[Depuis le 28 décembre 2017, avec mises à jour périodiques. — Since December 28th 2017, with periodical updates.]
«Le piège de l’écriture, c’est que, le propos énoncé s’adressant à une situation qui le suscite ou qui le motive, et donc trouvant en celle-ci l’entièreté de sa justification immédiate, voire que les termes les plus généraux et les plus abstraits le caractérisent, pour en illustrer les leçons qui s’en peuvent dégager, l’on puisse non seulement perdre de vue le sens originel qu’il ait pu communiquer, mais encore lui conférer un sens nouveau et inattendu, informé par les complications qui se dégagent d’une actualité sur laquelle on le superpose et pour lesquelles il cherche à lui apporter un éclairage suffisant et adéquat.» — Plérôme.
«Le problème capital de la philosophie est celui du rejet, du déni ou du refus de la sagesse: non pas de celle que l’on tient subjectivement pour telle, sans qu’elle ne possède effectivement un caractère universel ou éternel; non pas de celle que l’on prétend objectivement être telle, en raison de son utilité sociale ou de sa valeur pragmatique au plan politique; mais de celle qui, puisant à une science philosophique millénaire, dont les praticiens sont des penseurs éminents et des sages éprouvés, offre à la conscience de ceux qui la recherchent des principes et des vérités qui sont incontestables autant qu’ils sont certains, vrais et accomplis.» — Plérôme.
«Il ne suffit pas de révéler une cohérence dans les idées que l’on formule ou dans les actions que l’on exemplifie, il faut également illustrer une concordance entre elles et la situation qui les conditionne et les sollicite. Mais que faire lorsque celle-ci n’est pas immédiatement évidente ?» — Plérôme.
«L’égalité n’est pas le véritable enjeu économique, social et politique, mais la justice.» — Plérôme.
«Dans un monde anarchique, en lequel toutes les impulsions subjectives se valent sans égard pour l’enseignement que l’on puisse tirer des siècles, pour la validité des traditions, pour la grandeur des esprits ni pour la volonté de la Divinité, l’ambition démesurée vient trop souvent se substituer à l’absence de légitimité.» — Plérôme.
«Les empires de l’Antiquité, qu’une pensée religieuse inspirait, désiraient étendre le principe et le concept de la civilisation dont ils étaient la représentation par leur pensée et leur culture, ainsi que par leur hiérarchie et leur organisation sociale et politique. Ainsi, l’existence des civilisations barbares était pour ceux-là le moyen seulement de réaliser cette mission civilisatrice — que la conception sociale chrétienne a permis de dessiner et de réaliser dans le principe, malgré que la pratique historique en ait démenti beaucoup des valeurs et des aspects —. § Par ailleurs, les empires issus des aires géographiques barbares de l’humanité, n’ayant pas comparaison aucune civilisation accomplie à diffuser, mais seulement une promesse de civilisation, reposant sur une vertu naturelle et une nature sociale préservée de la corruption des civilisations avancées, en vinrent à utiliser la barbarie afin de propager leur volonté de vivre et leur volonté de puissance, en empruntant certes aux civilisations vaincues leurs formes, mais toujours dans l’idée de répandre leur manière particulière d’exister qui n’était pas encore éprouvée par les contraintes d’une nécessité d’organiser et d’institutionnaliser les formes spontanées de leur existence.» — Plérôme.
«Si l’on désigne du nom de philosophe celui qui apprécie et qui approfondit la sagesse afin de vivre selon les préceptes qu’il dégage et qu’il identifie de la puissance de cet état, de sa présence et de sa manifestation, ne devrait-on pas nommer philocrate celui qui entretient la même passion pour l’idéalisation et l’exercice du pouvoir politique ? Et le sophiste n’en serait-il pas l’incarnation, lorsque cette affinité et cette propension s’exercent sur le terrain intellectuel de la philosophie ?» — Plérôme.
«La réminiscence est la clef de toute représentation de la vérité: réminiscence de tout ce qui fut et de tout ce qui devait être, sans l’être devenu; de tout ce qui est effectivement et de tout ce qui doit être, sans l’être encore devenu; de out ce qui sera, car cela doit être, autrement l’avenir présentera aux générations futures une charge d’inaccomplissement qu’elle n’aurait pas à assumer autrement, tout en endossant celle qu’il convient d’accomplir, en raison des exigences de la condition humaine et d’une nature perpétuellement en changement. L’effort sur soi et l’œuvre accomplie sont les deux moyens qui s’offrent à l’humanité afin de combler l’écart entre l’être et le devoir être et de terminer les réalisations qui doivent obligatoirement être complétées.» — Plérôme.
«L’objection à tout sens, susceptible d’être accordé à l’existence, comme le refus de tout sens, qui puisse se voir impartir au cours de la réalité — que l’on ne doit pas confondre avec l’aveu d’une impuissance à découvrir un sens profond et universel attribuable à l’expérience, en témoignage du caractère ineffable et inexprimable du poignant mystère de la vie — constituent toutes deux des positions qui se fondent sur l’état existant de la vie. Mais alors que l’un conduit à une forme d’alogocratie (quant aux idées, aux propositions et aux principes) ou d’atopocratie (quant aux personnes ou aux choses) et au théâtre de l’absurde, avec le résultat, pour ceux qui en subissent les conséquences et les effets, d’éprouver une volonté de puissance ou une volonté de vie caractérisées; l’autre mène simplement, mais tout aussi dramatiquement, à une alogophilie ou à une atopophilie qui consistent en une recherche, par affinité pour elles, de pensées ou de situations qui sont expressément porteuses d’insignifiance et d’absurdité et qui sont aptes à semer la confusion dans l’esprit de ceux qui en essuient le non-sens. § Mais ultérieurement, autant l’une que l’autre conduisent à une vacuité existentielle qui interpelle à la découverte d’un sens, dont la plénitude deviendra le terme d’une quête absolue, mais qui risque également de se contenter, en l’absence de la vigilance nécessaire afin de prévenir cette éventualité, de significations partielles ou incomplètes, ou pire encore, d’interprétations mensongères et erronées, afin de combler le vide épistémique ou existentiel qui puisse résulter de l’absence ou de la négation d’un sens possible.» — Plérôme.
«On peut donner la vie à quelqu’un, comme on peut lui apporter la liberté, lorsqu’il s’en est vu priver, mais en aucun temps peut-on garantir l’acquisition et la conservation de sa moralité ni l’expression de celle-ci car la bonté essentielle dont elle témoigne alors est entièrement le produit de sa liberté intérieure et assumée.» — Plérôme.
«Dans l’idéal — et peut-être même réellement — la vérité et la vraisemblance sont unes, de sorte que le vraisemblable est, au plan des apparence, l’aspect véridique de ce qui est. Mais lorsqu’il existe une discontinuité entre la vérité de l’être et la vraisemblance de son apparence, de sorte que ce qui en est révélé ne correspond qu’imparfaitement à l’état qui en est révélé, comme lorsqu’il y a contrefaçon ou encore mutilation, mieux vaut alors l’être faussement représenté, sans qu’il ne déroge à la pureté de son être, que l’apparence vraisemblable qui, même en semblant entièrement véridique, ne correspond que faussement à l’être qu’elle prétendrait révéler (comme lorsqu'il masque une corruption de son essence).» — Plérôme.
«Mieux vaut l’être qui, dans sa perfection, c’est-à-dire dans sa plénitude avérée, ne semble pas ce qu’il est effectivement, ni n’en revêt la vraisemblance, que l’artifice de l’être qui, tout en étant hautement vraisemblable, ne constitution que l’approximation et l’imitation de ce qu’il prétendrait être.» — Plérôme.
«L’affirmation précède toujours la négation: dans le cadre d’une recherche de la vérité, ce que peut légitimement rejeter la négation, c’est uniquement ce qui, dans l’affirmation peut être faux et non l’affirmation en bloc, sauf si en bloc elle est fausse. Comme ce que, à l’intérieur de la négation, l’affirmation peut en refuser, c’est ce qui, par sa critique, est inadéquat ou injuste. De sorte qu’une affirmation absolue — c’est-à-dire une proposition qui affirme et qui réalise une vérité entière et complète — ne saurait être légitimement réfutée ou niée, sauf de manière sophistique ou trafiquée. Comme une négation absolue — c’est-à-dire une proposition qui rejette en bloc une affirmation en démontrant indubitablement la fausseté intégrale de celle-ci — deviendrait en principe la forme négative de l’affirmation qui, dès lors, étant exprimée positivement, devient la forme véritable et incontestable de l’affirmation.» — Plérôme.
«Le paradoxe de la sincérité, lorsqu’elle est éprouvée par les circonstances qui peuvent la mettre en doute, c’est que plus celui qui plaide l’authenticité de sa disposition, moins le tiers est prêt à croire en sa vérité.» — Plérôme.
«L'intérêt est aveugle au besoin légitime comme à la valeur réelle d’autrui.» — Plérôme.
«En secourant et en préservant autrui d’un danger qui le guette, l’on se sauve soi-même, mais ce n’est pas en vue de se sauver que le secours apporté à autrui en vue de sa préservation prend tout son sens et tout son mérite. Car ceux-ci s’acquièrent uniquement lorsque l’aide apporté à autrui s’accomplit gratuitement. Ainsi, c’est avec la foi en une justice transcendante, qui pèse le cœur et les reins, que se réalise l’adéquation entre l’acte que l’on réalise et le mérite que l’on en retire, et non en raison d’un rapport direct entre l’intention qui réalise l’acte et la récompense que l’on souhaiterait en obtenir pour en souligner l’importance. » — Plérôme.
«Il y a l’être personnel intériorisé, existant en soi et pour soi, tel que nous sommes susceptible d’en accomplir l’intuition approfondie, après une introspection et une réflexion; et il y a l’être personnel extériorisé, tel qu’il apparaît à autrui et devient susceptible d’une connaissance, en tant qu’il est la projection d’une intériorité, vivante et intelligente, et la représentation, dans la conscience d’autrui, d’une réalité subjective significative, dont il possède les clefs intellectuelles d’une heuristique éventuellement fidèle à sa nature et adéquate à son essence.» — Plérôme.
«Il y a ceux qui, ayant été exposés à la souffrance et peut-être même éprouvés par elle dans leur vie, s’interrogent sur le sens que prend cet état, pour autrui comme pour eux-mêmes; et il y en a d’autres qui, ayant été épargné de l’expérience qui leur aurait permis de connaître ses formes et d’en vivre les rigueurs, se demanderont toujours ce qu’elle est et comment elle peut advenir.» — Plérôme.
«Le pouvoir et l’influence sont tout un, en ce qu’ils sont une émanation de la puissance de la vie: le premier, en tant qu’il exprime, en totalité ou en partie, avec ou sans entrave à leur déploiement, les virtualités; la seconde, en tant qu’elle témoigne, soit de son exemplarité, soit de l’efficience avec laquelle il s’impose à la conduite d’autrui et qu’il la détermine plus ou moins complètement; l’un et l’autre exprimant quelle est la légitimité de celui qui les exerce.» — Plérôme.
«Mieux vaut parfois — et peut-être même souvent —, pour certains, le mythe qui conforte les préjugés et nourrit l’estime de soi que la vérité lorsque, malgré sa justesse, sa profondeur et sa désirabilité, ébranle les préjugés et les idées reçues et éprouve les conceptions et les sentiments tenus en trop grande estime par la conscience individuelle.» — Plérôme.
«ANTIMÉTABOLES: La loi de l’amour — l’amour de la loi; l’anarchie de l’amour — l’amour de l’anarchie.» — Plérôme.
«La facticité du pouvoir se reconnaît à son fondement théorique en ce qu’il accorde une valeur primordiale à une essence, une qualité ou un attribut qui seraient autrement insignifiants, et fonde sur la défense et la promotion de leur importance exagérée tout un système politique de croyances et tout un corps de doctrines qui se révéleront éventuellement délétères à la société qu’ainsi ils constituent idéologiquement.» — Plérôme.
«Cela vaudrait peut-être la peine d’être noté que, sous son aspect critique — et peut-être sous toutes ses formes descriptives, dogmatiques ou doctrinaires —, le discours philosophique porte sur un état naturel implicite fondamental dont il capte l’essence, en apprécie la nature dans son rapport à l’être qui l’éprouve ou à la raison qui l’appréhende et en fait l’objet d’une science, pour éventuellement s’opposer à lui, soit en le transformant, s’il est susceptible d’introduire en lui une amélioration ou une modification qui soit utilitaire et/ou esthétique, soit en palliant à ses effets délétères, dans la mesure du possible, si la puissance de cet état excède le pouvoir dont l’homme dispose à agir sur elle d’une manière qui est déterminante et bienfaisante.» — Plérôme.
«L’on pourrait proposer qu’il existe deux genres de l’homme: l’homo expugnans, qui réalise son bien-être par la force appliquée envers son semblable, ses proches, son milieu et ses biens; et l’homo laborans, dont le succès de cette entreprise est la conséquence d’un effort créatif ou conservateur qu’il opère sur la matière, accompli au bénéfice de son semblable, de ses proches, de son milieu et de ses biens. § D’ailleurs, il serait peut-être utile de noter que cette distinction implicite dans le couple opposé des dieux Hindous primordiaux: Siva et Vishnou.» — Plérôme.
«Dans l’idéal — c’est-à-dire en droit —, la politique est une activité spécifique qui réalise la puissance des actions et les fait porter sur la nature de son milieu et sur la vie de ses semblables, de manière à les continuer, les préserver, les augmenter et les perpétuer, conformément à une conception plus ou moins complète et plus ou moins vaste que l’on développe pour appréhender l’essence de leur réalité et de leur perfection, conformément à l’entéléchie que l’on en aperçoit.» — Plérôme.
«Lorsque l’on affirme que tout est politique, phénoménal, esthétique, relatif, idéel ou sexuel, etc., cela n’est pas dire qu’il n’y a que du politique, du phénoménal, du relatif, de l’esthétique, de l’idéel ou du sexuel, mais que ces états infusent généralement la réalité, chacun sous son aspect particulier, et que c’est celle-ci qui renvoie à l’universalité et à l’éternité de l’ensemble que signifie cette totalité.» — Plérôme.
«Le rêve du despote politique, c’est de posséder le monopole du pouvoir (si inique que fût son utilisation) comme d’avoir celui du discours (si faux que fussent son propos et sa finalité).» — Plérôme.
«L’immanentisme est celle doctrine philosophique qui considère la réalité uniquement du point de vue des attributs et des qualités sensible ainsi que des relations de cause et d’effet, sans s’interroger sur les raisons ultimes et les finalités implicites, fondant la présence de ces états réels et expliquant le déroulement de leur dynamique empirique, et surtout sans présupposer l’éventualité, soit d’une origine ou d’une action extérieure, qui puisse les expliquer, soit d’un agent surnaturel, qui puisse les justifier et leur donner la plénitude d’un sens.» — Plérôme.
«Un pouvoir qui s’exerce, sans égard ni pour la dignité des sujets, ni pour la justice qui doit régner sur tous, en s’appliquant sur les principes les plus élevés du droit et les doctrines qui en théorisent leur achèvement éventuel, est un pouvoir qui s’exerce uniquement dans l’intérêt de ses détenteurs et, ne visant aucunement l’accomplissement d’un idéal qui soit valable pour universellement et éternellement, qui est par conséquent impur et corrompu.» — Plérôme.
«Tous sont associés à l’exercice du pouvoir, à la mesure de leurs capacités et des responsabilités qu’il leur revient d’assumer, conformément à celle-ci, qui aiment la justice et en connaissent, même intuitivement et de manière infuse, les principes du droit qu’ils s’efforcent sincèrement et en toute bonne volonté d’accomplir.» — Plérôme.
«Comment peut-on se réconcilier avec ce paradoxe existentiel que, en espérant tout de la liberté entière des hommes, et le concevant comme étant le plus grand bien qui puisse en résulter, ce désir mène plutôt aux situations politiques les plus violentes, iniques et catastrophiques ?» — Plérôme.
«L’entéléchie, à savoir l’évolution des circonstances, des situations et des événements, inscrite à même la nature des choses, en vue de réaliser une finalité qui est inhérente à leur constitution, tel qu’une agence surnaturelle puisse les entendre et les inscrire à l’intérieur d’un ordre transcendant, que révélera le cours optimal historique de leur achèvement, telle semble être la notion constitutive de la substance de la réalité et du tissu existentiel que vise à déconstruire la rationalité humaine, au nom de la souveraineté incontestable qui serait dévolue à l’homme et que confirmerait l’ascendant qu’il a acquis sur toutes les autres créatures vivantes peuplant le monde. § Or une telle position ne peut reposer que sur une ignorance et/ou une inconscience qui refuse au règne de la nature, et de la culture qui en est issue, toute constitution a priori, en raison d’une logique qui soit intime à son ontologie, sans qu’elle n’en puisse procéder d’une manière nécessaire, puisqu’en révélant à la fois un caractère supérieur (la portant à réaliser une perfection à laquelle elle ne saurait autrement prétendre) et une essence métaphysiquement distincte (susceptible d’engendrer l’altérité essentielle et substantielle à l’intérieur du même, ce qui ne peut être le fait que d’une puissance qui est autre).» — Plérôme.
«Le sens de la notion du pouvoir a évolué depuis celui où elle représentait la concertation libre des puissances, exercées chacune selon un rôle déterminé par le talent et la capacité, en vue de réaliser un but commun et bienfaisant, jusqu’à maintenant, où elle se définit comme étant l’exercice unilatéral de volontés distinctes en vue de réaliser un objectif particulier, conformément à la conception individualiste et solipsiste du rapport à autrui, que peut aussi avaliser, cautionner et s’approprier l’État dans sa structure et son organisation.» — Plérôme.
«Les autorités prennent soin d’empêcher que la société ne succombe aux effets insidieux de la corruption, en établissant les organismes et les institutions qui s’attaqueront à elle et en préviendront les conséquences fâcheuses: mais comment parvient-on à réaliser cette fin, de lutter contre la corruption, lorsque celle-ci s’est généralisée à l’ensemble de la société, et en particulier en ces sphères qui sont censées l’en préserver ?» — Plérôme.
«Une tentative de réconciliation des ontologies aristotélicienne (acte et puissance), aquinienne (essence et existence) et kantienne (noumène et phénomène) — l’être peut se considérer sous deux aspects: l’essence, qui est ce qui en constitue la qualité distinctive, c’est-à-dire le noumène, et qui se reconnaît dans l’acte de la pensée; et la puissance, ce qui en actualise les possibilités, c’est-à-dire le phénomène, au moyen de l’acte qui la réalise dans la chose sensible.» — Plérôme.
«Tout pouvoir renvoie à un état dont il est la manifestation autorisée, en ce qu’il correspond à l’entéléchie de l’être qui en témoigne, à défaut de quoi il en usurpe l’autorité et en représente de manière inadéquate le principe, l’essence et la finalité.» — Plérôme.
«Lorsque s’est jouée la comédie de l’amour, qui n’en était que l’illusion habile et l’approximation savante, quoi de plus normal qu’elle ne se transforme en tragédie, qui n’est en fond que la contamination, en même temps qu’elle n’est l’usurpation et le travestissement du bonheur.» — Plérôme.
«Tels sont ceux qui évoqueront un problème d’image alors qu’en réalité, il s’agirait de conceptualiser une crise ontologique et morale, que caractérise une aliénation de l’essence et une négation du principe et de la valeur.» — Plérôme.
«Transcender l’universel; réaliser l’impossible, mais en se rappelant qu’à l’impossible, nul n’est tenu.» — Plérôme.
«Alors qu’est concevable, même à l’intérieur d’une utopie, l’existence d’un homme parfait, existant à l’intérieur d’une société parfaite, voire qu’elle soit hautement improbable dans l’actualité de la chose, il est autant illusoire une humanité parfaite que corromprait une société imparfaite que le serait une société parfaite, constituée par une humanité imparfaite.» — Plérôme.
«Par les principes et les lois qu’elle énonce et qu’elle vérifie, la science révèle ce qui est certain; par les opinions et par les interprétations qu’elle autorise à formuler, l’expérience doit se contenter de fonder ce qui est simplement probable.» — Plérôme.
«L’État représente, constitue et incorpore, dans ses institutions, ses organisations et ses agents, ce qui est la réalité formelle de la société, en tant qu’elle est héritée de son histoire, qu’elle incarne les valeurs qui inspirent sa vie collective et qu’elle réalise la perfection qui sont propres à celle-ci, de manière à l’inscrire perpétuellement dans l’histoire, concurremment avec les autres États, dont l’essence se définit et se conçoit de manière analogue en vue d’actualiser dans sa particularité l’esprit et la vie de l’humanité, dans ce qu’ils comportent d’universel et d’intemporel. § Le pouvoir est la liberté accordée différemment à chaque membre de la société de poursuivre les fins de l’État, conformément à l’esprit et à la vie de la société, et proportionnellement à la connaissance qu’ils acquièrent de l’essence de l’État, de l’affinité professée avec sa nature et ses fins et de leur capacité d’en représenter les principes et d’accomplir adéquatement sa finalité, par l’entremise des actions qu’ils sauront initier. § La corruption représente l’imperfection qui caractérise cette entéléchie collective, consciente, raisonnée, morale et active, lorsqu’elle s’ancre dans l’inconscience, l’ignorance et l’intérêt et qu’elle est susceptible d’être suscitée et poursuivie intentionnellement, en reconnaissance de l’utilité que comporte l’exacerbation de ces facteurs négatifs.» — Plérôme.
«Qu’y-a-t-il de pire: enfreindre la loi que l’on sait être vraie, c’est-à-dire la loi de l’amour, pour ensuite regretter la faiblesse qui a porté à la refuser et à agir d’une manière contraire à son principe; ou nier cette loi, pour ensuite lui substituer une loi alternative, c’est-à-dire la loi de la raison, qui, en créant un nouveau corps de doctrines, met au rencart ceux qui sont issus de la loi précédente qui, malgré son excellence et sa supériorité, est ainsi rendue périmée ? Or qu’est la raison sans la conscience qui fournit l’intelligence des principes les plus élevés et des fins les plus estimables, parce qu’elles s’accordent le mieux avec ceux-là, au service desquels appliquer la faculté de la raison ?» — Plérôme.
«Le pouvoir est nulle autre chose que la puissance sociale de la liberté dont la qualité et l’extension de l’effet reposent sur la nature de la moralité qui la décrit, sur l’excellence du droit qui la fonde et sur la profondeur de la conception théologique qui l’inspire.» — Plérôme.
«Le grégarisme intellectuel et sémantique commande de se laisser gouverner, non pas par les significations réelles des images, des représentations, des symboles et des évocations que rencontre la conscience dans le champ de son expérience, mais par leur signification supposée, telle qu’une convention établie par l’autorité ou par un consensus l’établit sur l’ensemble des consciences sociales et qui en fait constitue le droit informel et coutumier qui les régit.» — Plérôme.
«Le pouvoir est nulle autre choses que l’association de la puissance de la vie à la possibilité de l’exercer infailliblement: conçu sous son aspect social, il implique la reconnaissance sociale et politique de l’excellence de l’agent moral à l’exercer de manière à influer de manière déterminante sur le cours du déploiement historique de la collectivité qui récolte le bienfait de son exercice, ce qui suppose en lui l’intuition des notions de la justice et du droit pour spécifier l’essence de sa qualité et la nature de son exercice.» — Plérôme.
«Au concept du désir, tourné vers l’avenir de ce qui comblera un manque important et significatif, correspond celui de la nostalgie, tourné vers le passé antérieur à la cause et à l’objet de ce manque: le mal du siècle est d’avoir établi une dichotomie entre ces deux entéléchies de l’esprit et d’avoir privilégié la première au dépense de la seconde et de l’avoir escamotée complètement.» — Plérôme.
«Le radicalisme du statu quo, que l’on érige en valeur inattaquable et inexpugnable, se laisse reconnaître à ce que toute forme de changement social, politique ou économique devient suspecte, quelle qu’en soit la nature et quelle qu’en soit la désirabilité d’un point de vue objectif: en somme, il est la conséquence de l’«absolutisation» du sentiment subjectif, présente chez les détenteurs du pouvoir politique, se fondant sur un immobilisme ontologique, et qui voit dans la conservation de leur état et dans le confortement du sentiment de sécurité qui l’accompagne les valeurs «morales» principales, sinon les seules, qui valent d’être défendues.» — Plérôme.
«Un paradoxe lié à la sensation du temps: les journées sont longues, mais les semaines sont courtes, et les mois ainsi que les années, beaucoup plus encore.» — Plérôme.
«Le mal intellectuel, qui est nul autre qu’une forme que prend la pensée magique): identifier, analyser, comprendre et conceptualiser le problème que pose un phénomène social, c’est s’imaginer l’avoir résolu.» — Plérôme.
«Toute critique suppose un sujet conscient, c’est-à-dire un agent moral, effectuant cette action au nom d’une vérité qu’il est apte à percevoir dans l’intelligence en vue de susciter une perfection dont il possède une vision claire et un pressentiment de sa possibilité d’une actualisation.» — Plérôme.
«Lorsque l’on prétend, comme le fait Rousseau, que non seulement la société est corrompue, mais encore qu’elle corrompt activement ce qui, parmi ses membres, qui ont échappé à la souillure qui la caractérise, la question ultérieure qui se pose alors consiste à savoir quelle est l’origine et la provenance de cette corruption, sauf à affirmer — ce que ne pourrait accepter Rousseau — qu’il appartient à la nature de l’homme d’être ainsi disposé au mal et au vice. Car celui-ci, en proclamant que l’homme est naturellement bon, refuse la théorie d’une humanité fondamentalement disposée à la malveillance.» — Plérôme.
«En admettant que la corruption puisse exister à l’intérieur de la société, qui en compromette l’intégrité et l’avenir, en raison de se propager activement à l’intérieur de la population, il reviendrait alors à l’État, en tant qu’il représente, conformément à son idéal, l’excellence de la vertu de la société, de veiller à endiguer sa progression et d’enrayer ces éléments intérieurs à sa constitution qui la répandent et la propagent. Et c’est en définitive ce qu’il fait, en définissant les modes d’existence qui sont répréhensibles et en les supprimant, soit par l’éducation qui cultive les cœurs et les esprits, soit par l’appareil juridique qui instaure les conditions de l’inclusion et de l’exclusion de tous les membres de la société. Mais que faire alors lorsque l’État lui-même s’est laissé corrompre et, sachant quelle est la précarité de sa situation, mais étant néanmoins un élément actif du règne de la corruption, masque son action en agissant à titre particulier et d’acteur social, tout en conservant son statut d’agent politique et de représentant de l’autorité suprême à l’intérieur de l’État ?» — Plérôme.
«La liberté n’est pas une fin en soi, sauf en ceux qui, à tort ou à raison, en sont, ou s’en sentent privés, mais elle est la condition initiale et fondamentale de toute responsabilité sociale et morale, assumée spontanément et sans contrainte en vue d’une fin qui est voulue puisqu’elle est conçue et sentie comme étant bonne.» — Plérôme.
«Si l’on pouvait concevoir la science de la philosophie ou de la psychologie du point de vue de la femme, plutôt que de celui de l’homme en général — quant aux fins visées et aux moyens employés à les réaliser —, les sciences seraient-elles les mêmes ou différeraient-elles sous certains aspects, tout en conservant les mêmes principes épistémologiques et méthodologiques ?.» — Plérôme.
«Si tout est permis qui ne soit pas formellement interdit, comme l’affirme un principe du droit coutumier anglo-saxon, alors il s’agirait de ne rien interdire, ou ce qui revient au même, de ne pas constater et dénoncer les infractions au droit, pour assurer que règne une liberté totale et absolue: mais peut-on nommer la véritable liberté, dans le plein sens du mot, l’état moral et social qui alors prévaudra ?» — Plérôme.
«L’état d’une chose, qui suppose son existence, est ce qui est de celle-ci, autant dans son essence que dans sa substance, autant dans sa virtualité que dans sa possibilité, que dans sa réalisation et son actualité. § Dès que l’on en vient à concevoir la chose comme étant l’accomplissement indépassable de son essence comme de sa substance, dès que l’on considère en plus qu’étant achevée, elle ne peut éprouver de perfection plus grande, soit dans le sens d’une évolution et d’une transformation intrinsèque, soit dans le sens d’une plus grande capacité d’inclusion, alors cet état atteint l’immobilité qui en justifie le statu quo perpétuel, comme étant la perfection dont l’entéléchie est toute entière tournée à la maintenir et à la préserver et qu’aucune entéléchie ne dynamise ni ne porte à un accomplissement encore plus grand. § Or, un tel état ne saurait caractériser la vie d’un être vivant puisqu’il devient alors l’antithèse de la nature qui elle est en voie de perpétuelle évolution, sauf à accepter que, devenant le terrain d’un phénomène qui le dépassera, il sera le champ sur lequel se déploiera une vitalité nouvelle et donc une nature qui est inattendue, voire qu’elle soit inimaginable dans l’aspect présenté et inconcevable dans la puissance révélée.» — Plérôme.
«La plupart des jeux qui engagent les individus sont inoffensifs et ils ont pour fin parfois de distraire l’esprit et parfois de développer en eux des aptitudes stratégiques qui permettront de surmonter, en les résolvant, les problèmes et les épreuves qui leur seront présentés, avec pour seul enjeu la prise de conscience d’une inaptitude à exceller au plus haut point et, s’il existe en lui un désir d’augmenter sa compétence, la reprise et la répétition des actions jusqu’à ce que l’habilité se découvre qui transforme l’issue de l’action et que le succès en vienne à se substituer à l’échec. § Mais certains jeux se montrent particulièrement risqués en ce qu’ils se déroulent sur un fond d’inauthenticité , que les enjeux sont capitaux et essentiels et que l’habileté des joueurs à les reconnaître et à pallier aux stratégies qui entraînent les joueurs à jouer même malgré leur meilleur conseil et peut-être même obligatoirement, peut faire la différence entre la vie, la mort et la perte de l’intégrité personnelle, physique et/ou morale, des joueurs. § La nouvelle «The Most Dangerous Game», par R. Cornell, exemplifie ce genre de jeu fatal, mais celui-ci n’est en réalité que la figuration d’un style de vie où certains trouvent une satisfaction à piéger des esprits inoffensifs et peut-être même les cœurs innocents, afin d’éprouver un plaisir malin à les réduire à leur merci. Ainsi le jeu, dont on peut faire un emploi pédagogique, comporte une contrepartie beaucoup plus sérieuse et conséquente à l’intérieur d’une existence plus large, où règne une liberté sans bornes, où les mobiles et les intentions se laissent déterminer en termes de bien ou de mal, où les tactiques et les stratagèmes employés mettent en cause la possibilité que règnent l’amour entre les cœurs et la vérité entre les esprits, et où les coûts se laissent apprécier en des termes draconiens, qui mettent en jeu la vie, la santé, le bonheur, la sécurité et jusqu’au salut éternel des participants, parfois même à l’insu de ceux-ci, lorsqu’ils deviennent des acteurs inconscients de telles combines ou qu’ils découvrent, souvent trop tard, qu’ils le sont devenus.» — Plérôme.
«Le pouvoir consiste en latitude dont dispose un État, ainsi que ses représentants et ses agents, afin de réaliser ses fins et de protéger ses intérêts, conformément à une existence collective dont la vitalité, le maintien, la perpétuation et la diffusion en sont la raison d’être et le fondement.» — Plérôme.
«Il n’existe qu’une seule manière d’échapper à l’antimétabole de l’amour puisque, en proposant une exacerbation à la fois de l’amour et de l’anarchie, l’on ne fait que poser à l’infini l’alternative de la priorité de l’amour sur l’anarchie — l’anarchie de l’amour — ou de l’anarchie sur l’amour — l’amour de l’anarchie —. § Cette unique manière, qui est celle de refuser à la fois l’amour et l’anarchie, conduit à l’adoption de leur antithèse — l’indifférence et l’ordre —, en devenant alors une façon de nier le sentiment dans sa positivité la plus pure (sans tomber dans le sentiment contraire qui est en même temps destructeur) et de repousser l’issue inéluctable de ce refus, qui est le désordre qu’aucun mobile n’incite à chasser, sauf peut-être l’amour de l’ordre auquel s’oppose l’antimétabole de l’ordre de l’amour. § Mais l’ordre de l’amour est précisément l’anarchie de l’amour puisqu’il est dans la nature de l’amour de s’exprimer dans la spontanéité de la pureté de l’essence et que la spontanéité agissante — voire qu’elle soit bienfaisante — ne saurait répondre à un ordre moral pré-établi qui en soit la dénégation. Voilà pourquoi, afin de s’extraire de l’antimétabole initiale, il importe à l’indifférence de se substituer à l’amour, au plan du sentiment, et à recourir à la faculté de la raison, au plan de l’esprit, comme étant propre à remplacer la faculté du cœur, à susciter l’ordre par conséquent et à refouler le désordre, une fin double qui est propre à actualiser l’amour de l’ordre, mais uniquement en privant l’amour de la qualité essentielle de la spontanéité dans la réalisation du plus grand bien. § Ainsi trouve-t-on alors, pour la remplacer, une troisième antimétabole qui comporte l’avantage d’être bidirectionnelle et équivalente, à savoir l’ordre de l’indifférence s’opposant à l’indifférence de l’ordre. Mais alors, non seulement le sentiment et le cœur sont-ils niés, mais en même temps l’essence de la vitalité même qui ne peut reposer seulement sur l’entéléchie impersonnelle de la puissance de la raison mais doit aussi inclure l’entéléchie personnelle de la puissance de la vie, ancrés sur les valeurs transcendantes de la justice, de la vertu et de la liberté.» — Plérôme.
«La philosophie politique du féminisme se réduit à un seul principe essentiel: réduire toutes les idéologie, théoriques et pratiques, à la seule nature et à la seule essence du genre féminin et orienter son action, autant intellectuelle qu’empirique, en vertu des principes qui s’en dégagent, en espérant que l’aliénation qui en résulte pour l’homme (dont l’essence est niée par cette approche) ne sera ni trop évidente, ni trop rapidement perçue pour que les changements résultants dans les formes et dans les structures de la société passent dans la coutume et deviennent irréversibles.» — Plérôme.
«La grande réussite du féminisme, à l’échelle historique, c’est d’avoir réussi à substituer à la question métaphysique et épistémologique essentielle: qu’est-ce que la vérité (ainsi que les autres idées transcendantes) ? La question anthropologique: qu’est-ce que la femme ? Et si cet accomplissement paraît être une innovation, il représente plutôt un retour à une période préhistorique et pré-théologique de l’humanité qui voyait en la femme l’unique raison de l’humanité, celle-ci étant mère génitrice et mère nourricière de toute l’humanité, avant que ne fut découvert le rôle essentiel que joue l’homme dans la conception.» — Plérôme.
«L’hystérisme se caractérise par un enfermement mental à l’intérieur d’une conception close de la réalité, par crainte qu’en la délaissant — même pour une perspective plus élevée et plus élevée de la vérité essentielle des choses —, il survienne pour l’individu un bouleversement de son univers intellectuel qui s’accompagne par une perte irréversible de l’autonomie et de la sécurité qui l’a accompagné jusqu’alors.» — Plérôme.
«Le paradoxe de la liberté: trop de liberté n’en comporte aucune, en raison de l’empêchement qui résulte de la liberté de tous sur celle de chacun, parce que celle-là inclut toutes les manifestations contraires de la liberté, y comprises celles qui la nie, et qui donc abolissent pour certains, et peut-être un grand nombre, l’expression de celle-ci, avec pour effet de l’annuler pour l’ensemble, par l’opposition des volontés qui en résultera au plan politique.» — Plérôme.
«Le pouvoir consiste en la force avec laquelle la puissance d’un État peut s’exprimer et, à l’intérieur d’un état civilisé, le droit qu’inspire l’idéal de la justice, plutôt que la possibilité empirique et positif de son exercice, en est l’unique justification légitime.» — Plérôme.
«La force qui s’impose, sans égard à la vertu des particuliers, ni au droit de l’ensemble qui l’un et l’autre se fondent sur l’idée parfaite de la justice qui commande à leur substance et à la forme de leur expression, est une fraude et une violence que commettent les puissances du mal à l’égard de la vie collective et des esprits qui la composent en vue de faire la promotion de ses propres virtualités décadentes et perverses.» — Plérôme.
«À l’effort de connaître les principes de l’essentiel et de vivre selon les lois qui en découlent, l’on préfère s’accommoder avec la tyrannie de l’inessentiel, à suivre les illusions qu’il propose et à se plier aux contraintes mises en place afin d’en cacher l’inadéquation et protéger la précarité et l’éphémérité de son caractère superficiel et artificiel.» — Plérôme.
«Chaque personne est comme une semence qui, au moment de sa naissance, peuple un jardin et qui, en croissant et en se développant, en vient, avec ses semblables, à l’embellir et à l’améliorer tout au long de son existence, en lui apportant toute la perfection qu’elle est capable de réaliser, conformément à la virtualité de son être, à la puissance dont elle dispose et aux moyens dont elle dispose à cet effet. Et lorsqu’elle le quitte, son âme étant immortelle, elle est destinée à y revenir, comme dans tous les jardins qu’elle a peuplés, à différents moment de l’existence de son âme, pour le trouver dans l’état de la plus grande perfection qu’il a pu réaliser, en son absence, grâce à l’effort intermittent qui a pu s’accomplir, en continuation de l’impulsion initiale qui a été apportée, ainsi que suite à la concertation d’âmes amies et de successeurs sympathiques aux fins poursuivies, en dépit des efforts contraires que des protagonistes et des adversaires ont pu avoir effectués dans un autre sens, afin de l’amener à un niveau de perfection plus élevé encore. Car la perfection a comme essence d’être à la fois une entéléchie et un aboutissement, tout comme une semence comporte l’entéléchie de croître et d’arriver à maturité pour alors produire d’autres semences qui sont autant d’entéléchies qui, dans leur aboutissement — à l’état de la plante achevée — fournira de nouvelles semences, et cela ad infinitum.» — Plérôme.
«La complétude sans la plénitude, c’est l’illusion de l’achèvement; la plénitude sans la complétude, c’est le brouillon idéel de l’irréalisation effective.» — Plérôme.
«La Rédemption est l’ultime pari que fait Dieu sur l’intelligence et le courage de l’homme, quant à l’issue que connaîtra le sort de l’humanité qui lui a été confié ab origine, grâce à la disposition responsable de la liberté dont il est doué par nature.» — Plérôme.
«La notion de barbarie évoque d’abord et avant tout un degré élevé de dissonance entre les catégories morales propres à un ensemble social et culturel de sorte que celui qui est ainsi nommé barbare illustre aux yeux de ceux qui lui en attribuent le nom une moralité qui non seulement heurte la leur, mais qui est étrangère à elle, quant au contenu des valeurs et à la qualité des croyances dont ils témoignent dans leurs mœurs et leurs traditions, leurs usages et leurs coutumes, tels qu’ils se révèlent dans leurs conduites et leurs actions.» — Plérôme.
«Toute éducation est une assimilation à la culture et une acculturation à la société auxquelles elle se réfère et qui en commandent l’action et elle en reflète autant les qualités et les forces que les manques, les lacunes et les imperfections. » — Plérôme.
«Le premier scandale fut un acte subversif de la volonté divine — l’incitation à la désobéissance menant à commettre un acte qui était contraire à un interdit formel, en utilisant une raison fausse afin de mieux encore rendre la séduction attrayante et d’étayer le motif qui porterait à vouloir céder à cette tentation — et, comme pour tout acte scandaleux, il était destiné à avoir un effet perpétuellement durable et hautement conséquent.» — Plérôme.
«L’opposition qu’a suscitée la philosophie, entre le logos et le muthos, éventuellement afin de mieux légitimer son propos, masque une vérité profonde, celle de l’enchevêtrement étroit et de la complémentarité intime entre ces deux réalités qui ne peuvent se comprendre l’une sans l’autre. De sorte que le logos que l’on interroge, et qui révèle son sens et sa signification à l’esprit, ne saurait s’appréhender complètement en l’absence d’une élucidation du muthos caché qui le fonde; comme le muthos qui évoque le mystère de sa production et de sa direction, ainsi que de la morale que l’on est susceptible d’en extraire, ne saurait adéquatement se révéler en l’absence du logos qui le structure et lui apporte, dans la conscience, un contenu et une interprétation, lesquels resteront cachés jusqu’à ce que le travail de l’esprit en découvre les secrets, grâce à l’heuristique, et en communique les essences, grâce à l’herméneutique.» — Plérôme.
«Puisqu’aucune raison morale ni justification légale n’apparaissent qui étayent le bien-fondé d’une maladie et que celle-ci répond à un déterminisme sur lequel il apparaît possible d’agir, dès que sa cause ou sa série de causes se révèlent à l’intelligence, mais sur lesquelles les efforts de la contrer seraient hautement aléatoires, sinon insuffisants, lorsque leurs origines sont mystérieuses et ses mécanismes problématiques, toute maladie apparaît suspecte, selon l’ordre de la justice, de sorte que chaque malade devrait être considéré comme une victime, du point de vue du droit, et recevoir tous les soins, toutes les sympathies comme toutes les considérations, conformément à cet état, tant et aussi longtemps que l’élucidation des causes n’est pas accomplie qui pourrait adéquatement contredire cette conclusion, le cas échéant, et de transformer l’attitude de la justice et de la société à l’endroit du patient.» — Plérôme.
«Le paradoxe de la liberté, c’est que cet état informel permet de prendre conscience des conditionnements qui, à l’insu de la conscience, en oriente les attitudes usuelles — les habitudes — acquises précédemment, de s’interroger sur leur utilité et, lorsqu’ils sont superflus et insensés, s’appliquer à s’en délivrer, s’ils sont indésirables, et en acquérir de nouveaux, lorsque les circonstances l’exigent. — Au plan social, cette entéléchie s’exerce au plan des us et des coutumes ainsi que des lois et des principes par lesquels soit on les officialise, soit on les transforme, soit on les remplace —. Mais peut-être plus significativement, la liberté permet, à un plan plus profond de la personne, de surpasser le plan de l’habitus superficiel et aléatoire et d’enrichir celui de la qualitas durable et authentique, de manière à assurer le développement d’une intériorité stable, constante et de plus en plus parfaite par la bonté, la vérité et la beauté qu’elle reflète dans ses rapports avec l’environnement naturel et social.» — Plérôme.
«Pour ceux qui sont les partisans de ces valeurs, autant l’égalité que la liberté sont des biens sociaux. Mais l’un des états qu’elles représentent ne se conçoit pas sans l’autre et cette association nécessaire conduit au paradoxe qui veuille que l’exacerbation de l’un implique en même temps une diminution de l’autre, de sorte que plus la liberté est complète, plus l’égalité en souffre et que, plus l’égalité est accentuée, moins il règne de liberté.» — Plérôme.
«L’art de la piraterie ne consiste pas tant à s’approprier le bien d’autrui, soit par la violence, soit par la ruse ou soit par la fraude, et de l’empêcher d’en jouir, ainsi que des bénéfices qui lui sont associés, mais à savoir détourner les destins et à savoir s’approprier des destinées par les illusions que créent les auteurs, par les mensonges qu’ils inventent et par tout autre moyen auquel il est possible de songer qui puisse transformer, altérer et détourner le cours des événements à leur avantage, dans la poursuite et l’exacerbation de leurs intérêts, à l’exclusion de ceux d’autrui.» — Plérôme.
«Le problème historique que l’on rencontre, avec l’utilisation de moyens déloyaux et malhonnêtes, afin de favoriser un avancement au plan social et économique, c’est que l’on abandonne rarement ce stratagème lorsque les intéressés ont atteint leur fin et qu’ils viennent à caractériser, souvent sous des formes transformées, un habitus existentiel et un modus vivendi typique chez les individus et les groupes qui ont recours à de tels procédés.» — Plérôme.
«Puisque la vertu n’a pas de prix, on ne saurait prétendre la monnayer: et pourtant ...» — Plérôme.
«Si désagréable fût-elle à subir, la mauvaiseté du caractère, qui est certes un vice, ne saurait concerner la justice rétributive formelle, sauf si elle devient la raison d’un tort ou d’un malheur que connaît la victime de lui être exposé. Par ailleurs, il reviendra au champ de l’expérience de le réformer, dans l’éventualité où il serait estimé désirable d’améliorer une telle disposition et de perfectionner l’individu qui l’affirme.» — Plérôme.
«Malgré que la généralisation puisse sembler excessive, il serait probable et raisonnable de proposer que l’ensemble de la conjoncture politique internationale contemporaine, émanant de la civilisation occidentale, s’explique par la Révolution française, autant celle qui commença par la prise de la Bastille et se termina par l’accession de Napoléon à l’Empire, que celle qui rayonna l’influence de son idéologie sur une grande partie des nations européennes, durant les XIXième et les XXième siècles, et cela jusqu’à nos jours.» — Plérôme.
«Le pouvoir politique qui fonde sa légitimité sur la volonté de puissance exclusivement fera et dira tout et son contraire afin de se maintenir: tel est l’enseignement fondamental que l’on doit retenir des écrits de Machiavel.» — Plérôme.
«Si absurdes, si éprouvants et si excessives qu’elles puissent sembler avoir été, y a-t-il un sens et une signification que l’on puisse découvrir et attribuer aux expériences que l’on vit, individuellement et/ou collectivement ? Telle est l’interrogation fondamentale de tout effort de conscience et de toute prise de conscience effective, accomplis à l’intérieur d’une démarche pédagogique.» — Plérôme.
«L’esprit collectif et transcendant de la culture d’une société est le réservoir en lequel baigne, se nourrit et croît le poisson de l’esprit particulier et de l’âme individuelle.» — Plérôme.
«Tous sont associés à l’exercice du pouvoir, à la mesure de leurs capacités et des responsabilités qu’il leur revient d’assumer, conformément à celle-ci, qui aiment la justice et en connaissent, même intuitivement et de manière infuse, les principes du droit qu’ils s’efforcent sincèrement et en toute bonne volonté d’accomplir.» — Plérôme.
«Pour certains chasseurs invétérés, le phénix est une proie comme toute autre.» — Plérôme.
«Tôt ou tard, chacun est confronté à la moralité de sa conduite et de ses actions ainsi qu’à la responsabilité réelle qu’il lui revient d’assumer, de les avoir adoptées et de les avoir menées, ou de s’en être abstenu, en vertu de la raison et de la conscience qu’il aura librement exprimées à travers elles.» — Plérôme.
«Le crime est le péché accompli à l’intérieur de l’État, comme le péché est le crime commis à l’intérieur de l’Église: ainsi, lorsqu’il existe une séparation radicale de l’Église et de l’État, comme le commande le libéralisme contemporain, ces deux notions prendront un sens diamétralement opposé, de sorte qu’il vaudra mieux pour celui-ci d’être un pécheur plutôt qu’un criminel, comme pour celle-là, il sera préférable d’être un criminel et non un pécheur.» — Plérôme.
«Il est facile, lorsque l’on ne se pose aucune question, ou lorsque l’on se contente de poser des questions superficielles et contingentes, de reprocher à l’esprit curieux et inquisiteur l’action d’interroger qu’il mène et de critiquer les réponses, voire même celles qui sont incomplètes, qu’il peut avoir apportées à ses recherches» — Plérôme.
«L’on conçoit certes comme étant légitime pour soi l’accession aux plus hautes fins et aux récompenses les plus élevées, conformément à un mérite auquel répond une justice naturelle et transcendante, mais c’est lorsque cette dignité est reconnue à autrui, dont chacun se constitue solidaire, par son attitude et par son action, autant sur la route qui conduit à sa reconnaissance, que dans la reconnaissance elle-même de sa justesse, que l’aperception et l’accréditation de l’action d’une justice suprême en vient à poser problème.» — Plérôme.
«Tout est illusion, en ce sens que rien n’est dans son actualité ce qu’il est appelé à devenir et que, pour cette raison, le monde que l’on perçoit comme étant perpétuel et inaltérable, en passant par des changements imperceptibles, se produisant sur des éons, est en réalité un être variable et éphémère, lorsque cette conscience se situe à l’échelle de l’éternité, ceci étant d’autant plus vrai pour ses éléments constituants dont la précarité est infiniment polus grande et sa durée beaucoup moins étendue.» — Plérôme.
«Par définition, le pouvoir représente l’aspect extérieur de la liberté et son étendue est le reflet du degré de liberté dont dispose le particulier: il devient un concept moral dès lors qu’il se constitue l’expression des valeurs transcendantes de la bonté, de la vérité et de la beauté, vers lesquelles une conscience sainement constituée tend inlassablement, à défaut de les réaliser complètement et parfaitement. Ainsi, pris dans son sens politique, mais moral, il devient l’expression, lorsque sa conception est absolue, d’une impunité totale pour les conduites adoptées et pour les actions entreprises, souvent pour des motifs uniquement pragmatiques, ce qui signifie alors qu’il se soustrait à toute imputabilité et à toute limitation. Par contre, dans son sens exclusivement moral, il se conçoit comme étant en tout temps balisé, non pas par les circonstances et par les événements qui en éprouvent la possibilité, mais par le plus grand bien, la plus grande vérité et la plus grande beauté qu’il a la faculté de réaliser et, pour cette raison, il devient l’exacerbation de la liberté, conformément à la faculté et aux aptitudes qui l’accomplissent, puisque leur distribution, leur qualité et leur degré varient pour chaque individu qui les possèdent. Cette distinction constitue également le critère qui oppose la barbarie et la civilisation ainsi que les degrés de barbarie et de civilisation qui caractérise les conduites et les actions.» — Plérôme.
«La dialectique des âges se fonde sur une conviction nourrie et entretenue par les générations montantes, qu’elle saura tout faire mieux que les générations précédentes pour découvrir, au fur et à mesure de son intégration progressive à l’esprit historique et culturel, qu’une insertion plus ou moins heureuse à l’intérieur de la hiérarchie confirme, qu’elle est devenue elle-même la force de résistance aux idées nouvelles et au mobile de changement qui inspirent et définissent les cadres issus des prochaines générations qui leur succéderont dans le temps et que l’on aura préparés et formés en leur fournissant une éducation appropriée, y compris à cette dynamique historique entourant la succession des générations.» — Plérôme.
«Selon une perspective d’opposition et de négations radicales, c’est un paradoxe qui veuille que la suprême rationalité appelle à la plus pure et à la plus inconcevable des irrationalités.» — Plérôme.
«L’absurdité se produit lorsque l’idée de la chose sensée n’est plus associée aux choses insensées qui sont en occurrence, et donc elle en devient dissociée, et son degré est déterminé par le degré de l’inexistence du rapport de celles-ci à celles-là.» — Plérôme.
«Lorsque l’amour est présent, aussi sincère et profond qu’il est vrai et puissant, point ne sert d’évoquer et de poser la question de la fidélité entre les amants.» — Plérôme.
«Certaines théories ou conceptions apparaissent être tellement fantastiques que, tout en s’énonçant clairement et se comprenant simplement, elles dépassent toute forme que peut prendre l’imagination de les représenter et toute rationalisant que peut en formuler l’esprit pour l’expliquer: pour cette raison doit-on convenir qu’elles sont vraies.» — Plérôme.
«Le pouvoir se définit par la possibilité que possède la vertu, ou ce qui passe pour en être, de s’exprimer effectivement selon la plénitude de sa réalisation, en l’absence des contraintes qui peuvent, naturellement ou artificiellement, en limiter la puissance et l’étendue de son exercice.» — Plérôme.
«En faisant reposer sur les épaules de l’État la responsabilité de subvenir aux besoins économiques de la femme, le féminisme condamne le mari à n’être plus qu’un objet de consommation sexuelle, requis par les instincts génésiques qui en commandent la nécessité et en exigent la présence, plutôt qu’il ne constitue le véritable appui et la source réelle de la sécurité et de la richesse du couple et de la famille.» — Plérôme.
«Que signifie la victoire sur le mal et sur la mort ? C’est qu’ils ne sont plus inéluctables dorénavant et que le bien, comme la vie, sont redevenues des éventualités positives, dès lors que l’on admet comme étant suprême et invinciblement efficace l’acte qui a produit cette libération, pourvu que l’on adhère sincèrement à l’esprit qui en inspire la production et la réalisation au point de le confirmer dans sa validité, en consentant à le reproduire en sa personne, si jamais l’incrédulité de la mauvaise foi s’acharnait à en contrarier et à en éliminer la preuve de sa valeur sublime et de son effet exemplaire, en le niant et en le tournant en ridicule.» — Plérôme.
«Le féminisme, c’est la Pythie qui fait reposer son autorité oraculaire sur son propre entendement divinateur et non sur la puissance prophétique d’apollon.» — Plérôme.
«La paix sociale semble trop souvent être un état où, en commun, chacun serait et se sentirait autorisé à vivre un courage pratique minimal, en transférant sur des agents politiques le devoir de représenter et de symboliser adéquatement l’héroïsme que chacun serait censé être apte d’illustrer.» — Plérôme.
«La vérité, compréhensive, universelle et éternelle est, comme l’Église et comme Dieu lui-même, une, sainte, catholique, apostolique et, peut-on ajouter, prophétique.» — Plérôme.
«La conception vulgaire et commune du Ciel espère en un endroit où l’on est dénué de toute responsabilité alors qu’en réalité, c’est dans la plénitude de la responsabilité et de son accomplissement que, avec la grâce de Dieu, cet état et cette société se manifestent et se réalisent.» — Plérôme.
«Le pouvoir, c’est la puissance qui repose son efficace sur l’usage raisonné — plutôt qu’instinctif — de la force que seule la valeur formative de l’idée transcendante — de la bonté, de la vérité et de la beauté — rend raisonnable et droit, puisqu’il est parvenu à un point de la réalisation de la sagesse qui est appréciable et estimable par les esprits sincèrement et authentiquement disposés à la reconnaître. » — Plérôme.
«La démocratie, c’est le règne de l’absolutisme judiciaire de tous, chacun dans sa sphère existentielle et professionnelle, lorsqu’ils ont chacun à l’illustrer adéquatement et de manière évidente et incontestable.» — Plérôme.
«L’on tue la vie pour ne pas avoir à déplaire aux esprits et aux cœurs desséchés et arides que sa fraîcheur et sa pureté offusquent.» — Plérôme.
«L’amitié est la plus haute forme de l’intelligence sociale; la gratitude, celle de l’intelligence politique.» — Plérôme.
«Lorsque la preuve du miracle est trop encombrante et surtout lorsqu’elle risque de faire mentir des croyances fixes et établies et des idées reçues et fabriquées, on a tout intérêt à la faire disparaître.» — Plérôme.
«Il n’y a ni vérité à droite, ni vérité à gauche, mais uniquement la vérité qui se distingue, dans toutes ses formes, quant aux degrés de sa compréhension, de son universalité et de son éternité, ainsi que la négation que l’on puisse tenter d’en faire, avec tous les subterfuges et tous les stratagèmes susceptibles d’être employés à cette fin.» — Plérôme.
«Les trois sources culturelles et politiques de la déliquescence sociale sont l’opposition du bien et du mal, la lutte des classes et la guerre des sexes, alors que ces dernières ne sont que des aspects de la première.» — Plérôme.
«Par la nature même de leur constitution, de leur finalité et de leur déroulement, les duels à finir, lorsqu’ils sont menés à leur fin ultime, excluent la possibilité d’une revanche ou d’une reprise, du moins dans l’existence courante.» — Plérôme.
«On invente un narratif, un mythe, dont la falsification qui en démontre la fausseté, en raison de l’expérience qui ne saurait la confirmer, puisqu’elle est au départ fantaisiste, devient l’argument en faveur de la production du changement bénéfique que l’on estimait être nécessaire, dès que l’on accordait un crédit à la fiction présentée (il est proposé que tel homme, d’une apparence vertueuse et irréprochable, est en réalité défectueux: or l’expérience et la connaissance exacte nous apprennent qu’il est vertueux; donc, afin d’accréditer la réalité de la perception inexacte et plutôt qu’admettre l’erreur initiale, qui a conduit à conclure au vice, là où existe la vertu — ainsi que la nécessité d’expliquer les raisons des ces paralogismes —, l’on suppose et l’on avance que le sujet a changé, qu’il est devenu ce qu’il n’était pas, ou ce qu’il n’était plus, plutôt qu’il serait resté ce qu’il a toujours été, constamment et sans défaillir).» — Plérôme.
«Avant l’expérience, la nature; avant la conscience, l’expérience; avant la conscience, le nomos; avant le nomos, le logos; avant le logos, l’Absolu dont l’un et l’autre procèdent, dans l’entéléchie par laquelle ils se réalisent, et dont la vérité, la bonté et la beauté rendent possibles, à l’intérieur de la réalité, toutes les relations physiques et existentielles, ainsi que métaphysiques et spirituelles.» — Plérôme.
«Ce ne sont pas tant les philosophies individuelles qui posent problème, en tant qu’elles sont cohérentes dans leur complexité et rendent une explicitation admirable des principes qui les fondent et qui en guident le développement, que l’ensemble et la variété des théories philosophiques qui, lorsqu’elles sont comparées les unes aux autres, révèlent mutuellement leurs contradictions et leurs lacunes et nous éloignent, semble-t-il du principe fondamental à toute philosophie, à savoir le principe de l’unité, de l’universalité et de l’intemporalité de la vérité et dont la quête est à la fois la raison d’être et la fin de l’activité de la pensée qui la révèle.» — Plérôme.
«Dans une société, où règne exclusivement le principe de l’intérêt individuel, le droit social, qui commande la mutualité de l’entraide, du soutien et de l’appui, dans la promotion et la défense d’une cause commune — par exemple celle qui veillerait à l’instauration et à la préservation de la justice et de la charité collectives — est à toute fin pratique inexistant et se trouve relégué à la conviction morale personnelle et au devoir individuel, son imposition étant estimée contraire au principe de liberté, que l’on met cependant au service de l’égoïsme individualiste et intégral.» — Plérôme.
«Le droit qu’on les gouvernés, à un gouvernement qui les gouverne avec leur consentement suppose un principe encore plus fondamental qui est celui de la compatibilité des fins recherchées, autant dans l’acte de gouverner que dans l’obéissance des gouvernés: or, cette compatibilité des fins ne peut reposer sur des buts qui, tout en avantageant les uns, signifieraient le détriment des autres. § Ainsi, le bien recherché par l’acte gouverneur doit être compris et identifiable par le gouverné comme étant pour lui également un bien, de sorte que le jugement politique qui gouverne, comme le jugement citoyen qui obtempère, s’exercent autour d’une conception du bien qui serve leur avantage dans la mutualité, véritablement, sans recours à la facticité, ni à la représentation fausse, et réellement sans que la désillusion ne puisse découvrir un méfait pour l’un et l’autre parti, là où devrait se produire un bienfait. § Et plus le bien visé et réalisé sera parfait et compréhensif, plus nobles, élevés, et louables seront à la fois le jugement politique et le jugement citoyen qui trouveront ainsi leur réalisation la plus complète possible avec le bonheur intérieur qui en résultera pour tous les concernés de participer à un ordre politique qui vise le bien de l’ensemble en même temps que le bien de chacun, tout en cherchant l’adhésion des consciences à une telle poursuite, comme en témoignera leur assentiment et les actions libres qui en découlent.» — Plérôme.
«Y a-t-il plus hypocrite que l’hypocrite, à la manière d’un Tartuffe, feint la sincérité ? Mais peut-on concevoir, de manière réaliste, une hypocrisie qui ne feigne pas la sincérité, dans l’accomplissement de l’action qu’elle inspire de son efficace ?» — Plérôme.
«C’est l’intensité du désir de la femme qui inspire la volonté de surmonter l’adversité, dont la plus importante est représentée par le Mal, lorsqu’il entre en conflit avec le Bien et qu’il s’affronte à son accomplissement, mais c’est la force du courage de l’homme qui la bat en brèche et la fait reculer, pour la défaire entièrement et décisivement, lorsqu’il encourage le chevalier à le faire, un courage qui trouve sa contrepartie en la résolution inébranlable de la femme à lui apporter soutien moral et appui affectif.» — Plérôme.
«Élie passe 40 jours et 40 nuits au désert, afin de se préparer à rencontrer Dieu sur le mont Horeb; Jésus passe un temps identique au désert, mais afin de mieux se préparer à être éprouvé par Satan.» — Plérôme.
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