samedi 18 février 2017

Euthúmèma XX (réflexions)

[Depuis le 18 février 2017, avec mises à jour périodiques. — Since February 18th 2017, with periodical updates.]

«Plutôt qu’aspirer à la dignité distinctive, il semblerait que l’on se contente de sembler être aussi digne et aussi méritoire que son voisin — pour ce que cela signifie. Car la véritable dignité repose sur l’honneur de la vertu qui appartient en propre à chacun et consiste à s’inventer, conformément à sa valeur personnelle et singulière, plutôt qu’elle ne réside en une imitation d’autrui, en raison pour lui de représenter un idéal qui ne saurait appartenir à personne, puisqu’il ne saurait répondre à l’essence de la nature humaine, à la fois commune à tous et particulière à chacun.» — Plérôme.

«L’injustice se cache toujours, en autant qu’elle le peut, derrière un état d’ignorance, qu’éventuellement elle maintient et cultive, afin de conserver son efficace et de perpétuer ses iniquités qui souvent ne sont observables que par ses effets.» — Plérôme.

«La contradiction fondamentale, dans la société démocratique, c’est que, alors que l’aspiration fondamentale des particuliers et de la généralité consiste en la recherche de la liberté et, par elle, de la plénitude de la vie, son organisation sociale fonde son efficace sur le contrôle des existences et la limite de l’expression de la vie que chacun est apte d’en exprimer, au nom de la conservation de ses structures et la perpétuation de sa culture.» — Plérôme.

«Il est remarquable que ceux qui se montrent préparés à sacrifier leurs congénères, en invoquant le plus grand bien qui peut en résulter pour l’ensemble, s’offrent rarement eux-mêmes en victimes généreuses, susceptibles de produire un bienfait analogue.» — Plérôme.

«Un gouvernement qui ne sait faire passer le bien commun de l’ensemble avant l’intérêt des particuliers, que ce soit des individus ou des associations, sera un gouvernement qui fera passer le bien commun des intérêts des particuliers avant celui de l’intérêt de l’ensemble et de la société en général.» — Plérôme.

«Si l’opinion prédominante était que la stabilité et la transformation d’un régime politique sont des fins valables en soi, sans égard pour les vies particulières et la bonté des principes et de la vérité des valeurs qui fonderaient leur existence, comme celle du régime même, alors tous les crimes accomplis au nom de cette idée risquent de devenir des moyens justifiables pour y parvenir.» — Plérôme.

«Lorsque l’amant se confie à son amoureuse, c’est que celle-ci, par un pouvoir mystérieux, un magnétisme a-t-on dit en d’autres temps, qui est propre à la nature de la femme a su créer et entretenir ce climat propice à un tel partage des confidences, celles-ci étant d’autant plus importantes, profondes et sincères qu’est agréable l’ambiance à de telles révélations» — Plérôme.

«La séduction la mieux réussie est celle qui permet de faire croire à la personne charmée qu’elle est l’auteur et la raison exclusive de son succès.» — Plérôme.

«À son insu, l’histoire est en elle-même un processus de mythification: car elle choisit, parmi la suites des événements qui marquent une collectivité, ceux qui méritent d’être retenus, au nom de valeurs que l’on prime et qui signifient a priori quelle est l’importance que l’on accorde aux personnes et aux choses, et, pour en décrire et en expliquer la distinction, elle interprète ces occurrences à travers le filtre d’une science, d’une idéologie, d’une croyance qui, bien qu’imparfaites, sont tenues pour être une vue complète sur elles.» — Plérôme.

«Lu quelque part: «Le travail est une forme que prend la prostitution et l’État en est le proxénète». Or une telle affirmation à l’emporte-pièce, qui peut avoir été motivée par une expérience particulière regrettable, ne peut être généralement vrai que si le travail devenait entièrement vénal, comme en ce cas la sexualité, et qu’il ne cherchait à rencontrer aucun idéal ni à combler aucun manque à la plénitude de la réalisation de la vie.» — Plérôme.

«Que l’on fasse, ou que l’on s’abstienne de faire; que l’on agisse ou que l’on s’abstienne d’agir; c’est toujours au nom du principe de la justice et de la forme la plus élevée que peut prendre sa réalisation que l’on doit mesurer, en toute bonne foi, la bonté de l’œuvre ou de l’action.» — Plérôme.

«Il y a quelque chose d’insolite dans le sens de l’argument qui veuille que l’on soit autorisé à tout faire, pour se défendre, ce que l’adversaire fera pour menacer et attaquer, et cela d’autant plus que cette action mimétique s’exercera préventivement en réaction à une appréhension qui peut être fondée, comme elle peut être fictive, mais sans qu’aucun geste objectif n’ait encore été posé.» — Plérôme.

«Peut-on concevoir une philosophie dont l’extension et la profondeur de la conception puissent engager les esprits les plus sagaces, les plus sérieux et les plus éprouvés et dont pourtant l’expression serait si simple qu’elle serait accessible à la vue innocente d’un enfant curieux de la vie et avide d’en comprendre les mystères.» — Plérôme.

«Lu sur une borne, lors d’une promenade en ville: «Je t’aime et tu ne le sauras jamais». Devant cette triste déclaration, car elle suppose autant l’incomplétude du sentiment qui ne pourra jamais s’exprimer en son entièreté que l’ignorance d’un état qui pourrait trouver sa résolution dans une mutualité que seule une conjonction suffisante peut occasionner à se produire, le souhait naît spontanément que, quelque part dans l’éternité et dans un lieu que la Providence choisit, les conditions sont réunies pour que la flamme de cet amour trouve à embraser le cœur des amoureux concernés et qu’il puisse s’y épanouir aussi longtemps qu’ils demeureront ouverts à son action inspirante, excellent, édifiante et salutaire .» — Plérôme.

«De la même façon qu’il est erroné d’appliquer à chacun et de représenter dans leur intégralité les caractéristiques générales de l’ensemble, de la même manière il est vain d’attribuer à la généralité les qualités qui reviennent à certains particuliers uniquement.» — Plérôme.

«En fin de compte, l’ultime choix auquel fait face le sujet moral lui demande d’opter soit pour son propre intérêt, sans égard pour l’idéal devant lequel il s’effacerait alors, soit pour la poursuite de l’idéal, qui exigerait pour le rencontrer l’illustration d’une abnégation surhumaine.» — Plérôme.

«Il y a des expérience en lesquelles l’on croirait trouver un aboutissement et une clôture alors qu’en réalité, elles signalent un commencement et sont le portail vers un autre avenir que l’on souhaiterait découvrir qu’il est heureux.» — Plérôme.

«Les cinq questions fondamentales: qui?; quand?; comment?; pourquoi?; et où?. La première renvoie au principe, ainsi qu’à l’agence qui le manifeste; la seconde au temps, ainsi qu’à l’histoire de sa réalisation; la troisième au moyen de celle-ci et de l’action qui la décrit; la quatrième à la raison de cette expression qu’une finalité résume; et la dernière, au lieu et aux conditions géographiques, présidant à son accomplissement.» — Plérôme.

«Seul le présent existe vraiment, par l’actualité dont chacun est susceptible de prendre conscience. Ce qui n’est pas cependant pour nier l’existence du passé ou de l’avenir qui ont l’un et l’autre leur assise dans le présent. Celui-là par les traces qu’il laisse sur lui: les us et les coutumes ainsi que les traditions héritées, le souvenir ainsi que les mythes qui se transmettent, les pensées qui alimentent les consciences et les écrits qui en consignent les annales, les ruines, les monuments et les artefacts qui, dans l’actualité, témoignent de l’activité de générations précédentes. Celui-ci par les possibilités que renferme le présent, la fiction qui en forme les éventuelles réalisations, le splans qui documentent celles qui deviendront matérielles ainsi que les prototypes qui en prouvent la faisabilité, les idées et les principes qui, avec l’universalité et l’éternité de leur vérité, gouvernent la réalité et justifient à la fois ce qui fut, ce qui est et ce qui sera.» — Plérôme.

«Par crainte du pire, on se prive du meilleur, mais l’ignorance dans lequel nous maintient ce choix, qui en outre neutralise la tendance naturelle à l’accomplir, empêche de savoir l’effet qui autrement en procéderait et les principe supérieurs qui alors le gouverneraient.» — Plérôme.

«En l’absence des Évangiles, aucun des instigateurs majeurs de la Passion, c’est-à-dire ni Caïphe, ni Hérode, ni Pilate, ni Judas, ni Barrabas, situés en une position où accomplir une rétrospection, ne sauraient, ou auraient la possibilité de savoir, ce qui s’est passé sur les lieux et les scènes où s’est menée l’action des autres protagonistes, une certaine semaine de la Pâque, en une ville nommée Jérusalem, vers l’an 30 de notre ère.» — Plérôme.

«Qu’il est puissant le mobile du plaisir qui occulte tous les devoirs et fait oublier toutes les loyautés pour éventuellement compromettre le bonheur qui procède de la conduite morale, irréprochable parce qu’elle est responsable et fidèle.» — Plérôme.

«C’est avec l’intelligence que l’on apprécie l’essence des choses et des situations; c’est avec la raison que l’on découvre les solutions aux différents défis qui surgissent de l’expérience empirique et aux problèmes théoriques qui se présentent à l’esprit; c’est avec la force que confère la vertu que l’on rencontre avec succès les challenges et que l’on surmonte les difficultés; et c’est avec l’empathie que l’on peut reconnaître en autrui à la fois leur force intérieure, la préparation à les affronter consciencieusement et la capacité démontrée à triompher sur les contrariétés.» — Plérôme.

«La science féminine, si grande fût-elle, est limitée surtout par ce qui compromet la sûreté de sa personne et par ce qui touche à la qualité de son existence. D’où la recherche avant tout, pour faire progresser son entendement, des conditions qui les amélioreront et les garantiront. Alors que celle de l’homme se définit pour l’essentiel par la prépondérances des périls qu’il rencontre et les risques éventuels qu’il court, lesquels fouettent son imagination et stimulent sa créativité en vue de surmonter avec succès les empêchements éprouvés à une exploration efficace des voies qui mènent à la découverte.» — Plérôme.

«La vertu, qui est nulle autre que la capacité, la disposition et la volonté de réaliser son devoir — face à autrui quant à soi-même, face à soi-même quant à autrui — est également le fondement d’une inclination semblable en autrui comme du sentiment qui permet de s’identifier à la propension d’autrui en ce sens comme de la nature de l’effort requis à la réaliser comme à produire le résultat qui en témoigne.» — Plérôme.

«L’école enseigne trop souvent ce que l’on doit faire, mais rarement comment on doit accomplir ce devoir ni acquérir les qualités et les dispositions à cet effet.» — Plérôme.

«Il y en a dont la distinction réside uniquement en leur capacité à réaliser l’indistinction, soit individuellement, soit collectivement: peut-être est-ce l’effet de l’oppression ou de la répression, en lequel cas la cause serait pratique et judiciaire; peut-être est-ce la conséquence de la cruauté, de la brutalité et de l’abus, en lequel cas la cause serait psychologique et sociale; ou peut-être encore est-elle morale et ancrée, soit dans l’absence de la sagesse et des vertus cardinales — de la justice, de la force, du courage et de la tempérance — qui la constituent, en lequel cas la cause est-elle pédagogique et constitutive.» — Plérôme.

«La doctrine de l’intérêt prépondérant, lorsqu’elle s’applique subjectivement à l’avancement des particuliers, c’est l’art de s’avantager au détriment d’autrui.» — Plérôme.

«Le mensonge, par l’excellence des promesses futures qu’il est apte à offrir à la crédulité des imaginations réceptives, peut en effet constituer une source d’espérance pour elles, mais seules les promesses de la vérité peuvent devenir un fondement solide et ferme de l’espérance, car seules celles-ci ne risquent pas de décevoir. Car lorsque les fumées de l’illusion générées par celui-là se dissiperont, ce sont les scènes de la réalité véridique qui endureront.» — Plérôme.

«La brutalité passe très souvent par l’intimidation mais elle revêt aussi l’esprit de provocation qui suscite la réaction dont ensuite on reproche la victime initiale. Sous sa forme féminine, elle devient une séduction qui entraîne la chute de celui qui en est l’objet, avec les conséquences que cela comporte pour l’intéressé, souvent en convertissant son rôle actif d’agent initiateur en celui, passif, de victime reprochable.» — Plérôme.

«Les œuvres sans la foi ne sont que des fumisteries mensongères; la foi sans les œuvres, ce n’est qu’une pieuse fumée.» — Plérôme.

«L’autonomie gouvernementale (self-government) n’est pas une autonomie à gouverner selon les intérêts particuliers des gouvernants et des législateurs (self-interested government).» — Plérôme.

«Non seulement la puissance intellectuelle et les connaissances théoriques ainsi que pratiques des universités et des autres écoles de la société doivent-elles être orientées vers la formation des générations futures; non seulement son savoir doit-il éclairer les institutions politiques et privées de l’État et de la société; mais encore doivent-ils servir à fonder, à étayer, à justifier et parfois mêmes à cautionner les actions et les opinions des membres de la société, lorsque celles-ci, étant inédites et originales, sont susceptibles de soulever l’étonnement et peut-être même la méfiance des concitoyens, en raison de leur spontanéité et de leur créativité même, voir que non seulement elles sont a priori inoffensives et ne subvertissent pas les formes et les valeurs bienfaisantes de la société mais qu’elles peuvent contribuer à leur promotion et à leur perfection et, en raison de cela, contribuer éventuellement au bienfait de l’ensemble et des particuliers. Une déficienceà aucun de ces plans illustre l’imperfection du milieu universitaire.» — Plérôme.

«Au plan moral et juridique, tout procède: soit de l’anarchie de l’amour, qui est la conséquence naturelle de la loi de l’amour qui est le fondement du droit suprême et transcendant; soit de l’amour de l’anarchie qui résulte paradoxalement de l’amour de la loi, dont la caractéristique première est de faire passer la forme de la loi avant la substance du droit.» — Plérôme.

«Le vol est la première manifestation d’une supériorité présumée en ce qu’elle illustre la capacité de soustraire à un particulier, sans son consentement et malgré son déplaisir, des choses en sa possession qui ont le malheur d’être convoitées par l’auteur du larcin. Ainsi, le désir de l’un prend le pas sur le droit à la possession de l’autre et l’impuissance de celui-ci témoigne, devant le fait accompli, de son incapacité, à la fois d’empêcher que se produise l’acte répréhensible, de se défendre contre le contrevenant et de réclamer le retour de son bien. Et bien que la supériorité affichée soit artificielle et symbolique, car on peut lui opposer celle qui se fonde dans une moralité effective et intégrale, elle n’est nullement édifiante ni même digne d’émulation, dès que l’on s’entend sur la désirabilité de respecter le doit à la possession de biens légitimement acquis ou procédant d’un effort à les réaliser concrètement.» — Plérôme.

«L’analogue de l’ignorance, au plan physique, est la pierre qui, étant sise à un endroit inopportun, empêche que ne se réalise l’action de marcher sans que l’on ne trébuche sur elle. Seuls un effort intelligent et l’exercice d’une force exogène peuvent l’obliger à se mouvoir de sorte à ne plus offrir de résistance à la trajectoire qui sans elle s’accomplirait. Face à l’ignorance, au plan métaphysique, l’on doit opposer la lumière de la vérité et la puissance de l’intelligence qui puisse lui permettre de perdre de son opacité et se montrer réceptif aux principes justes et adéquats qui en émanent. L’intelligence conforme à une épistémologie saine et la raison dialectique qui découvre les moyens d’inspirer la conviction par l’ardeur de l’inspiration sont donc au plan de l’esprit les deux disciplines requises pour vaincre l’ignorance alors qu’au plan de la réalisation, la volonté et l’exemples sont les deux moyens pour rendre effective la vérité que la conscience incarne et personnifie.» — Plérôme.

«Dans une société réellement anarchique, c’est-à-dire ne référant à aucun critère moral en dehors de soi pour déterminer la valeur de son action — ce qui est s’identifier à Dieu, puisque seul Celui-ci pourrait constituer le critère suprême d’une action bonne —, seule la police est véritablement libre puisqu’elle a tout le loisir de décider comment elle applique la loi sans être entravée elle-même dans la décision d’agir qu’elle revendique, au nom de la force prépondérante, d’accomplir comme bon lui semble, puisqu’elle se réfère uniquement à sa conscience en posant tout «acte moral».» — Plérôme.

«Toute recherche, dont la finalité est la découverte de la réalité, c’est-à-dire ce qui est, comporte trois étapes: apprendre ce que l’on sait (les opinions scientifiques actuelles); apprendre ce que l’on a déjà su et peut-être généralement oublié (les enseignements passés); conjecturer sur ce qui serait apte à être su (les probabilités scientifiques effectives). La vérité exprime alors l’adéquation entre ce qui fait l’objet de la connaissance et la connaissance effective que l’on en acquiert.» — Plérôme.

«Que vaut une moralité qui demeure ineffective, dès lors qu’elle cesse de s’exercer d’un commun accord et dès lors que la conduite bénéficie d’une impunité en raison de l’ascendant dont se prévaut l’auteur ?» — Plérôme.

«Le destin, dans sa manifestation la plus positive, c’est le juste retour des choses.» — Plérôme.

«C’est un paradoxe de l’existence que celui qui fasse que le bien susceptible de procéder d’une action entreprise puisse n’être pas celui que l’on prévoit du fait que, tout en étant conforme à ses anticipations, il dépasse de beaucoup, en nature comme en qualité, celui qui est souhaité.» — Plérôme.

«On doit quand même vanter l’effort de celui qui, tout en donnant à autrui l’occasion de s’illustre librement, sait bénéficier entièrement des résultats heureux de son action — sauf à céder sur les nécessités qui lui permettront de continuer à apporter sa participation à sa contribution à l’œuvre collective. Autre est le semeur, autre est le moissonneur. Mais peut-il réellement croire qu’un jour, il ne risque pas que se produise un retournement de la situation et qu’il se trouvât lui-même dans le rôle du producteur prolifique dont la puissance du fruit de son effort est quasi-exclusivement réservée à d’autres.» — Plérôme.

«Le parent juste et courageux ne craint pas de s’affirmer devant l’adversité: étant courageuse, la mère, quant à elle, défend les siens en s’interposant; le père intrépide, quant à lui, s’interpose en défendant les siens; étant juste, la mère défend l’innocent en s’interposant entre lui et les caractères iniques qui s’en prennent à lui; et le père, en s’opposant à ces garnements; et s’il arrivait que la défense de l’innocent impliquait en même temps un de ses propres enfants, soit la mère s’interpose entre l’innocent et en sa faveur contre l’enfant fautif, soit elle se place entre son enfant et l’agresseur inique afin de le protéger de ses coups; comme le père défend l’innocent des coups de l’enfant fautif et l’enfant qu’il sait innocent contre les vils fauteurs. Et lorsque la situation est confuse, sans que l’on ne puisse spontanément départager les coupables, les parents prendront le temps d’instruire la situation avant de sévir avec justice et courage en conséquence.» — Plérôme.

«Si l’on reconnaît à un agent attitré de l’État l’autonomie professionnelle qui lui permette de prendre des décisions de vie et de mort, à plus forte raison devrait-on la reconnaître chez un praticien qui accomplit le bien chez autrui, en fondant son action sur une pratique éprouvée et, si jamais elle ne l’était pas, dû à des circonstances extraordinaires, en lui donnant le bénéfice du doute et en n’entravant pas son action.» — Plérôme.

«Toute guerre est symptomatique d’une absence de justice; soit celle que la guerre cherche à corriger; soit celle que, en faisant la guerre, l’on maintient et perpétue. Le défi, pour la conscience lucide et éclairée de l’historien, consiste à distinguer les conditions qui disposent à l’une ou l’autre forme de guerres, en vertu des circonstances qui suscitent leur production.» — Plérôme.

«Ceux qui n’atteignent pas aux mystères profonds de la vie, et qui n’espère pas sincèrement et intensément à les découvrir, sont voués à une existence superficielle en laquelle rien ne comporte réellement de sens et où tout se réalise, soit par essai et erreur, soit en imitant servilement ceux qui passent pour les avoir pénétrés.» — Plérôme.

«C’est une situation intolérable que celle qui, en vertu de constantes sociologiques et psychologiques, voient tous les adversaires s’ameuter et s’acharner contre un particulier alors que ses amis, étant témoins de la scène et ayant la possibilité de s’interposer, assistent plutôt en témoins bienveillants mais neutres à l’action, au nom d’un pacte du silence ou de l’inaction tacite, ou simplement en raison d’un habituation caractéristique d’une société devenue essentiellement comédienne et spectatrice .» — Plérôme.


«L’anarchie est complète lorsque toutes les loyautés sont expirées; lorsque toutes les fidélités sont niées; lors tous les devenirs sont reniés; lorsque toutes les autorités sont déchues; toutes les rétributions sont faussées; tous les principes sont égarés ou refusés; toutes les finalités sont annulées; toutes les vérités sont travesties et, pour que l’on ne puisse pas soupçonner l’instauration d’un tel climat, de manière à créer une situation alarmiste, l’on prend garde de substituer aux ordres légitimes ceux qui en seront le semblant et maintiendront l’illusion de l’organisation sociale intègre et normale. D’où la dystopie.» — Plérôme.

«Toute la sagesse morale consiste à agir selon le devoir, conformément aux situations qui se présentent à l’agent moral. Cela veut dire faire ce que l’on doit quand on doit et s’abstenir de ne pas faire ce que l’on ne doit pas quand on ne doit pas. Le contraire serait de faire ce que l’on ne doit pas faire quand on ne doit pas et s’abstenir de faire ce que l’on doit quand on doit.» — Plérôme.

«En supposant l’existence d’un monde décadent, pourrait-on imaginer une université qui puisse être immunisée contre cette régression culturelle et contenir ne son sein une culture intacte et éventuellement séminale, pour instaurer, lorsque cela sera propice, de meilleurs temps à venir ?» — Plérôme.

«Les lois de la nature, les lois du corps, les lois du cœur, les lois de l’esprit, les lois de la société, les lois de la culture et les lois de la morale: tels sont les sept genres de lois que tout homme est appelé à connaître, dans l’éveil de sa conscience et sa progression sur la voie de la sagesse.» — Plérôme.

«Une tactique pseudo-scientifique qui mène à des résultats non scientifiques: redéfinir le phénomène inconnu étudié en des termes réductionnistes mais familiers et alléguer l’impossibilité de son existence en utilisant une méthodologie usuelle, mais sans pertinence à la chose étudiée, en raison de la fausse représentation que l’on en fait.» — Plérôme.

«Comme la faculté politique de l’homme s’exprime, en bien ou en mal, sur le terrain de la force physique et de l’activité transformatrice, l’illustration politique de la femme s’effectue au plan de la psychosexualité et de l’établissement des relations signifiantes qui en sont la fin et la conséquence.» — Plérôme.

«Quatre qualités ou conditions sont requises d’une solution politique pour qu’elle devienne réalisable: qu’elle soit intelligente, en découvrant ce qui en définit l’excellence, eu égard à la société et à son histoire; qu’elle soit pratique, en identifiant la meilleure approche qui puisse assurer qu’elle se réalise effectivement; qu’elle soit acceptable à l’ensemble de la société à laquelle elle s’adresse et estimée par elle, de manière désintéressée, comme étant fort convenable; et qu’elle recrute la volonté et la résolution requises pour mettre en place les mesures adoptées, peu importe le coût équitable qui en résultera pour tous ceux qu’elles concernent, en raison du bien qui en résultera pour la collectivité.» — Plérôme.

«S’il est vrai qu’il est une chose que l’on ne peut hâter et que cette chose se nomme le temps, la question se pose maintenant de savoir ce qu’est cette chose ainsi désignée.» — Plérôme.

«Tout État requiert, non seulement de reconnaître et d’accréditer certains de ses membres pour son succès, qui n’est nul autre que sa capacité démontrée de rencontrer son idéal collectif et de progresser sur le terrain de l’histoire, mais encore de blâmer ceux-là parmi ses membres pour son insuccès à réaliser les fins qu’il se propose et à gratifier l’idée qu’il possède de lui-même.» — Plérôme.

«Un État ne saurait prétendre à l’excellence si, en quelque manière avouée ou tacite, il cautionne le mal, c’est-à-dire s’il admet comme étant légitime la criminalité, justement entendue, qui s’accomplit éventuellement en faisant usage des formes acceptées de la loi.» — Plérôme.

«Préconiser la souveraineté du peuple sous sa forme radicale, c’est-à-dire à l’exclusion du droit divin, c’est arroger en son nom et pour lui tous les droits qui reviendraient à Dieu seul et qu’en Son nom et pour Lui, la société croyante revendiquait en toute sincérité et bonne conscience» — Plérôme.

«Tous veulent que prévalent les formes de la justice: certains pour faire le plus grand bien possible; d’autres pour en déroger et certains plus que d’autres s’en éloigner.» — Plérôme.

«Peut-on désirer la liberté, non pas afin de vivre pleinement et de la manière la plus bienfaisante la vie, mais que pour mieux choisir sous quelle férule devoir s’incliner et, ce qui est pis encore, obliger autrui à s’assujettir ainsi.» — Plérôme.

«Même en admettant — ce qu’il resterait à démontrer — que la Création fût un principe immanent à l’univers, de sorte que celui-ci fût capable de se régénérer à l’infini, seul un principe transcendant serait apte à expliquer la causalité infinie de cet univers qui n’est jamais complètement détruit ni n’échappe au cycle de nouvelles apparitions. Car la vie, qui est un fait de l’univers phénoménal, comme aussi l’esprit qui en illustre la culmination, ne sauraient trouver une explication adéquate de leur existence, à l’intérieur du modèle strictement matérialiste et déterministe de la physique théorique, en raison du principe qui veuille que du genre moindre ne saurait surgir ce qui en est un genre plus accompli et parfait.» — Plérôme.

«La valeur d’une idée générale, une fois que son application est entrée dans les mœurs collectives, devient à ce point banalement évidente et son usage tellement nécessaire que l’on se figure qu’elle a toujours existé, oubliant alors souvent qu’elle a une histoire, qu’un jour elle fit l’objet d’une découverte et que la société est redevable à un premier concepteur de l’avoir trouvée et adapté son utilisation aux situations et aux circonstances qui la requièrent.» — Plérôme.

«C’est une forme que prend la barbarie que d’attribuer à quelqu’un une valeur en se fondant sur les critères de l’apparence et de l’avoir plutôt que sur une juste appréciation de l’être et de la vertu de la personne .» — Plérôme.

«Vue l’inspiration divine dont ils procèdent, les trois livres de la Révélation, la Bible hébraïque, le Bible chrétienne et le Coran ne doivent pas, au nom du principe de l’unité de la Vérité, se contredire quant au message transcendant essentiel qu’ils transmettent et, lorsqu’il existe une apparence de contradiction dans leurs textes respectifs, ceux-ci doivent pouvoir se réconcilier en invoquant une forme supérieure que prend la vérité, dont la dérogation que l’on en fait serait au fondement de cette divergence significative et serait la raison de sa production.» — Plérôme.

«Rien n’est plus doux que la vérité qui, dans la pureté de expression, nous avantage. Car dans son sens le plus parfait, la vérité affirme ce qui est, sans égard pour l’avantage ou le désavantage que quiconque puisse en retirer. Et pour certains, telle est la vérité, qui dit ce qui est, alors que pour d’autres, elle représente, dans sa conception, ce qui est avantageux pour soi. En contrepartie, le mensonge — ou la fausseté — affirme ce qui n’est pas (alors que ce qui n’est pas n’est pas ce qui est), toujours pour s’avantager, ou à tout le moins avantager quelqu’un, ou une situation en général. Or cette pragmatique, qui fonde une grand nombre de pratiques quotidiennes et usuelles, est peut-être la plus courante de toutes les pratiques épistémiques et celle qui prétend satisfaire le plus les consciences morales. Et elle est singulièrement égoïste, car elle se concerne uniquement avec les avantages immédiats qu’elle procure, sans s’inquiéter ni du bien qu’elle pourrait causer, en anticipant sur l’avenir et en réglant sa conduite sur celui-ci, ni du tort qu’elle cause, en masquant plus ou moins complètement, d’une manière intéressée, ce qui est, lorsque cela est, ou ce qui n’est pas, le cas échéant. Aussi est-elle la position épistémologique au fondement de la position amorale et de la suffisance ainsi que de nombreuses complaisances artificielles et artificieuses.» — Plérôme.

«L’argent, en tant qu’il représente le moyen neutre de la réalisation de tous les désirs, quelles qu’en soient la valeur et la nature, devient alors l’ersatz de tous les idéaux et par conséquent la planche de salut de ceux qui n’en possèdent aucun, ou sont inspirés par des idéaux présents seulement sous leur forme élémentaire, peut-être en attendant qu’ils s’en découvrent ou qu’ils s’en forment.» — Plérôme.

«L’ordre que ses fondateurs et ses dirigeants imposent à une société, au nom de l’idéal que chacun de ses membres serait susceptible de rencontrer, afin d’assurer à la fois sa conservation, sa diffusion et sa perpétuation, est non seulement le reflet de valeurs qui assureraient ces trois actions mais en même temps le critère d’une adjudication par laquelle chacun est estimé rencontrer les conditions de leur succès.» — Plérôme.

«L’erreur sociale ne consiste pas tant à s’éloigner du droit chemin qu’à heurter l’opinion que l’on s’en fait généralement, compris dans le sens étroit de ce qui peut compromettre — mais non pas nécessairement exclusivement — une position avantageuse, indépendamment de la valeur qui puisse l’avoir procurée à son occupant .» — Plérôme.

«Il est difficile de savoir combien de détresses psychologiques sont dues à la négation de l’histoire et des forces de conditionnement et de détermination que représentent celle-ci sur l’état général de la personne, d’autant plus qu’elle n’est pas uniquement le fait d’un choix individuel, sous la forme d’une amnésie que celle-ci s’impose, peut-être pour mieux se protéger contre les peines insupportables qu’elle ressent immédiatement, mais qu’elle est devenue une option sociologique, généralisée à l’ensemble de la société, de la culture et parfois même la civilisation, qui consiste à sélectionner ces mémoires collectives dignes d’être retenues par les consciences individuelles et à reléguer au plan de l’inconscient collectif celles que l’on choisit d’ignorer et de délaisser.» — Plérôme.

«Le malheur, dans la pratique de la politique, c’est que tout semble reposer sur l’apparence immédiate et l’interprétation superficielle qu’elle est susceptible de recevoir. En cela, elle ressemble fort au théâtre où le fait accompli devient la mesure essentielle du spectacle et de l’impression que laisse celui-ci sur la conscience du spectateur.» — Plérôme.

«Devant tous ceux qui le convoitent, en raison des avantages qu’ils espèrent en retirer, le plus grand défi de l’autorité qui détient en effet le pouvoir est de le conserver. En admettant qu’un certain désintérêt puisse présider à son exercice, plutôt que simplement la jouissance du prestige et des avantages qui l’accompagnent, c’est-à-dire en vue du bien social effectif qui en résulte pour les acteurs sociaux, la question de le conserver se transpose au plan moral, et non pas uniquement au plan réel.» — Plérôme.

«La grande question qui se pose à l’idéologie libérale consiste à justifier les mesures et les efforts requis afin de produire les changements nécessaires dans les esprits et dans le corps social; quant à l’idéologie conservatrice, elle est de savoir ce qui, dans les formes culturelles de la pensée et les formes organisationnelles du corps social, vaut la peine que l’on y investisse énergie et puissance, intelligence et effort, pour qu’ils se conservent, se diffusent et se perpétuent.» — Plérôme.

«Avant un savoir avéré, toutes les hypothèses, même les plus justes, se valent.» — Plérôme.


«Aucune évidence existe de ce que l’on réussit à prévenir: car comment saurait-on que, en l’absence d’une intervention, tel effet se préparait dont l’issue était certaine, si l’action qui l’empêche produit l’évidence d’une chose autre que son actualisation, et comme parviendrait-on à distinguer cette situation de celle où l’issue anticipée ne se serait pas réellement produite, indépendamment de l’application du remède préventif, en raison d’avoir procédé d’un jugement déficient ou fautif.» — Plérôme.

«L’atomisation de la société est le nécessaire développement procédant d’une incapacité généralisée à viser et à atteindre à une conception une, universelle et éternelle, de la réalité, autant sous sa perspective actuelle que sous cette qui couvre ce qui fut et ce qui sera, et de participer adéquatement et complètement aux principes et aux finalités qui en procèdent.» — Plérôme.

«La nécessité a cette puissance qu’elle est imparable dans sa constance et dans la régularité avec laquelle elle détermine les occurrences qui en sont l’évidence; mais elle a cette faiblesse qu’elle est passible de se voir transcendée par l’observation que l’on en fait, par l’extraction intellectuelle des lois qui en gouvernent l’expression et par l’usage intentionnel possible des objets qu’elle détermine à l’intérieur d’un espace hypothétique qui rend possible, la délibération, la conjecture et l’action effective finalisée de la conscience.» — Plérôme.

«Un paradoxe actuel: plus ça change, plus ça reste pareil; un paradoxe du futur: il faut que ça change, pourvu que ça reste pareil.» — Plérôme.

«Le principe de la sagesse millénaire «Ne rien désirer pour être entièrement comblé» trouve sa contrepartie et son contraire dans le principe de la sagesse commune qui veuille que l’on doive «Tout désirer pour s’assurer que l’on soit adéquatement comblé, préférablement dans le sens du désir exprimé».» — Plérôme.

«Certains se contenteront de vivre en se défendant de n’être pas ce que faussement l’on prétendrait — et plus subtilement l’on intimerait — qu’ils sont plutôt qu’être positivement ce qu’ils sont effectivement.» — Plérôme.

«L’oppression est la tactique qui consiste, pour un être politique, à défendre un état acquis contre tout ce qui pourrait l’en déloger et elle est a priori amorale en ce qu’elle s’exerce spontanément, comme procédant d’une disposition à la préservation de soi, ancrée dans la biologie, d’une manière qui est indifférente à la moralité des causes qui justifient ou condamnent cette intrusion. Par ailleurs, dès lors qu’elle est utilisée afin de préserver une position moralement insoutenable, ou encore une situation qui s’est fondée sur une action immorale pour l’acquérir, l’on peut affirmer alors qu’elle opère sa justification, voire douteuse, à un plan qui engage le report à un ou plusieurs critères appartenant au règne de la moralité. C’est que, pour l’essentiel, l’homme est une personne morale qui, même lorsqu’il déroge à sa nature, se définit en tout temps comme la réalisant ou en déviant.» — Plérôme.

«Un ordre politique qui fonde sa légitimité uniquement sur le désordre social et sa capacité à lui donner un semblant de respectabilité a tout intérêt à le perpétuer, sans qu’il n’en paraisse ainsi, ce qu’il réalisera en ignorant quelle en est l’essence, en n’élucidant pas les principes qui la fondent et la maintiennent, en ne s’évertuant pas à en appréhender la fausseté et en ne s’attaquant à à celle-ci en la dénonçant.» — Plérôme.

«Si l’on se sent légitimé d’affirmer que la possession de la vertu est sa propre récompense, peut-on également dire que la démonstration du vice est son propre châtiment ? Et au nom de quel principe l’une ou l’autre de ces affirmations seraient-elles justes ?» — Plérôme.

«La contrainte est une qualité existante à l’intérieur de tout système organisé et elle résulte de la tendance qu’elle manifeste à se maintenir dans son état, en produisant une cohésion qui, en exerçant indifféremment la force de son action sur l’ensemble de ses éléments constitutifs, les oblige dans le sens de cette finalité plutôt que dans celui de sa déliquescence, de sa dissolution ou de sa cessation. Chez le vivant, pour qui la conscience est une faculté dont l’activité repose sur une perception sensible et cognitive, la contrainte peut prendre l’aspect d’une harmonie, ou d’une oppression, selon qu’elle s’exerce afin de favoriser ce maintien ou de le contrarier, conformément à une nature qui en définit, phylogéniquement et/ou ontogéniquement, l’essence et la finalité. Ainsi, selon que les traits propres à l’espèce comme les qualités propres à l’individu sont susceptibles de se préserver et de s’épanouir, toute expérience sera perçue et conçue comme étant soit harmonieuse, soit oppressive. Et puisque la phylogénie, étant une nature constituée, s’avère plutôt déterminante alors que l’ontogénie constitue un facteur d’adaptation et de transformation, toute harmonie comme toute oppression soit seront respectueuses des lois de l’espèce et de la liberté individuelle, soit défieront pour celle-là les nécessités de l’espèce ou étoufferont, pour celle-ci, les possibilités relatives à la liberté de s’exprimer. D’où il en résulte que l’état idéal, pour l’humanité, sera l’effet d’un équilibre constant entre les forces contraignantes de la nécessité et les énergies salutaires de la liberté, de manière à créer en chacun un état d’harmonie qui signifie que l’on y est parvenu, autant en vue de la continuité de l’espèce que de la réalisation de l’individualité.» — Plérôme.

«Paradoxalement, l’ordre politique et social devient le visage de l’anarchie lorsqu’il déroge des idées transcendantes du bien, du vrai et du beau, dans le sens de représenter un ordre exagérément strict et sévère, et d’autant plus que cette dérogation sera profonde et généralisée.» — Plérôme.

«Comme il est facile de se décharger de ses responsabilités en faisant reposer sur les épaules d’autrui et de leur reprocher ensuite qu’il n’ai pu adéquatement les accomplir, pour une variété de raisons, parmi lesquelles la surcharge résultant de responsabilités non sollicitées, mais dont il serait néanmoins tenu responsable.» — Plérôme.

«Une société ou chacun se veut souverain et personne un sujet est une société en laquelle l’individu se déresponsabilise allègrement au nom d’une dignité réelle ou fictive.» — Plérôme.

«L’oppression décrit les mécanismes, les tactiques et les approches par lesquelles une idéologie ou une doctrine prédominantes, émanant de la pensée d’un peuple, d’une culture ou d’une religion identifiables, impose ses principes et ses préceptes à un ensemble social; la répression, ceux par lesquels les agents politiques, chargés d’en faire la promotion, contrôlent et châtient les dissidences spécifiques ainsi que les acteurs sociaux qui en sont les propagateurs.» — Plérôme.

«Deux instincts semblent coexister à l’intérieur des conceptions formulées pour cerner cette énergie avec laquelle la vie s’implante et se maintient: la volonté de vivre et la volonté de puissance. En un certain sens, ils sont complémentaires et se muent l’une en l’autre, comme lorsque la vie se doit d’exercer une influence prépondérante sur le milieu, afin d’assurer son maintien et sa perpétuation devant un péril qui, émanant du milieu, la guette. Mais en d’autres, ils sont antinomiques, comme lorsque la puissance réclamée sur le milieu devient un facteur de sa destruction et une forme oppressive pour les espèces vivantes, et jusque pour ses propres congénères. Ainsi, il serait inexact d’identifier ces deux concepts et de voir en eux des notions interchangeables. Comment alors doit-on les concevoir et les distinguer, de manière à appréhender en quoi les idées qu’ils recouvrent peuvent recevoir une reconnaissance légitime, utile à une compréhension adéquate de l’expression positive de la vie.» — Plérôme.

«Si grande que soit la promesse, si prometteur que fût celui qui donne tout à espérer, autant quant à ses intentions qu’en raison de son talent, c’est la réalisation de la promesse qui doit être la cause de la réjouissance et c’est la compétence de la bonne foi individuelle, ayant servi à la remplir, qui doit être récompensée.» — Plérôme.

«Les ravages d’une révolution se font sentir bien après l’événement et compromettent souvent en premier lieu la fibre morale d’un peuple, non pas uniquement en raison des atrocités perpétrées mais aussi parce qu’elle s’en prend d’abord aux plus vulnérables de la société, non seulement en raison d’une capacité à faire prévaloir leur droit à l’existence, mais aussi parce que leurs hautes convictions morales les empêcheront d’utiliser la vilenie afin de parer à la vilenie.» — Plérôme.

«La guerre est souvent, pour les parties en présence, l’occasion d’oublier les principes les meilleurs qui animent leur conscience collective pour redécouvrir, au bout d’un certain temps, marqué par la souffrance et la désolation, autant celle que l’on cause que celle que l’on subit, en quoi ils étaient dignes d’estime, méritoires et valables.» — Plérôme.

«Toute la prudence consiste à savoir faire quand il le faut et à ne pas faire quant il ne le faut pas; et l’imprudence, à ne pas faire quand il le faut et à faire quant il ne le faut pas.» — Plérôme.

«L’on oublie trop souvent que, lorsqu’une personne souffre, c’est soit qu’elle ne peut échapper à la souffrance, en raison de circonstances contraignantes, soit qu’elle ne le veuille, pour des raisons morales, ou soit qu’elle ne le sache, pour des raisons intellectuelles et rationnelles.» — Plérôme.

«L’intérêt porte souvent à définir les idées métaphysiques et abstraites — telles l’amour, la liberté, le bonheur et la vie — de manière à satisfaire une conception de l’existence qui soit favorable à celle qui prévaut déjà à l’intérieur de la sphère habituelle de l’expérience.» — Plérôme.

«L’image traditionnelle nous représente l’astrologue, distrait par son art, comme étant englouti par un puits qu’il ne sait éviter, mais n’eût-il pas valu mieux pour lui si, en raison de sa distraction, il se fût au lieu heurté le nez contre un obélisque ?» — Plérôme.

«Lorsque le mobile existentiel — qui est une volonté de vivre — prime sur toute autre considération, au profit de la vie instinctive de l’homme, celui-ci soumet toute son activité — sa pensée, sa parole, son action — à cette finalité, au détriment des valeurs transcendantes qui assurent sa perfection, c’est-à-dire la qualité qui reflète sa réalisation optimale, telle qu’elle est susceptible de s’inscrire à l’intérieur de ses virtualités phylogéniques et ontogéniques. Ainsi, la recherche du bien, qui se conçoit subjectivement comme la moralité et objectivement comme le droit, devient-elle une culture de la normalité et de la légalité; la recherche du vrai, subjectivement la sagesse et objectivement la connaissance, devient-elle une culture de la mythologie et l’empirisme scientifique; et la recherche du beau, subjectivement l’esthétique et objectivement la création, devient-elle un culture de l’historicité et du théâtre, de la production et de l’utilité. Ces oppositions en viendront ultérieurement à culminer, d’un point de vue subjectif, à celle qui existe entre le bonheur et le plaisir, et d’un point de vue objectif, entre la bonté manifeste et ce qui n’en est que l’apparence, la mimique et l’approximation plus ou moins exacte.» — Plérôme.

«L’idéologie est concernée par ce qui devrait être et le droit par ce qui doit être, mais toujours en vue de l’être dont l’existence est estimée, non seulement désirable, mais encore nécessaire. De sorte qu’une opposition au devoir-être, quant à l’actualité, ou au devrait-être, quant à l’avenir, ne peut légitimement s’opérer qu’en fonction d’un être encore plus essentiel et nécessaire, dont la conservation, la diffusion et la préservation apparaissent comme étant vitales, en vertu de son éminence et de son importance, objectivement déterminées par une raison compréhensive et parfaite et subjectivement appréhendées par une intelligence pénétrante et sage.» — Plérôme.

«En refusant d’admettre la connaissance qui échappe à son entendement, ou plutôt à l’absence de l’entendement qui est la sienne, l’ignorance en est le fossoyeur; et en niant que cette connaissance fût même possible, elle en est l’assassin. Et le tout de cette action funeste se produit passivement, c’est-à-dire qu’aucun effort positif à définir la connaissance que l’on tue n’est déployé pour la soumettre à son action. Il suffit seulement qu’elle surgît — spontanément, c’est-à-dire aléatoirement, ou intentionnellement, dans le cadre d’une recherche exploratoire, par exemple — pour échoir sous l’ombre de sa triste censure. Voilà pourquoi l’on compare la vérité à un germe qui, même s’il est enterré, est destiné à éclore et à reprendre vie. Car la connaissance vraie est porteuse de son propre principe de conservation et de préservation qui fasse que, même en étant couverte du voile de l’ignorance, elle arrivera tôt ou tard à floraison et parviendra alors à offrir au passant ses fruits.» — Plérôme.


«Le principe démocratique se fonde sur un emphase sérieux porté sur la dimension immanente de l’existence et de l’expérience, alors que l’essentiel de la piété humaine est centrée sur l’égard dû au prochain que l’inégalité de la répartition des talents et des dispositions exhausse et constitue en force unique, digne d’être reconnue, de la durée ainsi que l’intensité de l’énergie vitale et de la qualité des expériences vécues.» — Plérôme.

«Une argumentation, si serrée et si substantielle fût-elle, a-t-elle jamais changé l’opinion d’un interlocuteur, lorsqu’elle est solidement ancrée sur l’expérience de nombreuses années et nourrie continuellement par elle, de sote à constituer en lui un préjugé profond et invincible.» — Plérôme.

«Pour l’opinion commune, la providence se manifeste à travers le bien qu’elle crée et qu’elle suscite et elle prend un caractère personnel, lorsque la bonne fortune qu’elle occasionne distingue le particulier et l’identifie comme étant né sous une bonne étoile. Mais en réalité, et même si la bonté du sort puisse en exprimer l’essence d’une manière privilégiée, ce n’est pas tant la bonté qui caractérise la Providence que la justice sur laquelle elle illustre sa bonté et sa grâce, pour ceux qu’elle estime méritoire, et qu’elle les retienne, pour ceux qui n’en rencontrent pas la faveur.» — Plérôme.

«Certains voient en la perfection l’expression d’une aliénation par laquelle la personne devient radicalement différent de ce qu’il fut et cela jusque dans son essence alors qu’une conception alternative de la perfection verraient en la personne ainsi achevée l’exemplaire de la plénitude de son essence et de ses virtualités, telles qu’elles existent depuis toujours en elle, sans qu’elle ne soit parvenue à les réaliser au point suprême de leur possibilité.» — Plérôme.

«Être un homme, c’est-à-dire représenter l’archétype de la virilité, ce n’est pas censé être l’excuse que l’on se donne pour cultiver l’inconscience et agir suivant cet état déficient.» — Plérôme.

«On ne saurait se montrer plus cultivé ou plus civilisé qu’autrui autrement qu’en l’étant réellement et constamment.» — Plérôme.

«Si l’on conçoit que tout se dise et que rien ne s’entend, c’est-à-dire que rien ne se révèle à l’intelligence, soit spontanément, soit suite à un effort qui porte à comprendre, quelle place fait-on alors à l’ineffable et à l’incompris, en tant qu’ils sont les incitations à un investissement qui permette de pénétrer les secrets dont ils sont le voile, sans qu’autrement ceux-ci ne se laissent apercevoir à l’esprit curieux ?» — Plérôme.

«Une vision égocentrique de la réalité: affirmer tout ce qui avantage subjectivement l’individu et nier pour lui tout ce qui le défavorise, peu importent les conséquences pour l’avenir d’autrui et de l’ensemble social, pour la constitution axiologique de la réalité et pour les directions qu’elle incline délibérément à prendre, autant pour soi qu’en vue de la collectivité.» — Plérôme.

«Le paradoxe de la guerre, c’est qu’elle consiste en une rupture avec la moralité au nom d’une moralité que l’on défend et que l’on poursuit à travers l’action que l’on mène par son entremise.» — Plérôme.

«La seule liberté que l’homme peut légitimement revendiquer — celle que la conscience définit pour elle-même et celle qui est définie pour elle — est celle qui consiste à accomplir son devoir, entendu dans le sens de réaliser, par ses pensées, ses paroles et ses actions, les trois idées transcendantes du vrai, du beau et du bien.» — Plérôme.

«Aucune nation civilisée ne saurait prétendre accorder une suprématie de la force sur le droit, ce qui serait à toutes fins pratiques nier son pouvoir de former les actions en vue de réaliser un idéal qui en garantisse le bien comme elle ne saurait fonder l’usage de la force sur autre chose qu’un principe du droit dont la continuité serait susceptible d’être défendue devant un tribunal impartial, constitué par des consciences éclairées.» — Plérôme.

«Toute usurpation suppose le meurtre, réel ou figuré, de l’individu auquel l’usurpateur se substitue.» — Plérôme.

«Tels sont ceux qui refusent toute compromission de leurs principes et de leurs vues que pour mieux imposer aux autres ceux-ci, sans discuter ni concéder quoi que ce soit, de la manière la plus intransigeante qui soit, et sans se référer, pour les fonder et les justifier, à des théories plus vastes et plus compréhensives.» — Plérôme.

«Y a-t-il plus insidieux et plus subversif que l’emploi de la lettre de la loi à des fins qui détruisent l’essence, l’esprit, l’intention et le principe du droit ainsi que la valeur de la justice qui par lui est servie ?» — Plérôme.

«Tels sont ceux qui parviennent à la compréhension des plus hauts principes moraux afin de mieux encore en faire une application dans leur expérience quotidienne; et tels sont ceux qui assimilent cette connaissance pour encore mieux s’y soustraire et s’opposer aux préceptes qui en découlent en lui substituant leur volonté propre.» — Plérôme.

«Lorsque l’on sacrifie l’autorité en matière intellectuelle aux conceptions personnelles, l’on accorde à toutes celles-ci un statut équivalent, malgré qu’elle puissent contredire, outre le principe de vérité, le principe de l’identité. Mais un danger plus grand encore guette la relativisation des doctrines et des opinions: celui de se contenter, au nom du droit qui serait censé émaner de ce modus vivendi, une autorité médiocre, se fondant sur une vérité partielle et inférieure, qui cherche néanmoins à maintenir son ascendant malgré qu’elle dût sacrifier la justice distributive, qui consiste à savoir reconnaître la valeur intrinsèque des choses et à leur donner l’occasionner de rayonner de faire bénéficier les consciences de ses principes nobles et édifiants.» — Plérôme.

«Au droit subjectif du bien-vivre s’oppose le droit objectif de vivre-ensemble, et que chapeaute, tous les deux, la valeur de la justice qui puise à ces mêmes sources, par le devoir de veiller à un bien-vivre qui soit à la fois méritoire et équitable et par le désir, fondé sur la bienveillance et la charité, de voir l’ensemble de la société, ainsi que chacun de ses membres, profiter de ce bien-être, conformément à son entéléchie, au mouvement progressif que commande sa nature, dans un effort de conservation, de développement, de perfection et de diffusion, auquel chacun participe, suivant ses possibilités naturelles et ses dispositions morales, entendu dans le sens le plus élevé et édifiant de ces termes.» — Plérôme.

«Si est encore difficile de séparer adéquatement, dans la pratique qui les illustre, les catégories morales transcendantes (le bien et non le mal; le vrai et non le faux; le beau et non le laid), encore est-il plus ardu de reconnaître les consciences qui, par les actions qui les définissent, sont susceptibles de leur appartenir, et surtout lorsque, malgré les apparences, elles actualisent en réalité leur contraire.» — Plérôme.

«Comme joue la vierge offensée celle qui plaide l’innocence, avec tout l’artifice d’une feinte accomplie, pour mieux se voir disculpée d’avoir séduit qui lui était interdit; comme joue la victime celui qui, ayant accompli un coup bas, et signifié une réaction qui le lui signifie, se plaint d’avoir été injurié, sans cause ni motif.» — Plérôme.

«La croyance fondamentale, lorsque l’on épouse le principe démocratique, c’est que la conscience du peuple, étant fondée sur une innocence originelle et primitive, optera toujours, lorsque la liberté lui est laissée de s’exprimer, pour une position commune qui servira à la fois le bien de l’ensemble et le bien-être des particuliers. D’où l’importance que prend la constitution, dans un État où règne cet optimisme, en tant qu’elle garantira toujours l’application droite des principes qu’elle formule, pourvu qu’ils soient sains, que leur interprétation soit adéquate et que cette illustration de la conscience puisse se faire sans entrave afin de produire l’effet idéal souhaité.» — Plérôme.

«Le secret est peut-être la denrée la plus précieuse, en raison des transformations qui peuvent résulter de sa divulgation et qui appartiennent à l’intimité qui est à sa source. Voilà sans doute pourquoi tellement d’effort est dépensé à le recueillir et parfois même à violer les droits de l’individu dont on soupçonne qu’il pourrait détenir un ou plusieurs secrets importants et éventuellement rentables, quant aux applications que l’on pourrait en faire.» — Plérôme.

«Les deux sources de la connaissance et de l’expérience subjective qui sert à l’édifier: les sens et la mémoire, ce que l’on apprend immédiatement et ce qui se sait implicitement. Ceux-là sont conditionnés par l’actualité et constituent la matière de celle-ci, par les expériences nouvelles qu’elle fait ou les intuitions nouvelles qu’elle formule des expériences connues, comme elle met à contribution ses acquis, en se référant à des conceptions et à des idées antérieures, préalablement constituées. Les secondes privilégient donc le passé et recrutera, autant pour la mémoire particulière que pour la mémoire collective, des souvenir qui remonteront aussi loin dans le temps que l’y autorise l’âge de l’âme ou des archives de la civilisation et qui eux aussi feront l’objet de découvertes (comme l’on aperçoit pour la première fois une vérité) et de redécouvertes (comme l’on a pu en oublier le contenu et l’actualité), d’interprétations et de réinterprétations. D’où les deux manières principales de concevoir le rapport de la conscience au monde: l’idéalisme qui puise à la mémoire et impose ses images et ses concepts sur le choses et l’empirisme qui se fonde sur les données sensibles de la réalité afin de constituer les images et les concepts qui habiteront dorénavant la conscience qui sait. Et les deux manières d’être qui caractérisent tantôt le sujet existentiel, lorsqu’il met à contribution ses connaissances dans les relations vivantes qu’il entretient avec le monde et tantôt le sujet épistémique, lorsqu’il vit dans son rapport au monde de nouvelles occasions d’en produire et d’en perfectionner une vue théorique.» — Plérôme.

«Le sauvage est celui qui est éloigné de la plénitude du principe de la civilisation, ne le réalisant que très imparfaitement et incomplètement, en raison de l’ignorance qu’il en a des manifestations et des représentations possibles; le barbare par ailleurs est celui qui, ayant été exposé aux formes de la civilisation et en ayant goûté les fruits, n’en comprend que l’utilité, dans les réalisations qu’il en accomplit et dans les formes qu’il en reproduit, sans en apercevoir le caractère et l’essence véritables ni en apprécier les raisons fondamentales et profondes.» — Plérôme.

«Selon une conception dualiste, la moralité cherche à définir le plus haut idéal qu’il est raisonnablement possible à l’homme d’atteindre, en ne lui supposant rien d’autre qu’une nature accessible aux sens physiques, et elle trouve sa justification dans la vie des grands hommes; la religion quant à elle présuppose l’existence d’une réalité surnaturelle et d’une nature divine, présente en l’homme, laquelle l’autorise à définir pour lui-même le plus haut idéal possible auquel il peut aspirer, conformément à cette dimension surnaturelle dont les récompenses promises à une vertu éprouvée avec succès dépassent en générosité et en ampleur celles que la nature peut permettre d’espérer et propose, en justification de cette croyance, la vie d’hommes exceptionnels dont l’exploit essentiel fut de préserver intacte une vertu, malgré tous les obstacles et tous les empêchements dressés sur son chemin pour l’ébranler.» — Plérôme.

«La politique amorale se définit par l’art de l’appropriation maximale, à des fins exclusivement partisanes, la première desquelles est sûrement l’intérêt particulier, de biens qui intéressent tous les plans de la vie en société, de la vie familiale à la vie économique, politique, culturelle et religieuse de l’ensemble.» — Plérôme.

«Dans l’idéal, le premier effet d’une formation intellectuelle s’exercerait et se ferait sentir sur l’état social, en ce que la connaissance de chacun contribuerait à la perfection du milieu et seule l’ignorance, résultant d’un savoir incomplet et toujours apte à se construire, expliquerait que l’on dusse intervenir afin de rectifier les problèmes qui en résulteraient et qui ne seraient en définitive que des cas exceptionnels, devenus aussi rares que le savoir collectif est grand. Une telle compréhension, si juste fût-elle quant à son principe, qui conçoit le bien comme étant un état idéal dont la perfection est réalisable, puisqu’elle est susceptible d’être imaginée, peut s’avérer illusoire cependant, si l’on omet de considérer que non seulement l’état de l’ignorance puisse être simplement une donnée, accidentellement et fortuitement produite, mais qu’elle puisse résulter à la fois d’une inertie, d’une condition qui résiste à tout changement au nom d’une idéalisation de l’état qui la procure et d’une manifestation qui est celle d’un état fondamental qui, étant caractérisé par une absence de perfection, du point de vue de l’idéal qui définit l’essence de cet achèvement, puisse en défendre la préservation et le maintien, ainsi que sa continuité dans le temps et dans l’espace, au nom d’une entéléchie qui devient alors, par son existence même, la justification de sa présence et de son apparence. Ainsi, s’il advenait qu’il fût estimé indésirable, on seulement doit-on le considérer tel en raison de nier un état de perfection anticipé et jugé souhaitable, mais encore en vertu de manifester une viciation et une nature qui est en soi radicalement mauvaise, et pour cette raison indigne de prétendre à l’existence.» — Plérôme.

«Il y a sûrement l’évidence d’une corruption majeure et sérieuse des forces économiques, sociales, culturelles, politiques et religieuses lorsque l’on établit implicitement, de fait sinon de droit, une équivalence pratique entre la rectitude morale et la «bonasserie».» — Plérôme.

«La principale forme que prend la justice sociale est la reconnaissance en autrui du droit à l’authenticité personnelle et à la responsabilité morale.» — Plérôme.

«Ceux qui refusent de considérer le passé, et d’en approfondir les événements, ainsi que leurs conséquences, au nom de l’échéance qu’il est censé représenter, sont ceux qui vivent véritablement enfermés à l’intérieur des confins de son influence, car ils sont immanquablement et invariablement attirés par les vides et les manques que celui-ci laisse à leur insu dans leur vie et qui demandent à être comblés alors qu’en étant devenus conscients, et les pouvant identifier, l’intelligence parvient à en éviter les pièges et à parer à l’attraction fatale laissée sur eux, n’étant pas surpris de les rencontrer ni à devoir opposer à leur séduction les forces de la volonté qui en neutralisent les dangers.» — Plérôme.

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