la force prépondérante plutôt que sur celui du droit que fonde la justice bien comprise et bien pratiquée.» — Plérôme.

«Un mensonge qui tombe à propos, lorsqu’il conforte la conscience coupable, qu’il promet de s’avérer utile de l’entendre, par le bénéfice que l’on se propose d’en retirer, qu’il confirme et qu’il consolide des préjugés déjà établis, ou simplement qu’il répond à un désir secret, de songer que son semblable, ou peut-être même son supérieur, puisse avoir trébuché, et même s’être perdu, là où l’on prétend que l’on se serait montré irréprochable et invulnérable, en des circonstances analogues, vaut souvent mille vérités que l’on n’est pas prêt d’entendre, souvent pour des raisons opposées et contraires.» — Plérôme.


«La sécularisation de la religion, ce n’est pas, comme on le prétend, la division nette et étanche du religieux et du politique, mais l’importation des formes religieuses, qui par essence servent des fins immatérielles et transcendantes, et leur transformation en vue de les mettre au service de l’unité et de la diversité de la société ainsi que des fins immanentes et temporelles de l’État.» — Plérôme.

«Le propre de l’ignorance est d’ignorer le fait de sa propre ignorance et jusqu’à l’effet que comporte pour l’intelligence d’ignorer ce qu’elle ignore ... et de s’en complaire comme étant l’état le plus naturel et le plus satisfaisant dans lequel la conscience puisse se retrouver.» — Plérôme.

«L’histoire, à l’insu d’un grand nombre, oppose le drame cosmique qui se joue d’une manière invisible mais constante au drame humain de l’existence qui, lui, comporte des effets immédiats et sensibles, sans qu’il ne soit possible d’en reconnaître, en l’absence de l’inspiration qui les révèle à l’esprit, les causes métaphysiques et transcendants qui sont à l’œuvre pour en établir la possibilité et pour en conditionner les moyens comme en susciter les actions.» — Plérôme.

«Tels sont ceux qui font primer le droit d’ôter sur le droit d’auteur.» — Plérôme.

«Toute entité vivante requiert un organisme biologique qui en exprime et en manifeste la réalité physique ainsi qu’un milieu social et naturel qui en supporte et en favorise l’existence: l’économie est la science qui étude la nature de cette relation de l’âme et de l’esprit, tantôt avec son corps et tantôt avec son milieu, qui en sont les infrastructures internes et externes, et l’écologie, celle qui s’intéresse à la qualité des relations qui se produisent entre les divers éléments qui les constituent, de manière à entretenir et à favoriser la vie.» — Plérôme.

«Comme toute expérience réelle, l’amour est uen forme d’éducation à la liberté et une invitation, faite à la personne, de réaliser un dépassement de soi: mais ce qui le distingue des autres expériences, c’est qu’il implique une mutualité et une complicité grâce auxquelles les amis et les amoureux peuvent mettre en commun l’ingéniosité et la créativité de leur pensée comme le courage et la pureté de leur sentiment et réussir à surmonter les adversités qui se mettent sur leur chemin, tout en trouvant la plénitude de leur épanouissement individuel dans la découverte de la complémentarité des distinctions et des différences personnelles.» — Plérôme.

«Le paradoxe et le dilemme de l’État, c’est qu’il doit préparer actuellement l’avenir et affronter les circonstances parfois et même souvent imprévisibles et incontrôlables qui peuvent en altérer diversement et définitivement le cours, en recourant à des formes constitutionnelles, juridiques, exécutives et administratives qui datent d’une période plus ou moins reculée de son histoire, adoptées afin de composer avec des conjonctures, des situations et des circonstances qui comportaient des aspects entièrement différents.» — Plérôme.

«“Celui qui cherche ce qu’il ne devait pas chercher finit toujours par trouver ce qu’il ne cherchait pas” (proverbe Africain).» — Plérôme.

«Il semblerait parfois que l’on devrait avoir développé le talent de tout laisser entendre, sans même avoir besoin d’ouvrir la bouche afin de formuler son propos et l’apporter à l’esprit de son interlocuteur.» — Plérôme.

«Une théorie sociale est implicite à tout choix et à toute action qui gouverne, activement ou passivement, le choix du conjoint et du partenaire sexuel, grâce auquel le couple ainsi formé pourra fonder une famille et procurer une progéniture à la société ainsi que de futurs contributeurs à la culture qui en caractérise la qualité de l’existence physique et l’excellence du patrimoine spirituel.» — Plérôme.

«Selon une optique qui s’inspire de la dialectique Augustinienne, et dans le cadre d’une conception cosmologique créatrice, l’on pourrait proposer que la vertu constituerait le monde immatériel de l’esprit suprasensible et créateur, le vice appartiendrait au monde matériel des choses inertes, sensibles et crées, et le défaut du vice, le monde du vivant, lieu de la rencontre de ces deux contraires: une hypothèse que l’on ne peut proposer qu’avec une immense prudence et qui ne serait vérifiable qu’après un examen sérieux, étant susceptible d’être entachée par un gnosticisme douteux, qui verrait en l’existence terrestre une sorte de déchéance ontologique et morale, alors qu’elle serait simplement l’effet d’un dessein transcendant, mystérieux et Providentiel.» — Plérôme.

«Le paradoxe de la liberté authentique réside en ce qu’elle a l’aptitude de voir en la négation de son essence, non pas la plénitude de son illustration, ce qui serait une conception contradictoire, sinon absurde, mais une forme grossière, esquissée, liminaire et primitive de son expression, puisqu’elle suppose, afin de se produire, une manière de liberté qui la réalise.» — Plérôme.

«À force d’exister et de paraître comme chacun et tout le monde, l’on peut finir par ne plus se ressembler du tout.» — Plérôme.

«Une autre expression éventuelle de la dialectique augustinienne: la vertu qui serait, au plan politique, le gouvernement qui est fondé sur l’ordre divin et qui est en harmonie avec la volonté divine; le vice, qui serait le désordre qui est apporté par leur ignorance passive et par leur négation active; et le défaut du vice, l’ordre qui est fondé sur l’ordre qui est apporté exclusivement sur la raison et sur la volonté humaines.» — Plérôme.

«Lorsqu’une femme se rend coupable d’un crime, c’est le plus souvent par une association des forces morales et par omission d’agir qu’elle devient délinquante, par intérêt, par ambition ou par manque de courage, en raison de la faiblesse qui est caractéristique de son sexe et qui exige d’elle qu’elle se soumette à la volonté d’une personne plus forte, sauf à se désister de la situation qui exigerait d’elle qu’elle commette un tel forfait: voilà ce qui expliquerait — en même temps que l’aura surnaturelle et mystérieuse qui entoure sa nature d’épouse fidèle et de mère aimante — l’immunité du soupçon et l’impunité de la poursuite dont elle jouit historiquement, tout en produisant, en l’inspirant et en ne l’empêchant nullement, l’effet le plus malicieux.» — Plérôme.

«La franchise du propos (outspokenness) apporte avec elle une double responsabilité, la découverte de la vérité et l’acquisition de la sagesse qui donnent à cette faculté toute sa profondeur et tout son sens, comme elle fait peser sur les épaules de qui l’exerce un double poids moral, l’emploi de toute sa résolution à les exprimer avec pondération et justesse et à assurer leur convenance aux situations actuelles, d’une manière qui s’avère être au bénéfice le plus grand de l’ensemble social, ainsi que des individualités qui le constituent.» — Plérôme.

«La promesse qui se tient résume, en rétrospective, toutes les vicissitudes qui ont constitué l’histoire de sa réalisation, mais lorsqu’elle se formule, elle se fonde uniquement sur la proposition sincère d’une intention et d’une finalité entrevue, avec une ferme confiance en l’éventualité de sa réussite, mais sans certitude réelle que la puissance requise afin d’apporter sa résolution et de mener à bonne fin l’espoir de celle-ci ne rencontrera pas l’opposition d’une puissance et d’une force encore plus grande, déterminante et prépondérante.» — Plérôme.

«C’est une énigme de l’existence que l’habitus, qui veuille que l’on opposât instinctivement, au nom du principe de la préservation du statu quo, de l’état usuel ou coutumier, la force prépondérante à une volonté et à un désir de changement, fondés sur un principe de sagesse, en vue d’atteindre à une perfection plus élevée, pour finalement voir en l’absurdité de cette violence, une fois qu’elle se soit épanchée, plutôt qu’en la valeur de sagacité intrinsèque au principe de changement, la raison d’un consentement à son installation dont le recours à une raison et à une intelligence suffisamment éclairées aurait pu convenir de la désirabilité, avant de produire tous les inconvénients et tous les dommages d’un entêtement regrettable, que seul le nombre des victimes qui en a résulté a pu, par la suite, avoir porté à regretter, à déplorer et à vouloir renier.» — Plérôme.

«Rien ne ressemble plus à de la fiction que la vérité la plus pure et la plus simple, lorsque l’on en a découvert toutes les facettes, toutes les manifestations, toutes les ramifications, toutes les subtilités, toutes les répercussions, toutes les raisons et toutes les fin, mais aussi rien n’est plus difficile que d’exprimer en termes claires et compréhensibles la complexité des scénarios historiques, à la fois tragiques et heureux, qui en sont le produit et la révélation.» — Plérôme.

«Le jeu spontané des enfants nous apprend beaucoup de choses, à qui sait observer son déroulement, mais du point de vue de l’enjeu — la victoire ou la défaite, le gain ou la perte, l’honneur ou le déshonneur, la gloire ou l’infamie — trois choses apparaîtront clairement: primo, si de nombreux enfants, tout en visant l’issue la plus favorable et espérant la trouver, accepteront la défaite ou la perte, dans l’éventualité de la supériorité manifeste illustrée par l’adversaire, certains ne peuvent concevoir sortir vainqueurs ou gagnants du concours inhérent à un jeu d’adresse et se montreront alors être de bien pauvres perdants; secundo, si de nombreux enfants accepteront de suivre fidèlement les règles du jeu, tout en cherchant à démontrer l’excellence de leur talent, même si l’issue s’annonçait défavorable pour ceux-ci, certains auront recours au mensonge ou à la tricherie afin d’affirmer faussement leur supériorité; et tertio, si de nombreux enfants conçoivent les règles du jeu comme ayant une fin en soi — celle de faire ressortir le plus haut degré de l’excellence des différents joueurs, y compris celui de la pureté de leur moralité et de la bonté de leur disposition —, certains ne concevront les règles que comme une entrave à leurs prétentions à se voir reconnaître une supériorité incontestable, du fait même de leur présence et de leur existence, et n’hésiteront pas à changer les règles en leur faveur, ou encore à les défier à leur avantage, lorsque cela leur convient, en utilisant la ruse et, au besoin, la force, pour rectifier les anciennes conventions ou en appliquer de nouvelles.» — Plérôme.

«Tout philosophe, ayant acquis une perception claire, distincte, adéquate et juste de la réalité, fait face au même dilemme moral que les prophètes et les sages de l’antiquité: soit qu’ils exposent ouvertement leurs théories, en courant le risque que celles-ci soient mal reçues, en raison de la vérité même de leurs propos, qui risquent d’ébranler les consciences de ceux qu’ils impliquent; soit qu’ils les taisent, souvent en plaidant l’ignorance ou l’inintelligence, au risque de passer pour couard à leurs propres yeux et aux yeux de ceux qui connaissent leurs véritables aptitudes et convictions; car si le défi qui se pose au philosophe est celui de comprendre et de désocculter, malgré la complexité et la diversité de la réalité qui s’offre à son entendement, la mission première du prophète est d’enseigner et ainsi de parvenir à éclairer les intelligences, à former les consciences et à diriger les esprits, non pas dans le sens de ses désirs et de ses volontés, mais dans la direction qui est implicite à une perception adéquate et complète de la réalité, y compris de l’entéléchie qui en habite l’essence — l’évolution et la progression de la culture et de la société, conformément aux valeurs transcendantes du bien, du vrai et du beau — .» — Plérôme.

«Il semble parfois que la seule valeur réelle accordée aux idées que l’on exprime et aux croyances que l’on développe sont surtout esthétiques et qu’elles ne doivent surtout pas constituer un corps de doctrines véridiques ou d’usages bienfaisants, sauf à confirmer ceux qui sont déjà établis, par crainte d’apporter un changement qui, en raison d’ébranler l’état actuel, pourrait susciter une masse importante de consciences insatisfaites, voire même que par là, la justice fût bien servie.» — Plérôme.

«Si, relativement au pouvoir que l’on exerce et que l’on détient, l’idéal est de le conserver, étant en sa possession, et de l’acquérir, n’en disposant point, le conservatisme consisterait alors à découvrir les moyens de cette préservation et le libéralisme, de cette acquisition.» — Plérôme.

«Si la philosophie ne sait plus aucunement dire la vérité, si elle ne sait plus la discerner, ni en déterminer soit les critères, soit les conditions de sa possibilité, soit les termes de sa conception, de son actualisation et de sa réalisation, que lui reste-t-elle afin de recevoir une crédibilité sociale et de fonder sa raison d’être comme sa finalité ?» — Plérôme.

«Le féminisme étatique consiste en la substitution de la puissance de l’État à celle de l’homme afin d’assurer la sécurité de la femme et d’atténuer le sentiment de l’insécurité en lequel elle est susceptible de baigner et qui est le résultat de la spécificité physique et organique du genre féminin: et lorsque cette logique existentielle et sociale est poussée jusqu’à la limite de son aboutissement, elle ne peut que mener à une préoccupation de l’État avec la dimension ontologique de l’espèce féminine, en faisant passer au second plan, soit la particularité ontologique masculine, soit les considérations phylogéniques qui gouvernent les rapports entre les deux genres constitutifs de l’espèce humaine en général, lorsqu’ils tendent à un équilibre harmonieux et bénéfique, en subsumant arbitrairement celles-ci sous les préceptes et les dictées, issus exclusivement de la raison sociologique et ontologique de la femme.» — Plérôme.

«Le détenteur du pouvoir s’arroge par essence le droit, non seulement de définir la norme, non seulement de se constituer le modèle de son application, mais de s’ériger en modèle de toute perfection et cette prétention est d’autant plus générale et complète que sa puissance est totale et que son autorité est absolue: ainsi, seules les idées transcendantes, lorsqu’elles sont bien entendues dans leur profondeur et dans la compréhension de leur conception, sont aptes à déterminer, dans l’intelligence et dans le jugement, quel en est l’usage légitime et par conséquent acceptable, autant quant aux raison de son illustration qu’aux fins visées par celle-ci.» — Plérôme.

«La contrepartie, au plan du droit, de l’adage qui veuille que “le lecteur a toujours raison” est que “le plaignant est toujours justifié”.» — Plérôme.

«De la même façon que la mémoire est une faculté qui oublie, de la même manière la patience est une vertu que l’on acquiert uniquement à force de constance, de persévérance et de résolution.» — Plérôme.

«Tels sont ceux qui, au lieu de blâmer ceux qui sont reprochables, les louent et les flattent plutôt, et qui, au lieu de louer et de vanter ceux dont les actions et les réalisations les rendent dignes d’éloges, les invectivent plutôt.» — Plérôme.

«Le tort du nationalisme à outrance, lorsqu’il fonde sa légitimité sur un sentiment de supériorité exclusive, c’est accorder à ce qui n’est qu’un accident de la nature et une contingence de l’existence une valeur nécessaire et essentielle.» — Plérôme.

«Ainsi sont-ils ceux qui sont prêts à sacrifier l’amour sur l’autel de la soif du pouvoir, de l’envie du prestige social, de l’hédonisme, de la convoitise et de la conscupiscence.» — Plérôme.

«Au royaume du Grand Tartuffe, c’est à qui semblera être le plus vertueux, le plus accompli, le plus noble, le plus pieux, le plus juste, le plus probe, le plus vertueux et le plus estimable, mais seulement le temps qu’il faudra afin d’atteindre à une sécurité politique et une stabilité sociale qui sembleront certaines et qui rendront périmées et inutiles le scrupule de porter les masques de la bienséance et de la convivialité.» — Plérôme.

«Au plan existentiel, la première émanation est sensible et laisse apparaître la beauté; la seconde est intellectuelle et laisse exprimer la vérité; et la troisième est morale et laisse se manifester la bonté; au plan des essence, l’ordre se réalise dans une direction opposée et produit, en premier lieu, la bonté au plan moral; en deuxième lieu, la vérité au plan intellectuel; et en troisième lieu, la beauté au plan sensible; leur absence, autant dans une sens que dans l’autre, recevant respectivement la caractérisation de la malignité, de la fausseté et de la laideur.» — Plérôme.

«Rien n’est plus difficile à démontrer que la mauvaise foi et pourtant, rien ne se laisse découvrir plus aisément.» — Plérôme.

«Lorsque le crime a droit de Cité, lorsque l’action criminelle reçoit une justification et une légitimation explicites, du fait de la dignité qui serait accordée à ceux qui choisissent cette voie morale, au nom de quelle principe alors peut-on s’en défendre, sinon à celui de la légitime défense que personne ne risque de reconnaître — sauf ceux qui, pour des raisons semblables, pourraient l’évoquer — et surtout pas ceux qui souhaiteraient pouvoir commettre leurs exactions impunément.» — Plérôme.

«En raison de l’impunité qui est associée à l’exercice du pouvoir, qui ne saurait être empêché s’il est un véritable pouvoir, on peut dire que celui-ci est un révélateur adéquat de la moralité de celui qui le détient, autant quant à l’excellence de la vertu dont il témoigne dans ses conduites et dans ses actions que quant à la bonté des effets qui en procéderont, lesquels ne peuvent être aperçus réellement que par les consciences impartiales, privilégiées par un rôle ou une fonction (par exemple celle d’un historien, d’un philosophe, d’un sociologue, d’un conseiller ou d’une personne qui réunit toutes les qualités requises par l’un ou par l’autre) qui permette un jugement sain et sagace sur les œuvres entreprises et sur les idées, ainsi que les motifs, qui les inspirent.» — Plérôme.

«L’intérêt exclusif commande au mieux de ne pas reconnaître, et au pire, de la diminuer et jusqu’à la nier, la valeur réelle des individus qui, du seul fait de leur existence, pourraient compromettre, sans intention de leur part en ce sens, la qualité ou la nature de la situation que vit un individu ou des circonstances qui pourraient produire un effet sur celle-ci.» — Plérôme.