[Depuis le 12 septembre 2016, avec mises à jour périodiques. — Since September 12th 2016, with periodical updates.]
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«La
plus grande inégalité, par ailleurs insurmontable, car elle est
inscrite dans une nature qu’aucune opération ou intervention mécanique
ne saurait altérer, est celle qui divise les sexes en père et en mère,
dans l’action qui mène à la procréation et à la génération des
enfants.» — Plérôme.
«Pour certains, passer à côté du sujet,
c’est proposer ce que l’on ne serait pas autrement prêt à entendre, si
juste et si vrai que soit l’énoncé émis et exprimé.» — Plérôme.
«La
finalité de la religion, en continuant la pensée et l’œuvre des
initiateurs et des instituteurs, qui en fondent le mouvement et les
regroupements en assemblées, c’est l’édification et la purification des
âmes qui sont influencées par son action, en vue de la plus haute
perfection possible pour l’ensemble et pour les individus qui le
constituent et qui participent à son développement progressif.» —
Plérôme.
«Le tout de la moralité réside dans l’art de l’action
ou de l’inaction délibérément choisies en vue du bien qui en résultent;
celui de son contraire, dans la même délibération, mais en vue du mal.»
— Plérôme.
«L’égoïsme, qui est un facteur fondamental de
l’insuffisance, ne vise pas nécessairement, en affichant un
exclusivisme du soi, le malheur d’autrui, mais il illustre une
indifférence devant sa situation, qu’elle le privât ou non de son
bonheur ou qu’elle entravât ou non son malheur. Il représente plutôt un
sentiment asocial et mine l’effort communautaire, sauf évidemment de
ceux qui défendent la même position existentielle de la priorité
absolue de soi sur autrui. Et puisque seul l’altruisme peut assurer que
l’ensemble de la collectivité prête à se dépenser en son nom, en vue
d’une perpétuation et d’une diffusion optimales, puisse grandir et
s’épanouir en vertu des qualités humaines qui sont les leurs, l’égoïsme
exprime cette injustice par laquelle leur sera refusée la possibilité
de réaliser cette finalité, en substituant le moyen de la concurrence à
outrance qui lui fera échec, à l’idéal de l’entraide et du partage qui
assurerait son succès.» — Plérôme.
«La garce est à la reine comme le clown est au roi — une triste et tragique approximation.» — Plérôme.
«La
tartufferie consommée est peut-être l’imposture la plus difficile à
reconnaître et à identifier car plus elle est réussie, plus elle se
distingue difficilement de la sincérité et de l’authenticité dont elle
fait l’approximation.» — Plérôme.
«Un État qui refuse de
s’associer à une forme quelconque de moralité formelle, théorique et
explicite, pour confier aux législations et aux politique ponctuelles
le soin de conférer un sens d ela moralité publique à ses citoyens et à
ses sujets, s’expose à sanctionner indifféremment toutes les conduites
— des plus vertueuses aux plus crapuleuses —, pourvu qu’elles se
montrent, et qu’elles apparaissent comme étant conformes aux formes
prescrites de l’appareil juridique.» — Plérôme.
«Si tous sont interpellés à changer, en vue de quoi et au nom de qui ce changement devra-t-il s’opérer ?» — Plérôme.
«Tels
sont ceux qui, étant embourbés et empêtrés dans leur manque spirituel
et psychique profond, sont incapables de reconnaître la bonté et de
témoigner de la gratitude envers celui qui l’exprime.» — Plérôme.
«Lorsque
l’on désire subvertir une idée suprêmement bonne, en raison souvent de
l’effort et de la persévérance qu’elle exige pour sa réalisation et que
l’on ne se montre pas prêt à consentir, la tactique usuelle consiste à
en caricaturer la manière de l’exprimer, en se gardant bien de
s’attaquer directement à son principe, et à exagérer sa manifestation,
de manière à décourager les volontés de simplement s’en inspirer, afin
de généraliser progressivement l’essence qui la définit aux situations
où elle pourrait devenir praticable et réalisable, en réalisant ses
bienfaits.» — Plérôme.
«Le Tartuffe est celui pour qui la vertu
dont il feint la possession et l’aspiration à l’atteindre encore plus
est un moyen comme un autre de parvenir à ses fins, sans que celles-ci
ne soient proportionnées, ni à la hauteur de la vertu visée et
actualisée, ni à l’effort et à la persévérance requis afin d’aboutir à
ce point d’excellence.» — Plérôme.
«Si la valeur existentielle
fondamentale de la femme est la sécurité, sans laquelle elle ne saurait
s’établir et élever une famille, celle de l’homme est la poursuite de
l’idéal, sans lequel la perfection du monde ne saurait se réaliser, qui
offre autant aux hommes comme aux femmes les conditions de leur
accomplissement et de leur bonheur. Ainsi, puisque la perfection
s’accomplit toujours — car elle est par définition inatteignable — et
qu’elle est la condition absolue de celle-là, le plus grand tort, que
l’on peut constater à long terme, serait de sacrifier l’idéal de
perfection à celui de la sécurité, sauf à se donner l’occasion de se
préparer à le vivre encore plus haut et plus fort, le moment venu.» —
Plérôme.
«Si, comme le pensent certains, la politique est l’art
du possible, peut-être serait-il sage de se rappeler que, pour celui
qui conçoit, invente, commet et réussit le «crime parfait», cet
artisanat est également possible.» — Plérôme.
«Seuls ceux qui
accomplissent leur devoir (dharma) d’une manière irréprochable peuvent
se dire au-dessus des retombées résiduelles (karmân) de leurs actions
et même là doivent-ils se sentir solidaires des faiblesses naturelles
de leurs prochains et congénères et consentir, toujours par amour pour
eux, à compenser pour celles-ci par un effort décuplé et un résultat
correspondant: tel est un aspect du message évangélique qui exigent en
tout temps un surpassement de soi.» — Plérôme.
«C’est une forme
que prend la barbarie que d’attribuer à quelqu’un une valeur en se
fondant sur les critères de l’apparence et de l’avoir plutôt que sur
une juste appréciation de l’être et de la vertu de la personne .» —
Plérôme.
«L’histoire devient une fuite vers l’avant de la
conscience lorsqu’elle ne parvient pas à s’inspirer des sagesses qui
l’on fondée et lui ont donné une vie actuelle, pour tenter de forger
des sagesses entièrement novatrices qui font rupture avec leurs
précesseurs, comme si la sagesse n’était pas une et comme si la source
et l’origine de la sagesse étaient plurielles dans leur principe comme
dans leur finalité.» — Plérôme.
«L’on conviendra peut-être que,
à l’intérieur d’une population, l’imperfection, à des degrés divers,
est plus abondante et généralisée que la vertu. Ainsi, ce qui rend
particulièrement épineux le défi posé à la démocratie, dès lors que
l’on admet que l’action collective doit tendre au bien — le bien commun
comme le bien individuel —, c’est l’expression d’une volonté collective
qui soit le reflet du bien que chacun désirerait voir s’instaurer
plutôt que l’imperfection dont chacun est porteur en son âme moribonde.
Or le problème est résolu dès que l’on fonde la démocratie sur un
principe d’optimisme, par lequel chacun tend néanmoins à vouloir
accomplir le bien et à le voir réalisé par autrui, malgré des
faiblesses qu’il serait prêt à reconnaître. Mais dès qu’une perspective
pessimiste en vient à prévaloir, qui propose que la commission du mal
se fonde sur l’expression d’une nature destinées inéluctablement à le
commettre, alors le problème devient entier et requiert une résolution
spirituelle. D’où la nécessité de reconnaître l’importance de la
religion dans la vie publique et la nécessité d’une association entre
la conscience politique et la conscience religieuse d’un peuple,
laquelle, pour la première, définit les devoirs et les responsabilités
mutuels et réciproques de l’individu et de l’État et, pour la seconde,
ces mêmes devoirs et responsabilités dans leur relation à la Divinité,
telle qu’elle s’exprime dans la nature et en chaque individu.» —
Plérôme.
«L’immobilité est le caractère inébranlable de
l’habitus invincible, puisque présumément il a accompli sa perfection
existentielle (la sécurité) et essentielle (la vertu); par contre, le
changement est le caractère de la plasticité et de l’adaptation de
l’organisme devant une situation prépondérante et inévitable qui
illustre son inaccomplissement et qui risque de porter atteinte à sa
sécurité et à sa vertu. Mais puisque la nature représente
éventuellement une force de beaucoup plus puissante que celle de
l’homme, c’est-à-dire de tout homme, tous sont appelés à un certain
moment à témoigner d’une aptitude à s’adapter et l’immobilité devient
alors, à l’échelle humaine, la capacité dont dispose l’homme à mieux
opposer une résistance aux forces de la nature, lorsqu’elle se compare
à celle de son prochain.» — Plérôme.
«Puisque, à l’intérieur
d’une démocratie, les agents politiques veillent, dans l’idéal et en
principe, au maintien de l’égalité — le principe selon lequel chacun
dispose des mêmes droits et des mêmes responsabilités que tous —,
l’importance que ces individus acquièrent devient le reflet de leur
aptitude à séparer ceux qui vivent selon ce principe et ceux qui en
dérogent, l’inégalité qui en vient à régner à l’intérieur de cette
société repose sur l’absence de distinction, quelle que soit la forme
qu’elle est susceptible de prendre, et peut autant représenter la
dissension qui résulte d’une excellence manifeste en raison de réaliser
une perfection insigne que l’on refuse de reconnaître que celle qui
exprime une incapacité à reconnaître les principes de la coopération et
de la progression collective, où le clivage qui s’opère à l’intérieur
de cette société, entre la gente aristocratique — l’élite qui définit
le patriciat — et la gente commune — le commun des citoyens qui
constitue la plèbe —, l’une fondant sa raison d’être sur la vertu
éprouvée et démontrée et l’autre se dissolvant plutôt dans l’anonymat
d’une conformité qui rapproche les individus entre eux selon une
manière habituelle d’exister.» — Plérôme.
«Pour paraphraser
librement une réplique de Jeanne d’Arc à ses juges: si la femme n’est
pas libre, plaise à Dieu qu’elle le devienne, conformément à sa nature;
et si la femme est effectivement libres, plaise à Dieu qu’elle le
demeure.» — Plérôme.
«Le défaut de la reconnaissance procède
souvent d’un calcul: car si l’on retire d’une situation actuelle un
bénéfice, dont il reviendrait à un tiers de recevoir le crédit de sa
production, cela crée une obligation de se montrer endetté auprès de
lui. Or, puisque personne ne désir se sentir lié envers autrui, même et
peut-être surtout moralement, plus qu’il ne l’est actuellement, alors
mieux vaut jouir gratuitement des bienfaits reçus que de se sentir
obligé envers un tiers en vertu de leur présence.» — Plérôme.
«Il
y a quelque chose de terriblement irrégulier s’il s’avérait que la
soi-disant libération de la femme passait par l’asservissement
généralisé de l’homme.» — Plérôme.
«Mieux vaut, pour certains,
de s’endetter matériellement que moralement, car une dette morale
requiert parfois, pour la rembourser, une transformation intérieure
profonde de la personne, ce qui n’est pas sans occasionner de peine,
alors que la dette matérielle requiert seulement une illustration de la
compétence qui renvoie le plus souvent à une poursuite de la manière
habituelle de l’être, dans un sens uniquement qui ne remet pas en cause
les principes constitutifs fondamentaux de l’intériorité individuelle.»
— Plérôme.
«Est-il raisonnable, ou même réaliste, de prétendre
qu’une assemblée d’élus, quelle que soit la classe sociale représentée,
uniment ou diversement, puisse songer à légiférer de manière à ne pas
favoriser prioritairement sa propre situation existentielle ?» —
Plérôme.
«Autres questions: gouverner, est-ce nécessairement
dominer ? Si non, quelle est l’essence de cette action ? Si oui, quelle
en est la finalité ?» — Plérôme.
«Plus un ordre est fermé et
restrictif, plus il est apte à se maintenir, grâce aux structures et
aux ressorts internes, constitutifs, qui en protègent l’établissement
ainsi que les membres, sauf que le mécontentement engendré chez ceux
qu’il exclut, sans cause ni raison autres qu’ils ne font déjà pas
partie du groupe sélectif qui en procède, risque de susciter une
opposition apte à le détruire de l’extérieur. Et souvent, afin de parer
à cette éventualité, l’admission symbolique de quelques adeptes
externes, qui, en raison du sentiment de reconnaissance éprouvé pour
cette inclusion généreuse, se contenteront de respecter les formes
établies et les structures prévalentes, cherchera à faire croire à une
ouverture artificielle, alors qu’il perpétue les mêmes usages et les
mêmes traditions étroites qui en garantissent la solidité et la durée.»
— Plérôme.
«Deux principes s’affrontent constamment, le plaisir
(hedonè) et le bonheur (eudemonè), qui semblent parfois être
mutuellement exclusifs, même si dans l’idéal ils seraient
complémentaires et se renforceraient l’un et l’autre. Car il y aurait
toutes les apparences parfois que c’est au plaisir que l’on sacrifie le
bonheur, en négligeant celui-ci pour donner la priorité à celui-là, et
que le seul bonheur possible s’accomplit, comme dans l’ascèse, en se
refusant le plus possible les activités qui concourent au plaisir et en
voyant en la joie de l’esprit un substitut plus qu’adéquat à celui-ci.
Ainsi apparaît-il que l’un des plus grands mystères existentiels
résiderait en la réconciliation de ces deux principes et en la
découverte des conditions où la légitimité de l’un, non seulement
n’entraverait pas l’expérience de l’autre, mais trouverait son
accompagnement en lui.» — Plérôme.
«Question à débattre dans une
Cour d’amour: il vaut certes mieux être fidèle en amitié comme en
amour. Mais en supposant qu’un idéal aussi élevé s’avérât impraticable
— sans que cela ne soit voulu —, vaut-il mieux être fidèle en amour et
infidèle en amitié, ou fidèle en amitié et infidèle en amour ?» —
Plérôme.
«La foi, dans la plénitude de sa compréhension et de
son intension, ne se limite pas à la connaissance, parfois exhaustive,
des principes et des devoirs qui en fondent la vérité, sublime et
entière, mais elle embrasse également leur application, leur mise en
œuvre et leur épreuve réelles à tous les plans de l’existence et dans
toutes les occasions où ils sont requis et où ils sont appelés à
illustrer la valeur du fidèle.» — Plérôme.
«L’on comprend
aisément que l’on veuille ne pas reconnaître un travail de piètre
qualité, qui manquerait à la fois de substance et de style, mais que
faire avec une œuvre qui, ne souffrant absolument d’aucun de ces
défauts, énonce cependant des thèse qui, sans manquer à l’orthodoxie,
met au défi toutes les formes et les matières coutumières de penser ?»
— Plérôme.
«En raison des différences liées à la nature des
sens, le terrain privilégié de l’homme est le territoire physique, avec
ses structures (sa morphologie et sa géographie) et ses conjonctures
(les événements, les circonstances et les contingences) qui sont
suscitées par les forces de la nature, y comprises celles qui sont
issues de la vie. Par contre, en ce qui concerne la forme, bien qu’elle
demeure conditionnée par la nature, et que, en bien des situations et
des occurrences, elle s’avérât plus vulnérable et plus susceptible
devant ses avanies et ses vicissitudes, son terrain demeure celui, plus
subtil, des âmes et des esprits, lesquels, par leur activité, sont
aptes à transformer et améliorer le territoire physique, en fonction de
principes et de valeurs qu’elle incite prioritairement à concevoir et à
façonner.» — Plérôme.
«Contrairement à ce que l’on peut
prétendre, l’anarchie n’est pas un principe de désordre, mais un
principe d’ordre. Le désordre que l’on associe à sa présence n’est
jamais définitif et il sert de prélude à l’ordre dont il est
l’annonciateur. Mais le principe d’ordre que défend l’anarchie est de
par sa nature un principe imparfait, susceptible par conséquent
d’épuration et de raffinement ou, dans les cas extrêmes, de
substitution et de remplacement, et il est souvent au service d’un
ordre social parallèle, dont la subsistance dépend de l’efficacité du
principe anarchique à se maintenir. Et lorsque, pour en opposer les
carences, on en impose un autre, dont l’imperfection est autre, quand
elle n’est pas moindre, les tensions entre ces deux principes, et
d’autres encore, lorsque la dialectique politique suit un cours
historique, permettent éventuellement de découvrir et de mettre en
place des principes d’ordre de plus en plus achevés — c’est l’évolution
— ou, dans l’éventualité contraire, d’apporter la décadence, Ce n’est
que lorsque le principe sur lequel se fonde l’organisation de la
société est parfait que l’on pourra espérer voir s’installer un âge de
paix et de concorde, libre donc de toutes les tensions qui accompagnent
les imperfections de l’anarchie.» — Plérôme.
«Il y a deux types
de philosophes: ceux qui recherchent à remplir les conditions minimales
pour se dire philosophes; et ceux qui recherchent le maximum
d’expériences afin d’être réellement philosophes.» — Plérôme.
«Une
justice qui ne sait ne pas faire acception des personnes ne saurait
qu’être conditionnelle, car elle fonde ses jugements sur des critères
extra-judiciaires et aléatoires. Ne sachant faire la part entre les
innocents et les coupables, en disculpant les coupables et en punissant
les innocents, le sort de ces deux groupes devient alors dicté par leur
état social et leur situation de vie, leurs convictions intimes et les
opinions qui leur donnent une publicité, plutôt qu’elle ne le serait
par l’état de leur conscience, la droiture de leurs intentions, la
légitimité de leurs ambitions et la pureté de leur âme .» — Plérôme.
«Tout
l’art de la criminalité, entendue dans son sens le plus véridique — car
il est aisé de nommer «crime» ce qui ne l’est pas, pour ensuite imputer
la faute à un individu qui n’a rien à se reprocher, une tactique qui
décrit aussi un aspect de la criminalité —, consiste à réaliser
impunément son forfait, sans en être non plus empêché.» — Plérôme.
«Un
des effets non pas négligeables du consumérisme, du matérialisme et du
sensualisme, c’est de créer un climat d’ignorance des choses
intellectuelles, des lettres, des arts, de l’histoire et de la culture
en général — en substituant à ce savoir des connaissances pratiques,
usuelles et inconséquentes — et de faire de la connaissance un acquis
superficiel, peu susceptible de transformer ni les cœurs, ni les âmes,
ni les modes de pensée, mais surtout apte à perpétuer sa démarche
insignifiante et ses ambitions répétitives.» — Plérôme.
«Ainsi,
jusque sur le théâtre de l’existence existe-t-il un départage des
puissances vitales en fonction des identités psychosexuelles. Les
distinctions ne sont en aucune façon étanches, certaines femmes ayant
un caractère plus viril et certains hommes, une disposition plutôt
sensible, alors que certaines cultures encourageraient à des degrés
différents le développement de ces traits premiers, mais cette
généralisation vaudrait pour l’ensemble du genre humain et surtout aux
moments de la fondation et de la propagation des cultures, alors que la
puissance agissante et constructive des hommes, plus énergique, plus
abondante et plus ample, ne voyait animée par la puissance imaginative
des femmes, plus formelle, plus prospective et plus capable d’une
anticipation juste.» — Plérôme.
«La philosophie politique et
économique semble prise entre deux pôles d’un dilemme: l’altruisme et
l’égoïsme. Sous sa forme extrême, il pose que l’altruisme s’exerce
toujours à l’avantage de l’égoïsme au détriment de soi-même ou que
l’égoïsme, en détruisant l’altruisme, en produire que rivalités,
concurrences et luttes incessantes, menant éventuellement jusqu’à
l’auto-destruction de l’humanité. La solution semble donc être de
parvenir à réaliser un équilibre entre ces deux attitudes. Mais dès que
l’on propose que l’égoïsme est celle qui est primordiale et qu’elle
représente la valeur capitale de l’état de la nature, il devient alors
clair que l’altruisme advient comme une découverte, c’est-à-dire celle
de la vertu, et qu’à cette valeur est attribuable tout ce qui
perfectionne la société et l’inscrit dans l’avenir, en misant sur
toutes les qualités positives qui garantiront que l’humanité y accède.
En tant qu’elle favorise la coopération et l’entraide, elle devient un
facteur de résistance et de surpassement devant les épreuves naturelles
que l’homme est appelé périodiquement à connaître en maximisant le
potentiel humain qui permettra de leur faire face et de surmonter le
danger qu’elles posent. Ainsi parvient-elle à transformer et à
perfectionner l’homme, en réduisant le péril à n’être plus qu’un risque
et en rehaussant sa capacité à composer avec les imminences du milieu,
autant naturelles que sociales. Et si l’égoïsme constitue toujours le
ressort de certains, qui s’octroieront un avantage plus grand que les
autres dans cet effort collectif de la survie, de la diffusion, de la
propagation et de la perpétuation de l’espèce et de la culture, et de
la recherche collective de l’excellence par l’ensemble de la société,
et qui par là sembleront profiter, sans mutualité ni réciprocité, de
l’altruisme des autres, cela ne doit nullement servir à masque le fait
que l’altruisme sera toujours la marque de l’homme civilisé et évolué,
bien au-delà de ce que l’accumulation des biens et des privilèges
permet de conclure à son sujet.» — Plérôme.
«Satan est pareil en
tout à Dieu, sauf en l’infinité, la perfection, le profondeur et la
compréhension de l’amour. D’où l’importance et la nécessité, pour les
Pères de l’Église, d’établir et de faire la distinction entre
l’homoousios et l’homoiousios, une difficulté essentielle sur laquelle
les Ariens ont achoppé.» — Plérôme.
«Avec les mouvements
d’ouverture et de fermeture de l’esprit collectif — local, régional,
national ou international —, le libéralisme d’hier, par l’esprit de
changement reflété par lui, comme par les transformations qui en ont
procédé, peut fort bien devenir le conservatisme de demain, une fois
que celles-ci sont entrées dans les mœurs de la population et qu’elles
sont devenues une partie intégrale des us et coutumes qui prévalent.» —
Plérôme.
«Si le péché est l’absence de vertu, en des proportions
qui servent à estimer la faute du pénitent, lorsqu’il a consenti à son
instance, le crime quant à lui renvoie à une conception à la fois plus
libérale et moins complète. Car l droit, en définissant le crime comme
étant l’absence de vertu, susceptible d’une poursuite, dès lors qu’elle
se révèle ne pas respecter les formes qui en préservent l’existence,
elle suppose alors que la vertu consiste à se conformer aux formes
prescrites, alors que l’esprit éclairé sait qu’une telle conformité
repose avant tout sur une aptitude à reproduire les canons de la
bienséance plus qu’elle est révélatrice d’une vertu réelle, sincère,
profonde et adéquate à l’innocence de l’esprit et du cœur.» — Plérôme.
«Il
faut savoir distinguer entre la paresse et la passivité: car la paresse
est un vice qui se manifeste constamment par la haine du travail et
adopte tous les moyens afin d’éviter de fournir l’effort qui
l’accomplira; alors que la passivité est une forme d’inactivité que
l’on emploie, non pas par aversion de l’effort, mais plutôt pour en
maximiser le produit ou l’effet, comme lorsque ceux-ci se trouvent à
être soit dérobées — comme dans le vol —, soit empêchées — comme dans
les tactiques dilatoires ou dirimantes —. Car ce qui est l’apparence de
l’inactivité devient alors l’occasion de songer aux moyens de réparer
un droit outragé par des manœuvres perfides.» — Plérôme.
«La
réponse à la question: «À qui sert le crime ?» peut être aussi
incroyable et complexe que ne le sont le mobile de le perpétrer et le
nombre de ceux qui pourraient l’entretenir et agir selon les impulsions
et les incitations qui en découlent.» — Plérôme.
«Un principe
certes machiavélique: définir l’État comme étant le plus haut bien,
c’est-à-dire la plus haute perfection — en sachant qu’il ne saurait
l’être puisqu’il est constitué d’être imparfaits et qu’il ne saurait
être a priori plus achevé que le plus accompli de ses membres — et, en
mettant tous les vices au service de sa préservation, les récompensant
de l’ardeur et de l’efficace de leurs efforts, constituer un appareil
législatif, exécutif et judiciaire qui se révéleront être une épreuve
pour les plus vertueux de ses membres, car le vice étant une
disposition entropique, il s’acharnera plus volontiers sur l’état qui
ne se défendra qu’honorablement plutôt que lui opposer, en favorisant
l’escalade, une résistance qui sera étrangère à la pureté de sa nature,
puisqu’il tiendrait de la corruption du vice. Le défaut d’une telle
conception, cependant, c’est de ne pas anticiper que, lorsque la vertu
en vient à disparaître, seul ne reste que le vice pour animer
l’existence d’une collectivité, vouant ainsi celle-ci à faire
progressivement l’implosion de ses facultés créatrices et
régénératrices, jusqu’à son affaiblissement généralisé et à sa
susceptibilité accrue à crouler sous les influences étrangères et à
succomber à leurs assauts. Voilà ainsi décrit en quelques mots le sort
qui fut réservé à l’empire Romain lorsqu’il connut la détérioration de
ses mœurs et qu’ils recourut à la persécution de ses citoyens les plus
insignes afin de maintenir un semblant de force et de valeur..» —
Plérôme.
«Peut-on supposer que, en quelque manière, le Cogito de
Descartes s’oppose à l’Habeas corpus des barons anglais, par la
différence de mentalité existant entre deux cultures en ce qui concerne
la conception qui est entretenue de la liberté ?» — Plérôme.
«Une
aperception phénoménale de la ruse de la Divinité, analogue à la ruse
de la Raison de Hegel, par laquelle les dynamiques de l’histoire
réussissent à subsumer les passions et les instincts même les moins
estimables et leur conférer une fin positive et bonne, consiste à
comprendre, sans trop savoir ni pourquoi, ni comment, que
paradoxalement la volonté bonne et excellente de Dieu parvient à se
manifester, non pas toujours contre la malice des hommes, mais avec et
en dépit de celle-ci.» — Plérôme.
«La plus grande réussite de
l’esprit de conquête et de domination, fondé sur le principe de
l’exacerbation de la force physique, recrutée en vue de l’avancement de
la conception commune, fut de faire cesser les dispositions à la
loyauté, à la fidélité, à l’amitié, à l’entraide et à la coopération,
émanant d’un rapport réel entretenu avec la Puissance transcendante qui
gouverne la nature et inspire les consciences ouverts à Sa sagesse et à
Sa volonté, pour limiter leur expression à ce qui sert leur désir,
coupé de l’inspiration divine, en tant non pas qu’ils la continuent,
comme cela serait leur devoir et constituerait leur honneur, mais en
tant qu’ils s’en dissocient, s’en distinguent et parfois même
s’opposent à elle.» — Plérôme.
«L’économie du fiat, qui consiste
à imprimer le numéraire suffisant à la vie économique d’une société, se
fonde implicitement sur le principe de l’intérêt bien compris, à savoir
qu’il est de l’intérêt bien senti de chacun de fournir un travail et un
effort optimal en vue de fournir le travail et l’effort qui
contribueront au progrès et à l’expression de l’économie. En somme, il
est un investissement sur le retour qui résultera du génie et de la
créativité, ainsi que de la compétence et du dévouement, des membres de
la société à faire l’actualisation du potentiel de perfection qu’une
société promet de réaliser, en raison de l’excellence de la
participation de ses membres, et à structurer les formes de l’activité
économique en ce sens. Or, dès que l’intérêt d’aucun des membres de la
société devient prioritaire sur celui des autres, en ce qu’il ne vise
pas le bien-être collectif, ni ne travaille à lui donner une présence à
l’intérieur de la communauté, le principe devient faussé et précipite
le système qui l’adopte du précipice qui le sépare du gouffre
financier. Ce n’est que lorsque l’ensemble reconnaît la valeur réelle
de l’apport de chacun, en tant qu’il illustre le désintéressement
requis pour faire avancer le projet social, que le principe du fiat
économique prend toute sa valeur et toute son importance.» — Plérôme.
«De
l’anarchie essentielle de l’amour, à celui des plaisirs, source des
inégalités les plus criantes, à celui de la haine au nom de la liberté,
à l’amour de l’anarchie qui transforme celle-ci en patriotisme, à
l’amour de l’ordre, qui vise la tranquillité et la sécurité intérieurs,
voilà ce qui semble être le mouvement historique, parfois incarné par
les personnalités officielles, dominantes du Royaume, qui s’est
développé en France durant les XVIIIième et XIXième siècles.» — Plérôme.
«Toute
idéologie se définit autour d’une collectivité d’intérêt et, pour cette
raison, fait surgir les tensions entre ces ensembles dont les intérêts
particuliers sont divergents et parfois même inconciliables. Ainsi,
seule une idéologie qui s’avère désintéressée peut espérer devenir
universelle, en ce qu’elle reconnaît en autrui des droits et des
responsabilités, comme des besoins et des aspirations, qui ont une
valeur en soi, pourvu qu’il existe une mutualité et une réciprocité
dans cette attitude qui se fonde sur le don plutôt que sur
l’acquisition. En assurant, par conséquent, qu’autrui soit comblé,
chacun assure en même temps qu’il sera lui-même comblé, conformément à
des droits et à des responsabilités, des besoins et des aspirations
qui, tout en étant les siens, ne sauraient se concevoir en l’absence de
l’autrui en vertu duquel ils s’exercent, se rencontrent, se visent et
s’accomplissent. Mais dès qu’autrui cesse de devenir la fin de chacun,
et que chacun se réfugie dans son propre égoïsme, alors le mouvement de
mutualité et de réciprocité dans le désintéressement s’en trouve
interrompu et, dans la persistance de ce mobile contraire, arrêté.» —
Plérôme.
«La question n’est pas tant de savoir si un bien
résultera d’une conduite ou d’une action — car il serait difficile de
concevoir l’agir comme ne produisant aucun bien et l’on conviendra que
même la décision la plus intéressée pourra résulter en un bien parfois
accessoire pour autrui, en plus de procurer le bien espéré pour la
personne concernée —, mais de découvrir quel serait le bien le
plus élevé susceptible de procéder de l’action et de la conduite
envisagées. Ainsi, la moralité n’est pas tant la réalisation d’une
disposition au bien mais celle de l’inclination au plus grand bien
possible et la morale s’intéressera par conséquent à considérer la
nature du bien, y compris dans ses gradations et dans ses priorités, et
à penser quelles seraient les conditions qui l’instaureront dans le
monde, avec les ramifications qu’elles comportent pour l’individu
pleinement bienveillant et moral.» — Plérôme.
«L’intelligence du
bien doit non seulement viser cette fin, mais aussi désocculter
l’énigme du mal, en saisir la nature et déjouer les intrigues que
nouent ses agents et en favorisent la perpétuation.» — Plérôme.
«Un
État qui ne reconnaît pas le principe religieux, comme illustrant une
puissance surnaturelle qui surpasse la naturalité des hommes, et même
celle de l’univers dans son entièreté physique, risque alors de devenir
une religion pour elle-même, car il se condamne alors, soit à illustrer
la puissance naturelle prépondérante, face aux puissances naturelles
qui manifesteraient une prétention semblable, soit à se soumettre
devant elles devant l’incapacité d’un tel exhaussement.» — Plérôme.
«L’abnégation
et le désintéressement, librement assumés par amour, sont les quatre
conditions nécessaires de l’acculturation sociale et politique de
l’humanité.» — Plérôme.
«La cause est la raison a priori d’une chose, dont elle devient alors l’effet.» — Plérôme.
«Les
grandes institutions isolent ce qu’elles croient être un principe
essentiel de la vie en société, pour se représenter et actualiser, à
l’intérieur de leurs structures, ce qui en serait le plus haut point de
l’excellence et, vue le nombre incalculable de ces principes, qui
néanmoins se hiérarchisent du moins au plus essentiel, elles se
démultiplient au fur et à mesure qu’ils se découvrent, pour à leur tour
se hiérarchiser suivant le degré de leur importance et de leur
préséance. Par contraste, l’espace public reconnaît les mêmes principes
et les mêmes hiérarchies et, en la personne de ses particuliers privés,
s’efforce de les intérioriser et de les vivre au plus point d’une
excellence possible. D’où une dialectique qui s’installe à l’intérieur
du cadre sociologique, entre les agents institutionnels (économiques,
religieux, politiques et sociaux) et les acteurs sociaux pour ainsi,
par la progression et la perfection, ainsi que la dynamique qui
s’ensuit, réaliser l’évolution de la société.» — Plérôme.
«La
guerre contemporaine est une réalité devenue une suspension de toutes
les valeurs que chérit une société véritablement civilisée — la bonté,
la vérité et la beauté réalisant les idées transcendantes du Bon, du
Vrai et du Beau — et, par conséquent de toute moralité et de toute
légalité — sauf les lois de la nature sous leur forme entropique —.» —
Plérôme.
«L’Idée est la Réalité qui en manifeste objectivement
l’état accompli alors que l’Idéal est la représentation qui, s’emparant
de l’Idée qui en est la perfection, inspire la constitution d’une
Réalité qui est engagée sur la voie d’un achèvement, en raison de la
perfectibilité de l’état actuel qui témoigne de ce fait. L’Idée est
donc la manifestation d’une puissance accomplie alors que l’Idéal est
l’expression d’une puissance qui parcourt et qui parachève son
accomplissement. Ainsi, cette distinction illustre-t-elle une
dichotomie entre l’être et le devoir-être, entre le plénitude de la vie
qui se sait et l’état de la vie qui y aspire, entre l’authenticité
complète d’une entéléchie intégrale et intacte et l’authenticité
compromise d’une puissance précaire et chancelante dont la
vulnérabilité accompagne la prise de conscience d’un état compromis
dans la perfection de sa possibilité.» — Plérôme.
«Autant le
principe de l’égalité des chances que celui de l’égalité des résultats
se fondent sur un principe rarement discuté, qui est celui de l’égalité
(ou de l’inégalité) des natures, procédant de leur distinction
originelle.» — Plérôme.
«Il n’y a pas pire miroir déformant de la réalité que la mauvaise foi.» — Plérôme.
«En
dissolvant le lien social, ce qu’il réalise en réduisant tout à la
légalité, comprise comme étant l’interprète de sa volonté, l’État,
lorsqu’il se définit comme étant une société exclusive à l’intérieur de
la Grande société, devient, en même temps que ses agents et ses
supporteurs, l’unique réalité culturelle digne de se conserver et de
perdurer à l’intérieur de la dimension historique. Il adopte ainsi le
point de vue que sa fin première n’est plus celle d’assurer
l’accroissement, la diffusion et la perpétuation de ses structures et
de son organisation, en se constituant au service de la Société qui lui
est ontologiquement préalable et en vue de son éventuelle perfection,
une aspiration que tempère l’existence effective de la société et le
droit reconnu à celle-ci d’épouser des fins analogues à l’intérieur
d’une vie originale et d’une durée continue, mais de considérer
dorénavant son unité comme étant la seule culture et l’unique société
légitimes. Car l’État ne saurait être tout ensemble l’État et la
société: ou il est État et répond à sa vocation première, en
entretenant un rapport sain et positif avec la société; ou il devient
lui-même Société et doit se substituer par conséquent à la société
véritable et se donner un État pour assurer, à travers cet organe, la
régulation, l’ordre et le contrôle de ses activités principales. Ainsi
prélude-t-il, à travers la séparation qu’il effectue de son organe
constitutif, qui augure en même temps de la naissance d’un nouvel
organe régulateur, de la naissance d’une nouvelle société au service de
laquelle il serait en principe lié.» — Plérôme.
«Comment peut-on
empêcher qu’avec la découverte, l’invention et la venue de nouvelles
philosophies, si excellentes fussent-elles, l’on ne noie pas le poisson
de la vérité, présente dans toutes les philosophies antérieures,
advenues, découvertes et inventées à leur tour et en leur temps ?» —
Plérôme.
«La négation d’Éros et l’adoption de Thanatos sont les
deux piliers de la décadence Occidentale contemporaine. Suite à cette
constatation, pour autant qu’elle se fondât effectivement, la question
devient de comprendre pourquoi et comment a bien pu se produire et
évoluer cette situation ?» — Plérôme.
«Quelqu’un peut-il
légitimement prétendre bâtir son rêve sur les ruines d’un rêve qui
appartenait préalablement à autrui, auxquelles il aurait effectivement
et intentionnellement contribué ?» — Plérôme.
«La décadence est
parfois le prélude de l’anarchie et parfois une manifestation de
celle-ci: elle est parfois tolérée et même encouragée, comme étant
l’expression d’un état qui marque à quel point une culture s’est
dégradée et éloignée de l’idéal qui a animé et inspiré sa grandeur et
son apogée. D’autant que la conviction implicite, c’est que, ayant
éprouvé et exprimé la forme la plus exacerbée de cette diminution, la
culture peut retrouver sa gloire d’antan, comme elle a réussi un jour à
y atteindre, en découvrant parmi ses membres les génies aptes à la
restaurer et peut-être même lui donner un lustre encore plus grandiose.
Mais c’est compter sur un indéterminé auquel on ne saurait dicter,
puisque c’est à une force mystérieuse que revient de faire surgir et
apparaître les génies créatifs et vitaux, susceptibles de relever la
culture et d’insuffler en elle l’enthousiasme et l’inspiration
précurseurs d’un renouveau.» — Plérôme.
«Par la connaissance
certaine qui en résulte et par la technologie efficiente à laquelle
elle donne naissance, la science exacerbe la volonté de prévoyance et
de contrôle que l’homme peut exercer sur le monde, afin d’assurer sa
sûreté et d’améliorer sa qualité de la vie, plutôt que laisser aux
aléas et aux impondérables la détermination non désirée et malvenue de
son existence. Ainsi, la Divinité, à laquelle l’on attribue souvent et
à tort la responsabilité de tels malheurs ou de tels déplaisirs,
devient-elle un obstacle au développement d’une autonomie protectrice
mais plus encore devient-elle l’occasion de démontrer une gratitude
pour les bienfaits reçus, à l’intérieur d’un monde où se côtoient des
espérances heureuses ou malheureuses, issues d’une nature parfois
généreuse et conciliante, parfois réfractaire et difficile. Une telle
éventualité s’avérant inconcevable pour l’esprit orgueilleux et égoïste
qui désire trouver en lui-même l’unique raison de son propre salut, la
science devient alors le refuge de toutes ses ambitions, non plus
seulement à la réalisation de la pleine puissance de sa liberté
entière, mais aussi à celle de son indépendance totale à l’égard d’une
Divinité auxquels bienfaits cependant il ne saurait se soustraire — le
premier desquels étant la vie — et qu’en raison de cela il ne peut en
définitive nier.» — Plérôme.
«Rien ne légitime que, pour se
disculper, l’on tente de déplacer l’attention et d’inculper injustement
autrui, car alors, si grand fût le tort occasionné par une fausse
imputation à l’endroit de soi, dès lors qu’elle reçut l’aval d’une
tierce conscience, celui-ci serait encore plus grand si l’accusation
inique dût être endossée par un tiers dont l’innocence serait tout
aussi réelle.» — Plérôme.
«Sous sa forme radicale, que
revêtirent dans l’Antiquité les sociétés d’Amazones, le féminisme c’est
la réalité de la femme (mulier) qui en dicte à celle de l’homme (vir),
en affirmation univoque de la nature de celle-là et en négation totale
ou partielle de l’essence de celui-ci. Par conséquent, elle exprime une
division malheureusement préjudiciable à l’intérieur du genre humain et
elle devient la source et la raison d’être d’un état conflictuel
perpétuel dont les manifestations ne sont pas toujours perceptibles.
Pourquoi il en serait ainsi, et même s’il devait en être ainsi, demeure
une énigme qu’il est autant dans l’intérêt de l’homme que dans celui de
la femme de vouloir élucider .» — Plérôme.
«L’incompréhension
est un point d’équilibre ou d’immobilité qui se trouve quelque par à
l’intersection de la conscience qui est trop aveuglée pour entendre
adéquatement et l’intelligence qui est trop accaparée pour agir de
manière significative.» — Plérôme.
«Quand s’aliéner, c’est se
civiliser; quand se civiliser, c’est s’aliéner: deux formulations
parallèles qui pour l’une témoignerait d’une culture défectueuse,
c’est-à-dire qui n’a pas encore réalisé la plénitude du bien que ses
virtualités rendent possibles, et qui pour l’autre viserait à illustrer
l’état social qui est en marche vers la perfection et qui est inclusif
des individus qui démontrent le bon vouloir de s’y rallier .» — Plérôme.
«Le voleur est celui qui prive autrui du fruit légitime de son mérite, de son travail et de son effort.» — Plérôme.
«L’optimisme,
c’est la conviction invincible dans le mérite de l’excellence et la
confiance inébranlable en l’inéluctabilité de sa prédominance, sous
l’œil de l’éternité et de la Divinité qui en est le principe spirituel
fondateur et l’âme motrice, malgré le regard médiocre des consciences
qui en façonne les exemplaire et en évolue les manifestation qu’un
désir, une volonté et un motif à se surpasser animent néanmoins, pourvu
qu’ils ne compromettent pas un instinct de survie aux contingences
naturelles qui s’offre à elle et d’appartenance au groupe social dont
la complicité importe à assurer pour elle la plus grande chance de son
succès.» — Plérôme.
«Imaginons un radicalisme idéologique à ce
point imbu de la puissance dont il défend l’existence et la pérennité
que son achèvement suprême ne laisserait pour ceux qu’il ne réussit pas
à inclure dans son optique que l’espérance de pouvoir s’associer à lui,
lorsqu’il exprime la plus haute forme de l’être qu’il lui est possible
d’atteindre, sans que pourtant celle-ci ne puisse également s’exprimer
de plain-pied, d’une manière autonome, dans l’activité créatrice et
constructive, vraie, juste et bonne. Comment ne pas alors comprendre
qu’un tel «mégalothumè», pour utiliser l’expression de Fukuyama,
signifierait à la fois l’aliénation des partis en présence, plutôt que
leur confluence et leur complémentarité dans l’action mutuellement
favorable à leur nature et à leur essence fondamentale, en rendant l’un
impuissant au plan de l’existence et en rendant l’autre dépendant
uniquement de sa propre indépendance.» — Plérôme.
«L’unique enjeu véritable de la vie, c’est la vie.» — Plérôme.
«Ou
toutes les religions sont vraies; ou certaines d’entre elles seulement;
ou toutes les religions sont fausses. § Si toutes les religions sont
vraies, alors les différences que l’on retrouve pour les distinguer les
unes des autres doivent représenter des formes distinctes de la vérité,
lesquelles doivent se rapporter, pour être bien comprises, autant dans
leur spécificité individuelle que dans leur généralité commune, à une
Vérité unique et fondamentale. D’où il en résulte qu’il sera nécessaire
d’établir une gradation entre ces différentes croyances, quant à leurs
formes respectives, laquelle permettrait de concevoir lesquelles de ces
convictions représentent le mieux cette vérité fondamentale et
lesquelles s’en éloignent le plus. § Si certaines seulement le sont,
outre la question d’identifier lesquelles, la même conclusion
s’appliquera à celles qui méritent d’être considérées vraies. § Si
toutes les religions sont fausses, il importerait alors de savoir
quelle est l’origine, la raison, la nature et la finalité de cette
spiritualité humaine que se recrutent les prétentions fallacieuses afin
d’ainsi diriger erronément les aspirations intimes et les
investigations spirituelles et par conséquent de pouvoir se perpétuer »
— Plérôme.
«On séduit qui on veut favoriser, mais on appâte ceux
que l’on veut perdre: la grande difficulté, c’est de savoir distinguer
si l’on a affaire à l’une ou à l’autre de ces situations, et cela
d’autant plus que le moyens employés pour réaliser ces actions sont à
la fois subtiles et parfois même imperceptibles, sauf pour l’œil
sensible et le cœur avisé.» — Plérôme.
«Comme il semble s’être
établi une confusion entre le bonheur et le plaisir, dans la
description de l’idéal auquel l’on choisit d’aspirer, il semble se
définir un vague entre la domination et la liberté, dans la description
de l’état politique idéal dont on peut jouir.» — Plérôme.
«Il
serait possible d’effectuer une distinction entre deux états qui sont
apparentés: la répression, qui prend souvent l’aspect d’une action
policière, vise la conformité des actions et des conduites à
l’intérieur d’une même population; l’oppression, associée souvent à
l’action militaire, a quant à elle pour but la soumission des
consciences et des esprits, lorsque des populations distinctes, et
souvent étrangères, sont en présence. Mais en réalité, ce sont deux
états analogues. Car pour réaliser la conformité de chacun à une
pratique prescrite ou à une mesure imposée, l’on doit souvent avoir
recours à l’oppression, qui devient le moyen de cette prescription ou
de cette imposition; at afin de parvenir à soumettre des consciences
rébarbatives à un état social et politique qu’elles jugent injustes et
aliénantes, et peut-être même révoltées par sa présence, les forces
dominantes doivent alors faire usage de la répression.» — Plérôme.
«La
vertu: l’anarchie de l’amour qui produit l’ordre correspondant; le
vice: l’amour de l’anarchie qui produit le désordre, au nom du principe
du désordre que l’on juge prioritaire; le défaut du vice: l’amour de
l’ordre qui abhorre le désordre et qui se définit en fonction de cet
état d’âme.» — Plérôme.
«La recherche du bouc émissaire, c’est
un expédient politique qui consiste en la recherche, par un ensemble
social, de l’individu ou du groupe qui paieront pour les transgressions
et les perversions de celui-là, mais sans en avoir l’apparence, en
raison de l’iniquité que cela suppose d’employer de telles mesures
contraires au droit.» — Plérôme.
«Tels sont ceux qui disposent
ceux qui les aiment à devoir les détester et qui inclinent ceux qui les
détestent à devoir les aimer.» — Plérôme.
«Que peut faire
l’homme sans la femme ? Mais que peut faire la femme sans l’homme ? Et
doit-on choisir, quant à l’homme, n’importe quelle femme plutôt
qu’aucune femme ? Et, quant à la femme, n’importe quel homme plutôt
qu’aucun homme.» — Plérôme.
«L’hystérisme repose sur le principe
de l’universalité de l’être, de la conscience et des dispositions
innées, existant à l’intérieur d’un monde social et naturel, à la fois
constant et changeant, mais sans qu’il ne repose sur une individualité
clairement identifiée et ressentie dans sa singularité, en raison de ne
pas avoir atteint le degré d’authenticité profonde, fondée sur une
aperception exacte requise à effectuer une prise de conscience globale
et à réaliser une simplicité de la vie intérieure, sur lesquelles
prennent leur assise la réalisation, la complétude et la plénitude de
la personne, que viennent éclairer une appréhension de la complexité
compréhensive des éléments qui la constituent, de la multiplicité de
leurs aspects, de leur unité fondamentale et de l’apport important que
prennent les événements de l’existence, autant personnelle que sociale
et collective, pour l’établissement, par la conscience, de cette
unification et de cette intégration.» — Plérôme.
«Le principe
juridique germanique ancestral, qui veuille qu’il n’y ait aucun crime
en l’absence d’un plaignant, outre qu'ils peuvent porter à accorder
plus de poids aux plaintes qu'elles n'en méritent, sont aptes à rendre
les agents de la paix et les ministres de la cour judiciairement
aveugles aux délits et aux délinquances qui sont commis: ainsi est-il
susceptible de transformer ces officiels, de gardiens de la justice que
l’on souhaiterait pouvoir trouver en eux, en serviteurs du politique et
éventuellement, en raison de cette cécité — et surtout s’il existe un
intérêt à faire preuve d’une tel aveuglement volontaire —, en complices
des malfaiteurs.» — Plérôme.
«Trahir un secret, c’est en
répandre la semence sans savoir quelle terre — ou même si aucune terre
— pourra la faire éclore plutôt que lui fournir en soi-même cette glèbe
salutaire, en méditant le sens de son propos, et lui donner l’occasion
de germer, lorsque la période de son incubation sera achevée.» —
Plérôme.
«C’est bel et bien d’être estimé honorable et digne de
revoir une reconnaissance, mais encore faudrait-il savoir par
l’entremise de qui ce choix s’effectue, face à quelle pensée il se
réalise et au nom de quel ordre de valeurs on la confère.» — Plérôme.
«Quand
on met le manche à la cognée et que l’on fait donner de la hache sur
l’arbre, il ne faut pas s’étonner de voir les copeaux voler dans tous
les sens.» — Plérôme.
«Comment satisfaire à ceux qui, malgré qu’ils ont beaucoup, laissent entendre qu’ils n’ont reçu encore trop peu.» — Plérôme.
«Le
rapport judicieux entre le droit et la force exige que, pour que ne
prévale le droit, il doit avoir pour servante, et non pour maîtresse,
la force. Car seul un droit qui prime la force peut façonner et
orienter celle-ci en vue de réaliser la fin qui convienne à sa nature.
Autrement, comme lorsque la force prime le droit, s’installe une
dynamique qui obéit à la logique interne de la force — une logique qui
est conforme à une essence qui s’impose aléatoirement, mais dans le
sens uniquement de sa propre préservation et de celle du sujet qui en
est l’agent — qui est celle uniquement de réagir instinctivement à la
situation, sans apprécier consciemment ni la nature de celle-ci, ni
l’effet prolongé de son action sur elle, ni les mesures adéquates,
susceptibles d’être employées pour parer décisivement à celle-là, ni
encore celles qui pourraient en prévenir la récurrence, si celle-ci
était estimée indésirable. Or toutes ces actions reposent, non sur la
force, mais sur l’intelligence, laquelle, sous la forme de la raison
qui la révèle, donne à l’usage de la force son but et définit les
moyens qui l’atteindront, en somme formule le droit privée qui préside
à son action et dont le droit public en constitue l’exaltation du
principe et l’excellence de son efficience.» — Plérôme.
«L’ignorance
que l’on maintient et avec lequel on se satisfait cache toujours un
intérêt: celui qui exprime le bien — matériel et social — qui en est la
cause, pour la conscience qui en témoigne, par l’état persistant
qu’elle amène à établir et qui, en raison de cette durée, est le
générateur d’un mal souvent croissant et signale une détérioration dans
l’être qui le subit, procédant l’un et l’autre de l’incomplétude de la
science qui pourrait en enrayer la progression.» — Plérôme.
«Le
mal est une forme que prend l’usure en ce que, s’installant pour
altérer l’état de l’être qui le subit, il en désagrège peu à peu les
éléments et en altère les fonctions, pour en développer progressivement
l’incapacité, de manière à en déprécier l’apparence et en neutraliser
l’efficace, en le rapprochant éventuellement de son terme existentiel.
De sorte que, en maintenant l’ignorance, soit de l’existence même du
mal, soit des moyens susceptibles de restaurer le bien dont l’absence
en est la cause et le principe, l’on fait office d’usurier et l’on
condamne cet être à une fin dont la précocité fait mentir le terme
naturel auquel l’entéléchie caractéristique de son essence le
prédisposerait, un peu à la manière d’une gangrène, d’un cancer ou
d’une lèpre qui le gagne peu à peu et en ravage la figure, les
fonctions utiles et les états premiers.» — Plérôme.
«Lorsque
l’on confie à quelqu’un le pouvoir, c’est sa conception de la vie —
individuelle et collective — que l’on ratifie, non pas uniquement dans
l’exercice qu’il en fait pour lui-même, mais aussi dans l’application
qu’en fera son ministère pour la collectivité dans son ensemble.» —
Plérôme.
«C’est bel et bien pour soi d’être estimé digne et
honorable, mais encore faudrait-il savoir pour qui, face à quelle
pensée et relativement à quel ordre de valeurs.» — Plérôme.
«Lorsque l’on donne de la hache sur l’arbre, il ne faut pas s’étonner de voir voler les copeaux.» — Plérôme.
«Comment
parvient-on à satisfaire à ceux qui, malgré qu’ils ont reçu beaucoup,
estiment néanmoins qu’il ne leur est dévolu encore que trop peu.» —
Plérôme.
«Le rapport entre le droit et la force exige que, afin
que le droit ne prévale, celui-ci doit avoir pour servante, et non pour
maîtresse, la force. Car seul un droit qui prime la force peut orienter
et façonner celle-ci en vue de la fin qui convienne à sa nature.
Autrement, comme lorsque la force prime le droit, il s’installe une
dynamique qui obéit à la logique interne de la force — une logique qui
est conforme à une essence qui s’impose aléatoirement, mais uniquement
dans le sens de sa propre préservation et de celle des sujets qui en
sont l’agent —. Ainsi commande-t-elle d’agir sur une situation, ou de
réagir à elle, sans apprécier ni la nature réelle et profonde de cette
essence, ni les effets prolongés de son action, ni les mesures
adéquates susceptibles d’être employées pour parer décisivement à
celle-là, ni encore celles qui pourraient en prévenir la
récurrence. Or toutes celles-ci reposent, non pas sur la force,
mais sur l’intelligence, laquelle donne à la force son but et définit
son moyen, par l’entremise de la raison, qui en somme formule le droit
qui préside à son action.» — Plérôme.
«Exercer le pouvoir, ou
participer de son essence, c’est souvent exiger d’autrui ce que l’on ne
serait pas prêt à faire soi-même. Comme c’est aussi disposer
d’avantages et de bénéfices dont il ne revient souvent pas à autrui de
jouir. L’un tient à la dignité de l’office que l’on détient et est
afférent au devoir de son occupant; l’autre procède de l’importance de
l’officier dans la hiérarchie sociale et renvoie à son mérite, réel ou
présumé, que signifie l’ascendant auquel lui permet de prétendre
l’essence de sa fonction publique. § Mais si la position d’un membre de
la société et les avantages dont il jouit en raison de celle-ci
deviennent des manifestations de l’inégalité sociale, quelque normal
que semble le fait de reconnaître la dignité d’une fonction et la
valeur du personnage qui la détient, la simple constatation du maintien
d’une inégalité structurelle à l’intérieur d’une société en principe
égalitaire évoque une contradiction avec laquelle il est difficile, en
droit, de se réconcilier. § Si un tel clivage semble procéder de la
justice naturelle, qui consiste à récompenser la valeur et le mérite où
ils se trouvent comme à exprimer un respect envers la dignité des
fonctions, procédant d’une majesté qui est à sa source et la fonde, il
semble en même temps s’opposer au principe d’une égalité, d’une dignité
et d’une valeur fondamentales de tous, devant cette majesté qu’aucune
dignité officielle ou importance réelle ne sauraient nier. La
difficulté devient alors d’établir un équilibre entre ces notions
intangibles, une tâche qu’il reviendrait au Sage d’accomplir.» —
Plérôme.
«En supposant que l’on puisse posséder toute
l’information que possède un esprit brillant, même en étant soi-même
doué d’une capacité intellectuelle remarquable, cela serait-il une
garantie d’apprendre ce qu’a appris son intelligence et de connaître ce
que sait son esprit, sans avoir à faire d’autre recherche, ni même
opérer une recherche initiale ? Ou la brillance d’un esprit ne
résulte-t-elle pas de cette mixture du talent intellectuel et de
l’effort intégral accompli pour le réaliser ?» — Plérôme.
«Dans toute mélancolie, il y a quelque part un rêve brisé et une espérance déçue.» — Plérôme.
«Si
l’homme est entièrement déterminé par la matière, comme le prétendent
les matérialistes, comment expliquer la matière, sauf à voir en elle
une donnée infinie et éternelle, ce qui est la diviniser d’un côté, et
méconnaître que la science nie cette prétention, de l’autre ?
(Devrait-on alors désirer diviniser le vide en laquelle apparaît la
matière ?) De plus, comment expliquer l’esprit qui cherche à trouver un
sens à celle-ci, sauf à le transformer en épiphénomène, apte à surgir
comme nature autre et par essence distinctive de ce qui serait, en tant
que l’esprit est une conscience, une forme moins parfaite que le
terminus ad quem auquel il donne une expression ?» — Plérôme.
«Hypotaxe — parataxe — hypertaxe.» — Plérôme.
«S’il
est possible d’adopter les formes du bien pour commettre le mal — ce
qui définit l’essence générale du subterfuge —, ne peut-on pas aussi
imaginer que certains puissent adopter les formes du mal pour accomplir
le bien ?» — Plérôme.
«Le sacrifice sain se fonde sur la culture
en soi de la vertu personnelle et sur la constance dans l’épreuve,
démontrée devant les adversités que son exemplification suscite et qui
se résout en une patience, fondée sur l’amour, à l’endroit de ceux qui
en sont les agents souvent inconscients; le sacrifice malsain se fonde
sur une notion de conduite droite, que spécifie un ordre politique
et/ou une idéologie sociale, laquelle procède d’une conception de la
vertu sociale, et consiste, au nom de ces idéaux, à s’offrir, peut-être
inconsciemment, en victime à un autrui, peut-être plus susceptible
qu’un autre de céder à l’opportunité qui se présente à lui, pour
ensuite se donner une raison de pouvoir le dénoncer auprès des
autorités, qui ne manqueront pas alors de le faire écoper de son manque
de discernement et de retenue.» — Plérôme.
«Il y a quelque chose
d’absurde à l’effort qui est dépensé à suscité une activité
constructive en autrui, sans qu’une préparation à illustre soi-même une
activité semblable et correspondante ne gouverne sa propre action, de
manière à diriger, non pas par l’exemple, mais uniquement en imposant
les dictées de sa volonté.» — Plérôme.
«Personne n’oserait
prétendre, peut-on croire, qu’il est merveilleux de pouvoir s’exprimer,
et de pouvoir le faire sans entrave ni empêchement. Mais à cette
faculté et à ce droit correspondent une responsabilité qui est celle
d’émettre un propos significatif qui soit édifiant, c’est-à-dire qui
incarne en sa matière et en son contenu les trois valeurs
transcendantes de la vérité, de la bonté et de la beauté et qui en même
temps illustre le désir et le dessein d’atteindre à cette
actualisation, autant dans la compréhension de leur nature que dans
leur manifestation à l’intérieur de l’agir communicatif et effectif.» —
Plérôme.
«Comme elle est bonne cette perfection qui ne met jamais en cause l’état d’une incomplétude qui la nie !» — Plérôme.
«Le
risque que court toute forme que peut prendre l’institutionnalisation
sociale, que symbolise la métaphore de la tour d’ivoire, c’est de créer
pour les membres de l’institution qu’elle constitue une culture et une
ambiance suffisantes à leur préservation et à leur maintien
existentiels, sans qu’ils n’aient plus à s’exposer à des manières de
pensée et d’agir distinctes, cultivées en d’autres institutions et
toutes aussi satisfaisantes pour les agents moraux, mais pouvant
illustrer des principes et des valeurs radicalement opposés aux siens
propres, sans que nulle loi ni dialectique ne parviennent à les
réconcilier.» — Plérôme.
«Peut-on comprendre le penser et
l’action de Montcalm, sans se référer à la culture de la corruption et
à l’ambiance du libertinage qui existaient en Nouvelle-France à cette
époque ?» — Plérôme.
«L’humiliation est l’opprobre jeté au
visage de l’humilité, peut-être parce que celle-là exprime par là
l’impuissance devant la liberté dont celle-ci témoigne en choisissant
la résignation et l’abaissement devant l’orgueil qui les nient comme
attitude vertueuse légitime.» — Plérôme.
«Si l’on admet qu’aucun
État ne devrait a priori porter préjudice à aucun de ses citoyens, l’on
doit aussi accepter qu’au fondement de cette position qui ne saurait
qu’être politique — puisqu’il est concevable, comme nous l’enseigne
l’histoire, qu’un État choisisse de se maintenir en préjugeant du
bien-être de certains de ses sujets à l’avantage de celui des autres —,
il existe un désir de perfection étatique dont l’accomplissement ne
saurait que procéder que concurremment avec celle de tous ses membres
constituants. Ainsi, seul un État qui définit pour ceux-ci, ou allouant
qu’ils le conçoivent, individuellement ou ensemble, ce que serait
réellement, en bonne conscience, l’idéal le plus élevé à cultiver, et
qui encouragerait sa réalisation en chacun, serait digne de se
considérer comme protégeant a priori le droit de chacun à l’excellence
de l’existence et à la plénitude de la vie, pour autant que ne soit
exposée à l’entrave ou à la dissuasion l’actualisation de cette
aspiration chez autrui.» — Plérôme.
«Une perception juste et
adéquate des qualités relatives à l’identité psychosexuelle, au-delà
d’une appréciation subjective fidèle de la singularité de chaque
particulier, opposera les représentations intra-génériques, soit des
hommes, soit des femmes, en recourant à un schéma comparatif, alors
qu’une évaluation inter-générique des qualités respectives de l’un et
l’autre sexe s’effectuera sur le mode de l’analogie, lorsqu’il s’agira
d’apprécier intégralement, avec justesse, la nature de l’homme et de la
femme, en se souciant surtout de ne pas réduire l’un à l’autre.» —
Plérôme.
«Le trait de Loisy: «Jésus annonçait le Royaume et
c’est l’Église qui est venue», qui peut aux yeux d’un grand nombre
représenter une boutade, illustre seulement quel est l’écart toujours
présent entre le message évangélique et l’application effective que
l’on a pu en réaliser, depuis le moment qu’il a été apporté. De plus,
on peut le situer à l’intérieur de la doctrine des trois Églises —
militante, souffrante et triomphante — pour montrer combien longue
encore est la route à parcourir et ardue la lutte à mener, avant que ne
triomphe la vérité de la foi que proclament les Écritures, avec
l’inévitable épuisement qu’éprouvent à l’occasion les troupes, les
revers malencontreux qu’elles peuvent subir, les pertes qu’entraîneront
les combats, jusqu’à ce que se produise la victoire finale sur les
forces qui s’érigeront à l’encontre de la réalisation de la finalité
qui est prophétisée.» — Plérôme.
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